Louis XIV et Versailles. Le Roi-Soleil a voulu plus que tout son château, ses jardins et ses jeux d’eau.
Versailles, rêve fou, réalisé en vingt ans, c’est le cœur de la Cour et le cadre d’une politique culturelle qui fascine le monde - l’Europe civilisée.
Aujourd’hui, Versailles reste le témoignage éblouissant de ce passé d’un autre temps et symbolise toujours la France dans le monde - les cinq continents. Cela fait partie du très riche héritage culturel qu’on doit au Siècle de Louis XIV.
« On nous dit que nos rois dépensaient sans compter, Qu’ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils. Mais quand ils construisaient de semblables merveilles, Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ? »890
(1885-1957), Si Versailles m’était conté (film de 1953)
6 mai 1682 : Louis XIV s’installe à Versailles. La ville devient la vraie capitale de la France et le centre du monde civilisé.
Louis XIII fit construire dès 1624 un pavillon de chasse, mais c’est Louis XIV en 1661, au tout début de son règne personnel, qui ordonne les travaux pour faire du château ce « plaisir superbe de la nature » (Saint-Simon).
Le roi ne dépense pas sans compter, mais il dépense beaucoup pour les bâtiments en général (4 % du budget de l’État leur est consacré en moyenne) et tout particulièrement pour Versailles. L’équipe qui a si bien réussi Vaux-le-Vicomte pour Fouquet (puni pour tant de luxe étalé) est à nouveau réunie pour réaliser ce chef-d’œuvre de l’art classique à la française : Le Vau (architecte), Le Brun (peintre), Le Nôtre (jardinier), Francine (ingénieur des eaux). Louis XIV fait plus que donner son avis : il l’impose souvent. Et se trompe rarement.
« Les peuples se plaisent au spectacle. Par-là, nous tenons leur esprit et leur cœur. »819
LOUIS XIV (1638-1715), Mémoires pour l’instruction du Dauphin (1662)
Plus qu’un monument et un site, Versailles est un style de vie. Louis XIV s’y installe avec la Cour. Ainsi se développe une mystique d’origine divine, mais en réalité bien païenne, du « Roi-Soleil », personnage presque supraterrestre, dont le culte atteint son apogée en 1682.
C’est le cadre magnifique où l’existence du monarque se déroule comme une cérémonie implacablement minutée, admirablement mise en scène. C’est aussi le haut lieu du mécénat royal, où se donnent les fêtes éclatantes.
Les plus grands artistes du temps y concourent. Giovanni Battista Lulli, italien naturalisé français, devenu Jean-Baptiste Lully, le plus courtisan, le plus ambitieux, le plus caractériel, le plus détesté de tous, surintendant de la musique du roi de 1661 à 1687, régent de tous les théâtres, académies et écoles de musique, fait triompher le spectacle total, l’opéra, avec Cadmus et Hermione (livret de Quinault) le 27 avril 1673.
Tous les arts vont s’épanouir à Versailles, en cette seconde moitié du siècle. Les créations théâtrales sont ensuite reprises à Paris. Dans une Europe encore baroque, c’est le triomphe du classicisme français. C’est également – fait unique dans notre histoire et peu courant dans le monde – la réussite d’un art officiel, dirigé, pensionné, administré, voulu par le roi.
« Au défaut des actions éclatantes de la guerre, rien ne marque davantage la grandeur et l’esprit des princes que les bâtiments. »818
Jean-Baptiste COLBERT (1619-1683), Lettres, instructions et mémoires de Colbert (posthume, 1863)
Surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures (en 1664) entre autres postes importants, Colbert exprime naturellement la pensée de Louis XIV.
Rappelons que les seuls bâtiments royaux coûtent en moyenne 4 % du budget de l’État : on construit un peu partout, à Fontainebleau, Vincennes, Chambord, Saint-Germain, Marly, et surtout Versailles où les travaux, commencé dès 1661, vont durer plus d’un demi-siècle.
Une réunion de grands talents fait naître la plus grande réussite artistique des temps modernes : Versailles servira de modèle à l’Europe pendant un siècle, imposant la supériorité de l’art français.
C’est une période exceptionnellement faste pour les arts et les lettres. Le Versailles du « Roi- Soleil » en est le plus éclatant symbole : une histoire à redécouvrir dans le tome 3 des Chroniques de citations historiques (Feuilletez les 20 premières pages de notre livre électronique).
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