La Révolution approche et beaucoup de signes annoncent cette fin de l’Ancien Régime, cependant que l’aveuglement, l’incompétence ou l’impuissance du personnel politique nous frappe.
« Madame, si c’est possible, c’est fait ; impossible, cela se fera. »1233
(1734-1802), ministre des Finances répondant à une demande de Marie-Antoinette, 1784
L’Ancien Régime et la Révolution (1856), Alexis de Tocqueville.
Nouveau protégé de Vergennes qui fait office de Premier ministre, Calonne reste connu pour son laxisme.
Après son Compte rendu au roi sur les finances de la nation, qui fait connaître le détail des pensions versées aux courtisans, Necker a gagné une grande popularité dans l’opinion publique, mais perd son poste en mai 1781. La valse des ministres continue… (au total, 14 noms en quinze ans).
Après deux éphémères contrôleurs des Finances, Calonne, intendant de Flandre et d’Artois, arrive en novembre 1783 : intrigant et intelligent, séducteur et cynique, il cherche non pas à faire des économies pour diminuer la dette, mais à rétablir le crédit de l’État en inspirant confiance. On parlerait aujourd’hui d’une politique de relance quasi keynésienne, avec lancement de grands travaux publics. À coup d’emprunts et d’expédients divers, il semble réussir : on le surnomme l’Enchanteur.
Marie-Antoinette, parlant plus tard de l’époque Calonne, dit : « Comment aurais-je pu me douter que les finances étaient en si mauvais état ? Quand je demandais cinquante mille livres, on m’en apportait cent mille ! »
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Cela ressemble à mes idées […] comme un moulin à vent ressemble à la lune. »1227
TURGOT prenant connaissance du projet de Necker, février 1778
Deux ministres honnêtes et compétents, mais que tout oppose, caractère, politique économique. De toute manière, la réforme arrive trop tard.
« Un Grand nous fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal. »1215
BEAUMARCHAIS, Le Barbier de Séville (1775)
Cette version du Barbier remporte un succès immédiat : premier acte théâtral véritablement prérévolutionnaire, en attendant la suite, Le Mariage…
« C’est détestable ! Cela ne sera jamais joué ! […] Il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de la pièce ne fût pas une inconséquence dangereuse. »1234
LOUIS XVI qui vient de lire Le Mariage de Figaro avant sa création sur scène
Mot malheureux, mais « drôle », avec le recul du temps et le triomphe de l’œuvre.
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