Michelet : « Clovis fit périr tous les petits rois des Francs par une suite de perfidies. »

Clovis et le Dieu de Clotilde.

Ve siècle, au nord de la Gaule : Clovis est un petit chef barbare aux grandes ambitions. Son histoire est mal connue, le personnage diversement jugé. Mais quelques faits sont certains.

Païen pilleur d’églises, il tue l’un de ses hommes qui osa lui refuser le fameux vase de Soissons. Marié à une chrétienne, il se convertira, suite à une victoire « miraculeuse ». C’est notre premier roi baptisé à Reims.

La religion marquera désormais toute l’histoire de France, pour le meilleur et (parfois) le pire.

« Clovis fit périr tous les petits rois des Francs par une suite de perfidies. »61

Jules MICHELET (1798-1874), Histoire de France, tome I (1835)

Notre plus célèbre historien a ses têtes (de Turc) et souvent le mot juste pour résumer la situation. On le retrouvera plus lyrique et on le citera dans l’évocation de Jeanne d’Arc ou du Peuple, selon lui premier héros de la Révolution.

Clovis est le petit-fils de Mérovée qui s’illustra dans la guerre contre les Huns, à la tête des Francs saliens. Élu roi à 15 ans, il va fonder la première dynastie des rois francs, dits Mérovingiens. Mais il peine à affirmer son pouvoir et à organiser son royaume, dans une Gaule divisée, à peine sortie des Grandes Invasions.

« Tu n’auras rien, si ce n’est par la justice du sort. »71

Un de ses soldats à Clovis, vers 486, après la bataille de Soissons

Histoire des Francs (première impression française au XVIe siècle), Grégoire de Tours

Grégoire de Tours, le « Père de l’histoire de France », relate ce fait - l’un des plus célèbres de notre histoire. Révélateur des mœurs du temps et du caractère de Clovis, le drame va se jouer en deux actes.

Clovis et ses guerriers pillent églises et couvents. Ils vont se partager le butin par tirage au sort, comme il est de coutume après la bataille. Le chef, Clovis, réclame pour lui un vase sacré – sans doute pour le rendre à l’évêque de Reims dont il est l’ami. Et le soldat lui lance cette impertinente réplique, après avoir brisé (ou bosselé) l’objet précieux d’un coup de sa francisque (hache).

« Souviens-toi du vase de Soissons ! »72

CLOVIS (vers 465-511), vers 486

Histoire des Francs (première impression française au XVIe siècle), Grégoire de Tours

Clovis n’a pas pardonné l’affront qui lui a été infligé après la bataille, quand il passe ses troupes en revue et reconnaît l’insolent. Lui reprochant la mauvaise tenue de ses armes, il jette au sol sa francisque. Le soldat se baissant pour la ramasser, Clovis lui brise le crâne d’un coup de hache, en prononçant ces paroles.

Selon une autre version, il lui aurait crié : « Voilà ce que tu as fait au vase de Soissons. »

« Il a été baptisé au nom de votre Christ. Il faudra donc qu’il meure, comme meurt tout ce qui est voué à ce malfaisant personnage. »73

CLOVIS (vers 465-511), à Clotilde

Sainte Clotilde (1905), Godefroy Kurth

En 493, Clovis a épousé Clotilde, nièce de Gondebaud le roi des Burgondes. Elle est profondément chrétienne (et finira sainte), dans une Gaule où l’évangélisation des villes, puis des campagnes, s’est faite au IVe siècle, le christianisme devenant religion d’État en 391.

Clotilde fait baptiser leur premier fils (Ingomer) né l’année suivante. L’enfant meurt presque aussitôt, ce qui attire à la reine cette remarque de son époux, encore farouchement païen. Mais dans l’histoire, une victoire vaut bien une messe…

Plongez-vous dans le premier volume de nos Chroniques et revivez l’histoire de Clovis, petit chef barbare devenu premier roi baptisé à Reims. Feuilletez les 20 premières pages.

À ce rythme - 4 citations par jour - les 10 Chroniques de l’Histoire en citations sont à vous dans trois ans. Encore trois ans et vous aurez aussi le Dictionnaire. Mais que de temps perdu !

Faites un tour dans la Boutique, feuilletez les 20 premières pages de chaque volume et voyez si ça vaut le coût (4 € le volume).

Enregistrer