Petite histoire de la presse. Cinquième épisode : méfiance citoyenne contre les dérives et les défauts de la presse.
Des voix s’élèvent parfois contre les abus et les dérives de la presse et dénoncent une manipulation de l’opinion. Mais la presse l’emportera à la fin du XIXe siècle, sa plus grande victoire étant son engagement en faveur de Dreyfus, dans l’Affaire (1898).
« Les journaux qui devraient être les éducateurs du public, n’en sont que les courtisans, quand ils n’en sont pas les courtisanes. »2089
(1808-1889)
L’Esprit de J. Barbey d’Aurevilly (1908), Jules Barbey d’Aurevilly, Léon Bordellet.
Polémiste et critique, adversaire proclamé de son siècle, il accable ses contemporains de son mépris indigné, dénonce les progrès de la médiocrité dans les mœurs, les sentiments, les œuvres. Face aux bourgeois, il s’affiche dandy. Mais si la démocratisation de la presse va de pair avec vulgarisation, voire vulgarité, il y a sous la Monarchie de Juillet un incontestable progrès dans la communication des idées.
1836 est une date importante : création de La Presse, quotidien à bon marché et gros tirages d’Émile de Girardin, monarchiste modéré, mais qui se battra pour la liberté des journaux qu’il crée, gère et modernise en homme d’affaires.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Le bourgeois de Paris est un roi qui a, chaque matin à son lever, un complaisant, un flatteur qui lui conte vingt histoires. Il n’est point obligé de lui offrir à déjeuner, il le fait taire quand il veut et lui rend la parole à son gré ; cet ami docile lui plaît d’autant plus qu’il est le miroir de son âme et lui dit tous les jours son opinion en termes un peu meilleurs qu’il ne l’eût exprimée lui-même ; ôtez-lui cet ami, il lui semblera que le monde s’arrête ; cet ami, ce miroir, cet oracle, ce parasite peu dispendieux, c’est son journal. »2097
VIGNY, Journal d’un poète (1839)
« Cette presse démagogique qui sollicite l’ouvrier, l’attend à son retour du travail, prend place avec lui au café et au cabaret. »2424
GUIGUE de CHAMPVANS, préfet du Gard en 1871, monarchiste, prenant des mesures rigoureuses contre la presse démocratique et déjà républicaine
« J’accuse. »2517
ZOLA, titre de son article en page un de L’Aurore, 13 janvier 1898
Lettre ouverte au président de la République Félix Faure, qui lance la campagne de presse et l’Affaire Dreyfus.
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