Paris

Place capitale dans l’histoire de France, disputée, jalousée, contestée, excessive… Ville Lumière qui fascine le monde et tête visée par l’ennemi en guerre, particulièrement exposée, menacée… Cœur de la contestation, qu’elle soit Fronde, Révolution, Commune de Paris, Front populaire, Mai 68…

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« Oh ! Paris, tu prends les âmes à la glu ! »  

Pierre de (la) CELLE (1115-1183), 1164

« Que dit-on à la cour, que fait-on à Paris ?Quels seigneurs y voit-on, et quelles damoiselles ? »  

Olivier de MAGNY (vers 1529-vers 1561), Les Soupirs (1557)

« Nous sommes très marris et déplaisants de ce que en notre bonne ville de Paris, chef et capitale de notre royaume et où il y a Université principale de chrétienté, cette maudite secte hérétique pullule, où plusieurs pourront prendre exemple. »  

FRANÇOIS Ier (1494-1547), Lettre de novembre 1533 au Parlement de Paris

« Quand Paris boira le Rhin, toute la Gaule aura sa fin. »  

Jean LE BON (XVIe siècle), Le Rhin au Roy (1568)

« Tuez-les, mais tuez-les tous, pour qu’il n’en reste pas un pour me le reprocher. »  

CHARLES IX (1550-1574), 23 août 1572

« Saignez, saignez, la saignée est aussi bonne au mois d’août qu’au mois de mai ! »  

Maréchal de TAVANNES (1509-1573), 24 août 1572

« Les Parisiens se mettent au pillage avec une extraordinaire avidité : bien des gens ne s’étaient jamais imaginé qu’ils pourraient posséder un jour les chevaux et l’argenterie qu’ils ont ce soir dans les mains. »  

Antonio Maria SALVIATI (1537-1602), nonce apostolique, lettre au pape Grégoire XIII

« Tout ce qui est advenu dans Paris a été fait non seulement par mon propre consentement, mais par mon commandement et de mon propre mouvement. »  

CHARLES IX (1550-1574), Déclaration au Parlement de Paris convoqué le 26 août

« Ô Paris qui n’est plus Paris, mais une spélonque [antre] de bêtes farouches, une citadelle d’Espagnols, Wallons et Napolitains, un asile et sûre retraite de voleurs, meurtriers et assassinateurs, ne veux-tu jamais te ressentir de ta dignité et te souvenir qui tu as été, au prix de ce que tu es ! »  

Pierre PITHOU (1539-1596), Harangue de M. d’Aubray. La Satire Ménippée (1594)

« Il y a moins de risques à voyager dans une forêt vierge qu’à se trouver dans les rues de Paris, surtout quand les lanternes sont éteintes. »  

Thomas PLATTER le Jeune (1499-1582)

« Un peuple, c’est une bête qui se laisse mener par le nez, principalement les Parisiens. »  

HENRI IV (1553-1610), septembre 1594

« En vain, contre Le Cid, un ministre se ligue ; Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue. »  

Nicolas BOILEAU (1636-1711), Satire IX (1668)

« Le Roi sera le maître partout, hors dans cette ville-là. »  

MAZARIN (1602-1661), furieux contre l’attitude de Paris et de son Parlement frondeur, fin 1648

« Paris est un monde. Tout y est grand : beaucoup de mal et beaucoup de bien. Aller aux spectacles, aux promenades, aux endroits de plaisir, tout est plein. Aller aux églises, il y a foule partout. »  

Carlo GOLDONI (1707-1793), Mémoires (1787)

« Les grandes fortunes se commencent souvent en province ; mais ce n’est qu’à Paris qu’elles s’achèvent et qu’on en jouit […] Paris est le centre de la dissipation. »  

Charles Pinot DUCLOS (1704-1772), Considérations sur les mœurs de ce siècle (1751)

« Paris est peut-être la ville du monde la plus sensuelle et où l’on raffine le plus sur les plaisirs ; mais c’est peut-être celle où l’on mène une vie plus dure. Pour qu’un homme vive délicieusement, il faut que cent autres travaillent sans relâche. »  

MONTESQUIEU (1689-1755), Lettres Persanes (1721)

« D’autres cyniques étonnèrent la vertu, Voltaire étonne le vice. Paris le couronna, Sodome l’eût banni. »  

Joseph de MAISTRE (1753-1821), Les Soirées de Saint-Pétersbourg (1821)

« Puisqu’il a repris sa catin, il ne trouvera plus un Pater sur le pavé de Paris. »  

Les poissardes parlant de Louis XV, novembre 1744

« Les Parisiens sont aujourd’hui des sybarites, et crient qu’ils sont couchés sur des noyaux de pêche, parce que leur lit de roses n’est pas assez bien fait. »  

VOLTAIRE (1694-1778), Lettre à Mme de Florian, 1er mars 1769, Correspondance (posthume)

« Enfin, j’ons vu les Édits / Du roi Louis Seize !En les lisant à Paris, / J’ons cru mourir d’aise […]Je n’irons plus au chemin / Comme à la galèreTravailler soir et matin / Sans aucun salaire.Le Roi, je ne mentons point, / A mis la corvée à bas. »  

Les Édits (1776), chanson des Jacques Bonhomme de France

« Le mur murant Paris rend Paris murmurant. »  

Alexandrin cité par BEAUMARCHAIS (1732-1799) évoquant l’impopularité du mur en 1785, au point d’en faire une des causes de la Révolution

« 14, rien. »  

LOUIS XVI (1754-1793), note ces deux mots dans son carnet avant de se coucher, château de Versailles, soir du 14 juillet 1789

« Du temps de la Fronde, Paris n’est encore que la plus grande ville de France. En 1789, il est déjà la France même. »  

Alexis de TOCQUEVILLE (1805-1859), L’Ancien Régime et la Révolution (1856)

« C’est une conjuration pour l’unité de la France. Ces fédérations de province regardent toutes vers le centre, toutes invoquent l’Assemblée nationale, se rattachent à elle, c’est-à-dire à l’unité. Toutes remercient Paris de son appel fraternel. »  

Jules MICHELET (1798-1874), Histoire de la Révolution française (1847-1853)

« Madam’Veto avait promis De faire égorger tout Paris. Mais son coup a manqué Grâce à nos canonniers. Refrain Dansons la carmagnole Vive le son vive le son Dansons la carmagnole Vive le son du canon ! »  

La Carmagnole (fin août 1792), chanson

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