« Tu régneras en Espagne, mais sur les Espagnols, jamais ! »
Cri du peuple de Madrid, insurrection du Dos de mayo (2 mai 1808)
Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux.
Le clergé espagnol, fidèle au pape, a soulevé le peuple ardemment catholique, en lui apprenant que Napoléon veut annexer l’Espagne, et occupe déjà Rome.
Murat et ses mamelouks, qui ont envahi Madrid, écrasent les insurgés du 2 mai – le peintre Goya immortalisera les scènes d’horreur. Ainsi débute « cette guerre d’Espagne [qui] a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France », reconnaîtra Napoléon à Sainte-Hélène. Très mal informé de la situation (d’ailleurs complexe), il se croit populaire comme en Italie, persuadé que les afrancesados (partisans des Français) sont majoritaires et que le reste du pays sera docile.
Déçu de ne pas être fait roi d’Espagne, Murat se rabat sur le royaume de Naples quitté par Joseph, qui devient roi d’Espagne le 7 juin. Il remplace le roi légitime, Charles IV, piégé à Bayonne par Napoléon qui fait également abdiquer son fils Ferdinand VII – tous deux Bourbons.
« Esclave couronné », « roi par la grâce du diable » : José Ier n’aimera jamais son pays, et sera détesté du peuple pour qui les Français ne sont que des Infidèles. La guerre d’Indépendance espagnole contre la France se double d’une guerre civile contre les afrancesados favorables à l’esprit des Lumières, et qui espèrent que l’occupation française mettra fin à l’Inquisition religieuse et à la monarchie absolue.
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