Retour à l’actualité présidentielle, en quatre semaines de citations empruntées à l’Histoire. Pour commencer, jouons à l’uchronie : « utopie appliquée à l’histoire, histoire refaite telle qu’elle aurait pu être ». D’où cette galerie de Présidents uchroniques : Robespierre, Napoléon, Hugo (à retrouver dans notre indexation) et trois autres à découvrir.
1er jour, Révolution et Première République, instaurée par la Convention, le 25 septembre 1792 : « La République française est une et indivisible. » Robespierre devient maître de la France le temps d’un biennat, avec tous les instruments du pouvoir mis au service d’une politique de gauche extrême.
« Le Ciel qui me donna une âme passionnée pour la liberté m’appelle peut-être à tracer de mon sang la route qui doit conduire mon pays au bonheur. J’accepte avec transport cette douce et glorieuse destinée. »1309
Réponse de M. Robespierre aux discours de MM. Brissot et Guadet du 23 avril 1792, prononcée à la Société des Amis de la Constitution le 27 du même mois, et imprimée par ordre de la Société (27 avril 1792).
Il lui reste deux ans à vivre : deux ans pour éliminer les factions et les factieux et marquer la Révolution de son empreinte.
Robespierre frappe sur sa gauche (Hébert et les Enragés), sur sa droite (Danton, Desmoulins et les Indulgents), selon l’implacable logique de la Terreur, mise à l’ordre du jour par décret et exposée par son ami Saint-Just - jeune théoricien de la Révolution et président de la Convention. Soutenu par le parti des Jacobins et le peuple (de Paris), dominant le Comité de salut public et le Tribunal révolutionnaire, instruments de pouvoir, Robespierre est réellement le chef de l’État.
Deux jours après la fête de l’Être Suprême qui prône l’Amitié, la Fraternité, le Bonheur, la dictature jacobine se renforce encore avec la loi de Prairial (10 juin 1794) : « Les têtes tombaient comme des ardoises » se réjouit Fouquier-Tinville, l’accusateur public numéro un. Les députés qui se sentent menacés arrêteront la mécanique infernale : coup d’État du 9 Thermidor An II (27 juillet 1794), Robespierre, Saint-Just et Couthon sont guillotinés sans jugement, le lendemain. Une centaine d’autres Montagnards suivront.
Quelques citations résument la pensée politique du quasi-président de la Première République.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« La royauté est anéantie, la noblesse et le clergé ont disparu, le règne de l’égalité commence. »1445
ROBESPIERRE, Lettres à ses commettants, à tous les Français, 30 septembre 1792
Robespierre et les Montagnards sont partisans de mesures sociales qu’on peut qualifier de socialistes, voire communistes.
« Citoyens, vouliez-vous une révolution sans révolution ? Qui peut marquer, après coup, le point précis où devraient se briser les flots de l’insurrection populaire ? »1449
ROBESPIERRE, Convention, Discours du 5 novembre 1792
Il justifie les fameux « massacres de septembre » et Saint-Just lui fait écho : « Tout doit être permis à ceux qui vont dans la direction de la Révolution. »
« Il n’existe qu’une sorte de délit à ce tribunal, la haute trahison, et il n’y a qu’une seule peine, qui est la mort. »1529
ROBESPIERRE. Convention, Discours du 25 août 1793
Il réaffirme la vocation du Tribunal révolutionnaire, pourvoyeur de la guillotine sans plus de jugement ni de justice.
« Peuple, souviens-toi que si dans la République la justice ne règne pas avec un empire absolu, et si ce mot ne signifie pas l’amour de l’égalité et de la patrie, la liberté n’est qu’un vain nom ! »1600
ROBESPIERRE, Convention, Discours du 26 juillet 1794 (8 Thermidor An II)
Veille de sa chute et du coup d’État de Thermidor. Cette République « parfaite » ne verra jamais le jour. Réhabilité par le socialiste Proudhon et l’historien Albert Mathiez, le personnage de Robespierre divise toujours.
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