Constitution

Loi fondamentale du pays, elle régit les relations entre l’État (les gouvernants) et les gouvernés. Pensée au siècle des Lumières et inspirée de l’Angleterre (monarchie constitutionnelle parlementaire depuis le XVIIe), la première Constitution naît de la Révolution et de l’Assemblée dite Constituante. Nos Constitutions se suivent, à l’image des régimes qu’elles instaurent : contestées, perfectibles à l’infini selon la politique en cours.

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« Le peuple français vote la liberté du monde. »  

Louis Antoine de SAINT-JUST (1767-1794), Convention, 24 avril 1793

« Tous les membres de cette Assemblée prêteront serment de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides. »  

Jean-Baptiste-Pierre BEVIÈRE (1723-1807), Jean-Joseph MOUNIER (1758-1806) et l’abbé SIEYÈS (1748-1836), Serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789

« L’Assemblée nationale n’avait pas été députée pour faire une révolution, mais pour nous donner une constitution. »  

RIVAROL (1753-1801), Journal politique national des États généraux et de la Révolution de 1789, publié cette même année

« Sire… Votre Majesté a fini la Révolution. »  

Jacques-Guillaume THOURET (1746-1794), Proclamation du 30 septembre 1791 à la Constituante

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »  

Constitution du 24 juin 1793, article 35

« Notre Montagne enfante un Directoire Applaudissons à son dernier succès ! Car sous ce nom inconnu dans l’histoire Cinq rois nouveaux gouvernent les Français […] En adoptant un luxe ridicule Ils font gémir la sainte Égalité ; À leur aspect la Liberté recule Et dans leur cœur plus de Fraternité ! »  

Le Directoire (1795), chanson

« Rendre la République chère aux citoyens, respectable aux étrangers, formidable aux ennemis, telles sont les obligations que nous avons contractées en acceptant la première magistrature. »  

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Déclaration consulaire, 25 décembre 1799

« Qu’y a-t-il dans la Constitution ? — Il y a Bonaparte. »  

Le mot circule dans Paris en 1800

« Voici le second pas fait vers la royauté. Je crains que cet homme ne soit comme les dieux d’Homère, qu’au troisième acte il n’atteigne l’Olympe. »  

Mme de STAËL (1766-1817), jugeant l’irrésistible ascension du Premier Consul

« Ce diable d’homme m’a gâté la France. »  

NAPOLÉON Ier (1769-1821)

« Il y a des hommes qui, après avoir prêté serment à la République une et indivisible, au Directoire en cinq personnes, au Consulat en trois, à l’Empire en une seule, à la première Restauration, à l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire, à la seconde Restauration, ont encore quelque chose à prêter à Louis-Philippe ; je ne suis pas si riche. »  

François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), De la Restauration et de la Monarchie élective (1830)

« En présence de Dieu et devant le peuple français représenté par l’Assemblée nationale, je jure de rester fidèle à la république démocratique, une et indivisible, et de remplir tous les devoirs que m’impose la Constitution. »  

Louis-Napoléon BONAPARTE (1808-1873), Assemblée constituante, 20 décembre 1848

« Il paraît que la Constitution anglaise interdit à la souveraine de parler politique. La Constitution française est moins sévère ; elle ne l’interdit qu’aux journalistes. »  

Henri ROCHEFORT (1831-1913), La Lanterne, 15 août 1868

« La république, c’est l’inévitable et vous devriez l’accepter. Vous devriez prendre votre parti de l’existence dans le pays d’une démocratie invincible à qui restera certainement le dernier mot. »  

Léon GAMBETTA (1838-1882), Chambre des députés, 5 août 1874

« Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. »  

Henri Alexandre WALLON (1812-1904), amendement du 30 janvier 1875

« À reculons, nous entrons dans la République ! »  

Léon GAMBETTA (1838-1882), La République française

« La Constitution de 1875 a fondé une république parlementaire en établissant mon irresponsabilité, tandis qu’elle a institué la responsabilité solidaire et individuelle des ministres. »  

MAC-MAHON (1808-1893), Message du président de la République aux Chambres, 14 décembre 1877

« Sans doute faut-il incriminer d’abord les institutions qui, d’avance, détruisent les chefs. Nul régime n’aura, autant que le nôtre, usé d’individus plus rapidement. »  

François MAURIAC (1885-1970), Mémoires politiques (1967)

« Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la Patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de la France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c’est une portion de France qui renaît. »  

Philippe PÉTAIN (1856-1951), Discours du 25 juin 1940

« L’opinion publique […] est souvent une force politique, et cette force n’est prévue par aucune constitution. »  

Alfred SAUVY (1898-1990), L’Opinion publique (1956)

« Un tiers des Français s’étaient résignés [à la Constitution], un tiers l’avaient repoussée, un tiers l’avaient ignorée. »  

Charles de GAULLE (1890-1970)

« Le général de Gaulle apparaît comme le moindre mal, la moins mauvaise chance. »  

Hubert BEUVE-MÉRY (alias SIRIUS) (1902-1989), « L’amère vérité »  , Le Monde, 29 mai 1958

« Un des caractères essentiels de la Constitution de la Ve République, c’est qu’elle donne une tête à l’État. »  

Charles de GAULLE (1890-1970), Conférence de presse, 20 septembre 1962

« Notre Constitution est à la fois parlementaire et présidentielle, à la mesure de ce que nous commandent à la fois les besoins de notre équilibre et les traits de notre caractère. »  

Charles de GAULLE (1890-1970), Conférence de presse, 11 avril 1961

« Notre système, précisément parce qu’il est bâtard, est peut-être plus souple qu’un système logique. Les “corniauds” sont souvent plus intelligents que les chiens de race. »  

Georges POMPIDOU (1911-1974), Le Nœud gordien (1974)

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