nation

Une nation se définit (entre autres) par le sentiment national. Des historiens font naître la nation française à Bouvines (1214), victoire de Philippe Auguste contre les Anglais et les grands féodaux. “ Vive la Nation ! ”, ce cri marque la première victoire de l’armée nationale et des “ Enfants de la patrie ” à Valmy (1792) contre les Prussiens et les Autrichiens, tournant de la Révolution.

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« Pour mon honneur et celui de ma nation, je choisirai plutôt honnête prison que honteuse fuite. »  

FRANÇOIS Ier (1494-1547), Lettre aux Grands du Royaume et aux Compagnies souveraines, 1525

« C’est le ton de la nation ; si les Français perdent une bataille, une épigramme les console ; si un nouvel impôt les charge, un vaudeville les dédommage. »  

Carlo GOLDONI (1707-1793), Mémoires (1787)

« La grande nouvelle du jour est la convocation d’une assemblée nationale, qui produit dans le public la plus vive sensation. On voit avec autant d’admiration que de reconnaissance notre monarque appeler à lui la nation. »  

Chroniqueur

« La nature semblait avoir moulé sa tête pour l’Empire ou pour le gibet, taillé ses bras pour étreindre une nation ou pour enlever une femme. »  

François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), Mémoires d’outre-tombe (posthume)

« Que la nation reprenne son heureux caractère. »  

LOUIS XVI (1754-1793), à la Constituante, 30 septembre 1791

« La Convention nationale déclare au nom de la nation française qu’elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront recouvrer leur liberté. »  

Convention, Décret du 19 novembre 1792

« Une nation n’a de caractère que lorsqu’elle est libre. »  

Mme de STAËL (1766-1817), De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800)

« Il n’y aura pas d’État politique fixe s’il n’y a pas un corps enseignant avec des principes fixes. Tant qu’on n’apprendra pas, dès l’enfance, s’il faut être républicain ou monarchique, catholique ou irréligieux, l’État ne formera point une nation. »  

NAPOLÉON Ier (1769-1821), 10 mai 1806

« Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. »  

Joseph de MAISTRE (1753-1821), Lettre à Monsieur le Chevalier de… 15 août 1811

« La nation a admis pour principe fondamental que les pauvres devaient être généreux à l’égard des riches. »  

Comte de SAINT-SIMON (1760-1825), L’Organisateur (1819)

« Je ne me prosterne pas devant cette mémoire ; je ne suis pas de cette religion napoléonienne, de ce culte de la force que l’on veut substituer dans l’esprit de la nation à la religion sérieuse de la liberté. »  

Alphonse de LAMARTINE (1790-1869), à l’occasion du retour des cendres de Napoléon, Discours à la Chambre, 26 mai 1840

« Votre religion, comme la nôtre, apprend à se soumettre aux décrets de la Providence. Or, si la France est maîtresse de l’Algérie, c’est que Dieu l’a voulu, et la nation ne renoncera jamais à cette conquête. »  

Louis-Napoléon BONAPARTE (1808-1873), Allocution à Abd el-Kader, 16 octobre 1852

« Représentant à tant de titres la cause du peuple et la volonté nationale, ce sera la nation qui, en m’élevant au trône, se couronnera elle-même. »  

Louis-Napoléon BONAPARTE (1808-1873), Sénat, 4 novembre 1852

« La France, la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence. »  

Alexis de TOCQUEVILLE (1805-1859), L’Ancien Régime et la Révolution (1856)

« Les nations, comme les hommes, meurent d’imperceptibles impolitesses. C’est à leur façon d’éternuer ou d’éculer leurs talons que se reconnaissent les peuples condamnés. »  

Jean GIRAUDOUX (1882-1944), La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1935)

« Voilà ce qu’est le pacte de Paris. Il met la guerre hors la loi. Il dit aux peuples : la guerre n’est pas licite, c’est un crime. La nation qui attaque une autre nation, la nation qui déclenche ou déclare la guerre, est une criminelle. »  

Aristide BRIAND (1862-1932), Chambre des députés, 1er mars 1929

« L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. »  

Paul VALÉRY (1871-1945), Discours de l’histoire (1932)

« Qu’est-ce que le gaullisme depuis qu’issu de l’insurrection il s’est emparé de la nation ? Un coup d’État de tous les jours. »  

François MITTERRAND (1916-1996), Le Coup d’État permanent (1964)

« Si grand que soit le verre que l’on nous tend du dehors, nous préférons boire dans le nôtre, tout en trinquant aux alentours. »  

Charles de GAULLE (1890-1970), Allocution radiotélévisée, 27 avril 1965

« Un jour, les Européens remercieront les Français d’avoir voté non, car la seule Europe qui peut marcher est celle des nations et des projets. »  

Lech WALESA (né en 1943), au lendemain du 29 mai 2005

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