mots rares ou disparus

On se régale à butiner ce miel : bougrerie, seigneurier, bouter, latiniseurs et grécaniseurs, spélonque, assassinateurs, tortignonner, régénération guillotinière, cheffer, chienlit, franglais…

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« Philippe Auguste n’épargna pas son fils, il l’envoya par deux fois en Albigeois à grand ost pour détruire la bougrerie de la gent du pays. »  

Grandes Chroniques de France

« Le roi doit seigneurier au commun profit du peuple. »  

CHARLES V le Sage (1338-1380)

« Vous, hommes d’Angleterre, qui n’avez aucun droit en ce royaume, le roi des Cieux vous mande et ordonne par moi, Jehanne la Pucelle, que vous quittiez vos bastilles et retourniez en votre pays, ou sinon, je ferai de vous un tel hahu [dommage] qu’il y en aura éternelle mémoire. »  

JEANNE d’ARC (1412-1431), Lettre du 5 mai 1429

[Question à l’accusée] « Dieu hait-il les Anglais ?— De l’amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais, je n’en sais rien ; mais je sais bien qu’ils seront tous boutés hors de France, excepté ceux qui y périront. »  

JEANNE d’ARC (1412-1431), Rouen, procès de Jeanne d’Arc, interrogatoire du 17 mars 1431

« J’ai vu le roi d’Angleterre / Amener son grand ost [armée]Pour la française terre / Conquérir bref et tost [vite].Le roi, voyant l’affaire, / Si bon vin leur donnaQue l’autre, sans rien faire, / Content, s’en retourna. »  

Chanson qui met en scène Édouard IV et Louis XI, été 1475

« Supplie très humblement ceux auxquels les Muses ont inspiré leurs faveurs de n’être plus latiniseurs ni grécaniseurs, comme ils sont plus par ostentation que par devoir, et prendre pitié, comme bons enfants, de leur pauvre mère naturelle. »  

Pierre de RONSARD (1524-1585), Préface de La Franciade (1572)

« Ô Paris qui n’est plus Paris, mais une spélonque [antre] de bêtes farouches, une citadelle d’Espagnols, Wallons et Napolitains, un asile et sûre retraite de voleurs, meurtriers et assassinateurs, ne veux-tu jamais te ressentir de ta dignité et te souvenir qui tu as été, au prix de ce que tu es ! »  

Pierre PITHOU (1539-1596), Harangue de M. d’Aubray. La Satire Ménippée (1594)

« Sire, il ne faut plus tortignonner […] Avisez de choisir…»  

Duc de SULLY (1560-1641), à Henri IV, mars 1593

« La racine de mon cœur est morte et ne rejettera [repoussera] plus ! »  

HENRI IV (1553-1610), inconsolable à la mort de Gabrielle d’Estrées, 1599

« Les Français sont inquiets et murmurateurs, les rênes du gouvernement ne sont jamais conduites à leur gré […] On dirait que la plainte et le murmure rentrent dans l’essence de leur caractère. »  

Dauphin LOUIS, futur LOUIS XVI (1754-1793), Réflexions sur les entretiens avec le duc de La Vauguyon

« Les notables ont fini […] Leurs sacrés brouillaminiMais leur compte est foutu :Ils s’en retournent la pelle au cul. »  

Considérations politiques de Messieurs les notables de la halle au pain (1787), chanson

« Rappelez-vous cette virago, cette femme-homme, l’impudente Olympe de Gouges qui abandonna tous les soins du ménage, voulut politiquer […] Cet oubli des vertus de son sexe l’a conduite à l’échafaud. »  

Pierre-Gaspard CHAUMETTE (1763-1794), au club des Jacobins, novembre 1793

« Partout ils mettent la cupidité à la place de l’amour de la patrie et leurs ridicules superstitions à la place de la raison : aussi je me demande s’il ne conviendrait pas de s’occuper d’une régénération guillotinière à leur égard. »  

Marc Antoine BAUDOT (1765-1837)

« Ce n’est pas la peine d’avoir risqué le coup d’État avec nous tous pour épouser une lorette. »  

Duc de PERSIGNY (1808-1872), à Napoléon III, décembre 1852

« Il y a les magistrats vendus, / Il y a les financiers ventrus, / Il y a les argousins, Mais pour tous ces coquins, / Il y a d’la dynamite, / Vive le son, vive le son, Il y a d’la dynamite ! / Dansons la ravachole ! / Vive le son d’l’explosion. »  

Sébastien FAURE (1858-1942), La Ravachole, version anarchiste de La Carmagnole (1892), chanson

« Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,Car c’est pour eux qu’on crève.Mais c’est fini, car les trouffionsVont tous se mettre en grève… »  

La Chanson de Craonne, printemps 1917

« Parlez-vous franglais ? »  

René ÉTIEMBLE (1909-2002), titre d’un essai (1964)

« La réforme, oui, la chienlit, non. »  

Charles de GAULLE (1890-1970), Bureau de l’Élysée, dimanche matin, 19 mai 1968

Tonton, laisse pas béton.

RENAUD (né en 1952), slogan lancé par le chanteur, présidentielles du printemps 1988

« Un chef, c’est fait pour cheffer. »  

Jacques CHIRAC (1932-2019), Le Figaro Magazine, 20 juin 1992

« Comme le disent les Chinois, un Chinois qui ne vient pas sur la Grande Muraille n’est pas un brave et un Chinois qui vient sur la Grande Muraille conquiert la « bravitude »  . »  

Ségolène ROYAL (née en 1953), TF1, 6 janvier 2007, lors d’une visite sur la Muraille de Chine

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