« Là où Attila a passé, l’herbe ne repousse plus. »
Adage symbolisant la sauvagerie des Huns
Histoire des Francs (première impression française au XVIe siècle), Grégoire de Tours.
Ce mot recueilli par Grégoire de Tours un siècle et demi après l’invasion des Huns (en 451) montre que la mémoire était encore vive, en Gaule, de ces barbares et de leur chef, Attila surnommé Fléau de Dieu. Beaucoup de chroniqueurs s’inspireront de ses Dix livres d’histoire – titre originel de sa somme historique –, ce qui contribue à renforcer le mythe d’Attila.
« Cette race [les Huns] dépasse toutes les formes de la sauvagerie […] Ils sont affreusement laids. On dirait des bêtes à deux pattes. Ils ne se nourrissent pas d’aliments cuits au feu ni assaisonnés, mais de racines de plantes sauvages et de chairs demi crues d’animaux de toute sorte qu’ils échauffent quand ils sont à cheval entre leurs cuisses. »
AMMIEN MARCELLIN (vers 330-vers 400), Res Gestae (Histoires)
C’est le plus grand historien de cette Antiquité tardive, le dernier à écrire en latin et l’un des derniers auteurs païens. Le 31e et dernier livre nous conte des événements dont il est contemporain : la fuite des Goths devant les Huns.
Peuplade turco-mongole, très provisoirement unifiée par Attila en un vaste empire, les Huns massacrent les autres barbares, pillent l’Empire d’Orient, et envahissent la Gaule en 451.
« Ce fut une lutte atroce, pleine de péripéties, furieuse, opiniâtre, telle que l’Antiquité n’en avait jamais vue. »
JORDANÈS (VIe siècle), Histoire des Goths (551)
Après avoir pillé la Gaule, Attila s’apprête à retourner vers le Rhin.
Aetius, général romain d’origine barbare, a pris la tête d’une armée composée de Romains, Wisigoths, Burgondes et Francs – Mérovée, roi des Francs saliens et grand-père de Clovis, est de cette aventure et donnera bientôt son nom à la première dynastie des rois francs. La coalition inflige aux Huns d’Attila une sanglante défaite aux champs Catalauniques, situés dans la région de Troyes (juillet 451). La défaite laisse quand même les Huns assez nombreux et forts pour déferler sur l’Italie du Nord l’année suivante, n’épargnant Rome à la demande du pape Léon Ier que moyennant tribut. Seule la mort subite d’Attila, en 453, met fin à cette chevauchée sanglante.
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