Le XIXe siècle voit les peuples se soulever un peu partout en Europe. La Révolution de France a donne l’exemple, le socialisme répand ses idées, les mouvements ouvriers se multiplient. Répressions, Restaurations, Républiques, la France multiplie les régimes et les réponses aux mouvements du peuple.
« À tout peuple conquis, il faut une révolte, et je regarderai une révolte à Naples comme un père de famille voit une petite vérole à ses enfants, pourvu qu’elle n’affaiblisse pas trop le malade. »1816
(1769-1821), Lettre à Joseph, roi de Naples, 17 août 1806
Correspondance de Napoléon Ier, publiée par ordre de l’empereur Napoléon III (1858).
Napoléon use d’une métaphore singulière, pour être mieux compris de son aîné. Peine perdue. Joseph ne restera que deux ans sur ce trône italien. Remplacé par Murat, il se retrouve en Espagne où la population madrilène se révolte bien davantage.
Napoléon est un génie en maints domaines (militaire, administration, « communication »). Mais par aveuglement ou excès d’ambition, il n’a pas compris que le temps des peuples asservis n’est plus. Il n’est pas le seul et tout le XIXe siècle sera plein de ces révoltes et révolutions, en France comme en Europe.
« Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira.
Alors nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la révolte qui gronde ! »2070Aristide BRUANT (1851-1925), La Complainte des canuts, chanson
Bruant immortalisera la révolte des canuts de Lyon en 1831, première grande grève de l’histoire contre les patrons (soyeux) qui ne respectent pas les tarifs. Ce chant reflète surtout l’esprit d’anarchie, propre à l’auteur et à son époque (IIIe République) – autre forme de révolte contre la société.
« Elle tomberait, cette royauté, soyez-en sûrs ! Elle tomberait non dans le sang, comme celle de 1789, mais elle tomberait dans son piège. Et, après avoir eu les révolutions de la liberté et les contre-révolutions de la gloire, vous auriez la révolte de la conscience publique et la révolution du mépris. »2120
Alphonse de LAMARTINE (1790-1869), Banquet politique tenu à Mâcon, 18 juillet 1847
Le grand orateur se fait prophète du malheur qui va de nouveau secouer la France. Louis-Philippe, « roi-citoyen » surnommé aussi le « roi des barricades », porté sur le trône par les Trois Glorieuses (journées révolutionnaires de juillet 1830) va être chassé par la révolution de 1848, et la IIe République se perdra dans le sang.
Lamartine, poète et historien, homme de gauche et de conviction, se lance dans la politique avec courage.
George Sand a elle aussi le cœur à gauche, influencée par Barbès et Arago, avec une inspiration humanitaire à la Rousseau. Choquée par le conservatisme politique du régime, elle met ses préoccupations humanistes dans ses œuvres romanesques.
Tout ça pour déboucher sur le Second Empire de Napoléon III, incarnation de l’ordre, plébiscité par la bourgeoisie et les paysans.
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