L’éducation : thème particulièrement cher à l’Histoire en citations et qui prend sa place dans la nouvelle indexation du site. Le traiter en une semaine à l’occasion de la rentrée des classes est un défi.
Écoles et Universités existent au Moyen Âge. Rappelons-nous Charlemagne : « Passionné pour la science, il eut toujours en vénération et comblait de toutes sortes d’honneurs ceux qui l’enseignaient. » (citation 65) Éginhard.
À la Renaissance, Rabelais prône une culture encyclopédique faisant de l’élève « un abime de science », mais Montaigne préfère « une tête bien faite plutôt que bien pleine. »
À partir du XVIIe siècle, l’éducation devient un problème de société.
« Il faut élever vos bourgeoises en bourgeoises. Il n’est pas question de leur orner l’esprit ; il faut leur prêcher les devoirs de la famille, l’obéissance pour le mari, le soin des enfants […] La lecture fait plus de mal que de bien aux jeunes filles. »904
(1635-1719)
Histoire critique des doctrines de l’éducation en France depuis le XVIe siècle (1880), Gabriel Compayré.
Dans cet esprit, l’épouse de Louis XIV fonde en 1686 la maison d’éducation de Saint-Cyr, destinée aux jeunes filles nobles et sans fortune - tel fut son cas. L’éducation des filles est une question qui agite le XVIIe siècle.
Dans ses Femmes savantes (1672), Molière trahit l’angoisse qui accompagne tout changement de mœurs dans une société. Entre Chrysale (très « bas-bleu », façon Saint-Cyr) et les femmes savantes, style Bélise et Armande (trop savantes et Précieuses un peu ridicules), l’auteur se situe dans le juste milieu représenté par Henriette et Clitandre : « Je consens qu’une femme ait des clartés de tout, / Mais je ne lui veux point la passion choquante / De se rendre savante afin d’être savante. »
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Rien n’est plus négligé que l’éducation des filles. La coutume et le caprice des mères y décident souvent de tout. On suppose qu’on doit donner à ce sexe peu d’instruction. L’éducation des garçons passe pour une des principales affaires par rapport au bien public. »905
FÉNELON, Traité de l’Éducation des filles (1687)
Dans ce traité écrit pour une des filles de Colbert dont il est le directeur spirituel, il professe des idées pédagogiques en avance sur son temps. Il est surtout le précepteur de Louis de France (qui meurt avant de régner).
« Sire, je ne serai jamais qu’un ignorant ; mon précepteur me donne congé toutes les fois que vous remportez une victoire. »896
Duc du MAINE en 1683
Fils légitimé de Louis XIV et de la Montespan et déjà bon courtisan à 13 ans ! Tous les enfants royaux ont un précepteur et une éducation de prince - privilège de naissance. Le roi se charge du Dauphin, écrivant ses Mémoires pour l’instruction du Dauphin. C’est son arrière-petit-fils (Louis XV) qui en fera usage.
« Comme la connaissance des lettres est tout à fait nécessaire à une République, il est certain qu’elles ne doivent pas indifféremment être enseignées à tout le monde […] Le commerce des lettres remplirait la France de chicaneurs, plus propres à ruiner les familles et troubler le repos public qu’à procurer aucun bien aux États. »599
Cardinal de RICHELIEU, Testament politique
Le Premier ministre de Louis XIII se méfiait des lettrés à la pensée trop libre, mais le « phénomène culturel » ne concerne qu’une minorité de la population : plus de la moitié des hommes (et trois quarts des femmes) ne savent ni lire ni écrire.
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