Tops et flops : le cas particulier des chansons.
L’Histoire en citations multiplie à plaisir ces « sondages » avant l’heure. Reflet de l’opinion publique depuis le Moyen Âge, elles se moquent de la censure et passent de l’humour au drame avec brio. Voir l’indexation du site, qui déroule une véritable histoire en chants et chansons (119 citations).
Pourtant, les chansons restent les mal aimées de notre Histoire, sauf exceptions.
Voici deux tops et deux flops marquants.
Feuilletez nos Chroniques pour tout savoir.
« Ah ! ça ira, ça ira, ça ira Le peuple en ce jour sans cesse répète, Ah ! ça ira, ça ira, ça ira. Malgré les mutins tout réussira […] Pierre et Margot chantent à la guinguette : Ah ! ça ira, ça ira, ça ira. Réjouissons-nous le bon temps viendra. »1371
(XVIIIe siècle), paroles, et (XVIIIe siècle), musique, Le Carillon national, chanson
Chansons nationales et populaires de France (1846), Théophile Marion Dumersan.
Le chant est connu sous le nom de son refrain : « Ah ! ça ira ». Il reprend l’expression favorite de Benjamin Franklin, résolument optimiste et répétant au plus fort de la guerre d’Indépendance en Amérique, à qui lui demande des nouvelles : « Ça ira, ça ira. » Le mot est connu, le personnage très populaire et à la veille de la Fête de la Fédération, le peuple répète et chante : « Ça ira, ça ira. » Le plus célèbre « refrain de la Révolution française », né bon enfant, se durcit, se radicalise, quand une main anonyme ajoute un couplet vengeur. « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, / Les aristocrates à la lanterne / Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, / Les aristocrates on les pendra. » Bref, c’est un « tube » de l’Histoire et un résumé de la Révolution.
« Y’a d’la joie ! » « Tout va très bien, Madame la marquise. »2675
Ray VENTURA (1908-1979) et Charles TRENET (1913-2001), titres et refrains des deux succès de l’année 1936, chansons
Deux « tubes » du siècle dernier, qu’on chante encore.
Ray Ventura et ses Collégiens, Trenet, le « fou chantant », tentent de faire oublier aux Français la montée des périls. Trois dictateurs, trois fascismes sont à nos frontières : Hitler, Mussolini, bientôt Franco. Et la Seconde Guerre mondiale.
Les flops
Restent les flops, malgré l’importance de la situation, heureuse ou dramatique.
« Sonnez, trompettes et clairons
Pour réjouir les compagnons
Bruyez bombardes et canons
Donnez des horions,
Tous gentils compagnons
Suivez, frappez, tuez. »440Chanson de Marignan, 1515
Le patriotisme précède le mot même de patrie, sous la Renaissance : il inspire d’innombrables hymnes et odes à la France, signés des plus grands poètes du temps (tel Ronsard), il éclate aussi dans les chansons qui accompagnent chaque haut fait des armées françaises.
« Bataille de géants », selon témoins et chroniqueurs, Marignan est également un carnage (toujours selon les critères de l’époque) : 14 000 Suisses tués, 2 500 Français et Vénitiens.
Malgré la célébrité de la bataille et de la date - Marignan, 1515 - c’est un flop : 1 070 amateurs sur Facebook.
« Faut sonner le tocsin, din-din
Pour pendre Mazarin. »793La Chasse donnée à Mazarin, chanson
C’est la Fronde, une drôle de guerre civile qui aurait pu finir en révolution, sans l’habilieté politique du Premier ministre : l’Italien détesté, visé par de véritables appels au meurtre, aussi anonymes que nos réseaux sociaux - et souvent plus plaisants.
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