Hommage et référence à son journal, L’Ami du peuple. Haï (et redouté) de tous ses confrères comme de la France paysanne et bourgeoise, Marat fut idolâtré des sans-culottes de Paris.
« Ici repose Marat, l’Ami du Peuple, assassiné par les ennemis du peuple, le 13 juillet 1793. »1520
Épitaphe sur la tombe de Marat
Marat, l’ami du peuple (1865), Alfred Bougeart.
Hommage et référence à son journal, L’Ami du peuple. Haï (et redouté) de tous ses confrères comme de la France paysanne et bourgeoise, Marat fut idolâtré des sans-culottes de Paris.
« Marat pervertissait la France. J’ai tué un homme pour en sauver cent mille, un scélérat pour sauver des innocents, une bête féroce pour donner le repos à mon pays. J’étais républicaine bien avant la Révolution. »1522
Charlotte CORDAY (1768-1793), à son procès devant le Tribunal révolutionnaire, 17 juillet 1793
La jeune Normande est venue à Paris pour tuer Marat - poignardé dans sa baignoire, le 12 juillet. En un jour, en un geste, cette descendante du grand Corneille devient une héroïne de tragédie. Le poète André Chénier la salue par ces mots : « Seule, tu fus un homme », ce qui contribuera à le perdre. Le député de Mayence, Adam Lux, qui la vit dans la charrette l’emmenant à l’échafaud, s’écria : « Plus grande que Brutus », et ce mot lui coûta la vie.
Lamartine la baptise l’Ange de l’assassinat, Michelet retrouve les accents qu’il eut pour Jeanne d’Arc : « Dans le fil d’une vie, elle crut couper celui de nos mauvaises destinées, nettement, simplement, comme elle coupait, fille laborieuse, celui de son fuseau. »
« De l’aristocratie, / Marat fut la terreur,
De la démocratie, / Il fut le défenseur.
Du peuple, il fut le père, / L’ami le plus ardent,
Marat fut sur la terre / L’appui de l’indigent. »1521H. d’HAUSSONVILLE (fin du XVIIIe siècle), citoyen de la section Luxembourg, La Mort de Marat, chanson, 1793
Les Almanachs de la Révolution (1884), Henri Welschinger
Lamartine explique cette popularité de l’homme, dans son Histoire des Girondins : « Marat personnifiait en lui ces rêves vagues et fiévreux de la multitude qui souffre. Il introduisait sur la scène politique cette multitude jusque-là reléguée dans son impuissance. »
Suite à son assassinat, Marat est porté au Panthéon et prend la place de Mirabeau dont la trahison est prouvée – il n’y restera pas longtemps. Et déjà, un autre révolutionnaire le remplace, dans le camp de l’extrémisme intégral.
« Mettre à la gueule du canon tous les accapareurs, les financiers, les avocats, les calotins, et tous les bougres qui n’ont vécu jusqu’à présent que pour le malheur public. »1523
Jacques HÉBERT (1757-1794), Le Père Duchesne, fin juillet 1793
Anthologie de la subversion carabinée (2008), Noël Godin
Hébert a pris le relais de Marat, en plus extrême. Dans son journal, il élargit ainsi la notion de suspect, multiplie les appels aux meurtres et adopte le programme des Enragés. Le Père Duchesne, seul grand journal populaire après la disparition de L’Ami du peuple, aura jusqu’à 200 000 lecteurs. C’est dire l’influence de tels propos.
Le 17 septembre, la loi des Suspects permet d’arrêter « tous ceux qui doivent être considérés comme défavorables au régime nouveau ». La Terreur est légalisée. Hébert en est victime à son tour. « Il a été permis de craindre que la Révolution, comme Saturne, dévorât successivement tous ses enfants. » Prophétie de Vergniaud le Girondin, lui aussi condamné.
Notre série de citations consacrées à Marat :
- Hugo : « Les siècles finissent par avoir une poche de fiel… »
- Marat : « Donnez un verre de sang à ce cannibale : il a soif ! »
- Notre Chronique consacrée à la Révolution française (livre électronique)
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