Restauration
La révolution des « Trois Glorieuses » journées de juillet 1830.
La plus brève et la moins sanglante de nos révolutions hérisse Paris de barricades et réussit à faire tomber cette royauté détestée, mais la République n’est pas encore pour demain.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Le régime légal est interrompu, celui de la force a commencé […] L’obéissance cesse d’être un devoir. »2023
Le National, 26 juillet 1830
Les Polémistes français depuis 1789 (1962), Pierre Dominique.
Ce journal parisien d’opposition constitutionnelle, fondé par Thiers, Mignet et Carrel en janvier 1830, est financé par le banquier Jacques Laffitte, député libéral dont l’hôtel est l’un des principaux foyers de l’insurrection de juillet. Les trois journalistes dénoncent l’illégalité des ordonnances (cliquez ici pour lire les explications sur ces ordonnances). Le lendemain 27 juillet, les journaux interdits paraissent, mais sont saisis. C’est la première des « Trois Glorieuses ». Paris se soulève (…) Les troupes de Marmont sont dépassées.
« Les révolutions sont de magnifiques improvisatrices. Un peu échevelées quelquefois. »2024
Victor HUGO (1802-1885), Choses vues, 1830 (posthume)
Avec lui, tous les jeunes romantiques se retrouvent dans l’opposition. Hugo, 28 ans, est l’un des plus ardents. C’est le début d’une belle et longue vie politique, menée parallèlement à sa carrière littéraire. On peut le comparer à Chateaubriand, son modèle proclamé : « Je veux être Chateaubriand ou rien » (Lettre de 1821).
« J’ignore, Sire, si je suis toujours un oiseau de mauvais augure, mais il est décidé que je serai toujours un oiseau des temps d’orage, et celui qui tonne sur nos têtes prend un aspect formidable. »2025
Baron de VITROLLES (1774-1854), au roi Charles X, château de Saint-Cloud, 28 juillet 1830. 1830, la révolution tricolore (1965), Jean Louis de Courson
Deuxième Glorieuse : Paris construit ses barricades pour faire obstacle aux forces de l’ordre. Vitrolles, ambassadeur et pair de France, représentant des ultras, est enfin reçu par Charles X : le roi tient toujours à ses quatre ordonnances et refuse la proposition du baron, d’aller discuter avec les chefs de l’insurrection. Ce serait perdre la face, pour le roi qui ne comprend pas qu’il va perdre son trône.
« Peuple français, peuple de braves,
La liberté r’ouvre ses bras.
On nous disait : “Soyez esclaves”,
Nous avons dit : “Soyons soldats”.
Soudain Paris dans sa mémoire
A retrouvé son cri de gloire. »2026Casimir DELAVIGNE (1793-1843), La Parisienne (1830), chanson
Poète et auteur dramatique en renom, rival des romantiques sur la scène, mais libéral convaincu en politique, il écrit cette œuvre de circonstance aux accents révolutionnaires : la Parisienne fait écho à la Marseillaise.
« La troupe fraternise avec le peuple.
— Eh bien, il faut tirer aussi sur la troupe ! »2027Réponse du prince de POLIGNAC (1780-1847), chef du gouvernement, au chef d’escadron Delarue, 28 juillet 1830
Dès le 27 juillet, deux compagnies des troupes royales, bombardées de jets de pierre, sont passées aux émeutiers. Le 28, dans Paris hérissé de barricades, Marmont résiste tant bien que mal, avec ses 10 000 hommes. Il reçoit enfin des ordres précis du roi, toujours à Saint-Cloud : concentrer ses troupes autour des Tuileries et du Louvre. Il abandonne aux insurgés tous les quartiers de l’est et du nord de Paris.
« La dernière raison des rois, le boulet. La dernière raison des peuples, le pavé. »2028
Victor HUGO (1802-1885), Littérature et philosophie mêlées (1834)
L’histoire de France est ponctuée de « journées des Barricades » – murailles vite improvisées, faites de pavés, de galets, de poutres, construites par le peuple pour barrer la route aux troupes organisées, chargées du maintien de l’ordre. La première Journée remonte à la Sainte Ligue (catholique), qui tenait Paris en 1588. En 1649, c’est la Fronde, où l’on a beaucoup joué avec les pavés. La Révolution de 1830 dépave les rues de Paris, durant ces Trois Glorieuses (…)
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