Beaumarchais : « Le mur murant Paris rend Paris murmurant. » | L’Histoire en citations
Beaumarchais Le mur murant Paris rend Paris murmurant
Citation du jour

 

Concentré d’histoire de France, pour le meilleur et pour le pire. Rôle majeur, de Révolution(s) en Commune(s). Un passé sans fin revu, corrigé et commémoré. Un feuilleton à suivre.

« Le mur murant Paris rend Paris murmurant. »1240

Alexandrin cité par BEAUMARCHAIS (1732-1799) évoquant l’impopularité du mur en 1785, au point d’en faire une des causes de la Révolution

Histoire des agrandissements de Paris (1860), Auguste Descauriet.

C’est le mur des Fermiers généraux, enceinte de 24 km qui ménage une soixantaine de passages (ou barrières) flanqués de bureaux d’octroi – impôt indirect, perçu à l’entrée des marchandises. Calonne, contrôleur général des Finances, a donné satisfaction aux fermiers généraux : pouvant mieux réprimer les fraudes, notamment la contrebande sur le sel, ils verseront davantage au Trésor qui en a plus que jamais besoin.

Ce mur très impopulaire se veut imposant comme une fortification. D’où l’épigramme : « Pour augmenter son numéraire / Et raccourcir notre horizon, / La Ferme a jugé nécessaire / De mettre Paris en prison. » Achevé sous la Révolution, renforcé sous le Consulat et l’Empire, le mur sera démoli en 1860 par le préfet Haussmann, Paris passant alors de 11 à 20 arrondissements.

« Du temps de la Fronde, Paris n’est encore que la plus grande ville de France. En 1789, il est déjà la France même. »1358

TOCQUEVILLE (1805-1859), L’Ancien Régime et la Révolution (1856)

La prise de la Bastille a replacé d’un seul coup la capitale à la tête de la France et redonné au peuple parisien un grand premier rôle, dans le psychodrame révolutionnaire.

L’Assemblée constituante a quitté Versailles et suivi la famille royale. Elle siège depuis le 19 octobre 1789 salle du Manège, près du palais des Tuileries. Le peuple de Paris remplit les tribunes de l’Assemblée, perturbe les séances, intervient dans les débats, allant même jusqu’à empêcher le vote de telle ou telle motion.

« C’est une conjuration pour l’unité de la France. Ces fédérations de province regardent toutes vers le centre, toutes invoquent l’Assemblée nationale, se rattachent à elle, c’est-à-dire à l’unité. Toutes remercient Paris de son appel fraternel. »1370

Jules MICHELET (1798-1874), Histoire de la Révolution française (1847-1853)

L’historien de la Révolution voit en cette fête du 14 juillet 1790 le point culminant de l’époque, son génie même. C’est le jour de tous les espoirs. Et le peuple chante la plus gaie des carmagnoles : « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira / Pierre et Margot chantent à la guinguette : / Ah ! ça ira, ça ira, ça ira. / Réjouissons-nous le bon temps viendra. »

« Il faut que Paris soit réduit à un quatre-vingt-troisième d’influence comme chacun des autres départements. »1443

Marie David Albin LASOURCE (1762-1793), député du Tarn, Convention, 25 septembre 1792

Le ton change, la Révolution s’emballe. L’orateur parle au nom des Girondins et riposte aux Montagnards. (Rappelons que la France fut divisée en 83 départements par la Constituante, le 15 janvier 1790)

Députés venus assez nombreux de la Gironde et en majorité de la province, les Girondins sont partisans d’un régime fédéraliste. Ils s’opposent aux tendances centralisatrices des Montagnards : les chefs de ce parti mettent leurs espoirs sur les éléments révolutionnaires les plus avancés, qu’on trouve naturellement à Paris, dans la Commune insurrectionnelle et les sections des sans-culottes.

Lasource, élu à la Législative et réélu à la Convention, ancien pasteur protestant, fidèle à ses principes plus qu’à un meneur ou un parti, d’abord au côté des Montagnards partisans de la guerre, refuse ensuite leur dictature, se rallie bientôt aux Girondins et mourra avec eux.

Siècle des Lumières

 

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