« Il ne faut pas être plus royaliste que le roi. »1204
Phrase en vogue sous Louis XVI, et devenue proverbe
La Monarchie selon la Charte (1816), François René de Chateaubriand.
Maxime inventée à la fin de l’Ancien Régime, donc à la veille de la Révolution. Sont visés les aristocrates qui défendent l’idée de monarchie et les intérêts du roi, avec plus d’ardeur que le roi lui-même. Il s’agit avant tout des privilégiés, noblesse, haut clergé, notables, tous ces gens attachés à leurs avantages acquis. Ils ne comprennent pas qu’en les défendant ainsi, ils jouent à plus ou moins long terme contre leurs intérêts, et contre le régime.
Louis XVI n’en est pas moins très « royaliste », imprégné de tous ses droits et devoirs de roi de droit divin, jusqu’à dire en 1787 : « C’est légal parce que je le veux. »
« Impossible n’est pas français. »1876
NAPOLÉON Ier (1769-1821), au général Lemarois, commandant de Magdebourg, 9 juillet 1813
Le général avait écrit à l’empereur pour lui dire que, face aux coalisés supérieurs en nombre, il ne peut pas tenir plus longtemps la place - ville prise par les Français en 1806, sur la rive gauche de l’Elbe en Westphalie.
Dans cette campagne d’Allemagne, Napoléon paie plus que jamais de sa personne, faisant preuve d’un génie militaire que Metternich lui-même salue. Mais l’histoire en témoigne aussi : l’empereur obtint vraiment l’impossible de ses hommes et de leurs chefs.
La vraie réponse : « Ce n’est pas possible, m’écrivez-vous ; cela n’est pas français. » La postérité a retenu la formule plus lapidaire : « Impossible n’est pas français. » Et le général ne capitulera que le 20 mai 1814 – après l’abdication de Napoléon.
« Si cela va sans le dire, cela ira encore mieux en le disant. »1921
TALLEYRAND (1754-1838), au Congrès de Vienne, octobre 1814
Cité en français, ce mot figure dans beaucoup de dictionnaires étrangers.
Le Congrès de Vienne doit solder ce que les historiens appelleront la seconde guerre de Cent Ans : de 1688 à 1815, soit en 127 ans, la France soutint contre l’Angleterre sept grandes guerres qui durèrent en tout 60 années. Diplomate représentant Louis XVIII, Talleyrand demande qu’on ajoute une précision à un texte. On lui dit : « Cela va sans le dire. » D’où la riposte : « Si cela va sans le dire… »
« On ne tombe jamais que du côté où l’on penche. »2094
François GUIZOT (1787-1874), Chambre des députés, 5 mai 1837
Phrase à replacer dans son contexte : son père, avocat protestant, guillotiné sous la Terreur, sa famille forcée à l’exil, et lui-même professeur d’histoire : « J’accepte 1791 et 1792 ; les années suivantes, je les accepte dans l’histoire, mais je ne les veux pas dans l’avenir et je me fais un devoir, un devoir de conscience, d’avertir mon pays toutes les fois que je le vois pencher de ce côté. Messieurs, on ne tombe jamais… »
Ces mots sont prémonitoires de la fin d’un régime (Monarchie de Juillet) qui pécha par excès d’ordre, mais ils s’appliquent à bien d’autres situations politiques et humaines.
Notre série de proverbes :
- « Après la panse vient la danse. »
- Charles le Téméraire : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre… »
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