Troisième République
De l’Empire à la République
La République est proclamée à Paris dans l’élan de la journée révolutionnaire du 4 septembre 1870. Un gouvernement provisoire de Défense nationale est formé pour faire la « guerre à outrance ». Mais la capitale est encerclée par l’armée prussienne, le 19 septembre.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Attendu que la patrie est en danger, que nous constituons le pouvoir régulier issu du suffrage universel, nous déclarons que Louis-Napoléon Bonaparte et sa dynastie ont à jamais cessé de régner sur la France ! »2333
(1838-1882), à la tribune de l’Assemblée, 4 septembre 1870
Histoire de France contemporaine depuis la Révolution jusqu’à la paix de 1919, volume VII (1921), Ernest Lavisse, Philippe Sagnac.
(…) La République est sommairement proclamée, avec un gouvernement de la Défense nationale hâtivement constitué pour faire la « guerre à outrance ». Les onze ministres qui le composent offrent la présidence au général Trochu, gouverneur militaire de Paris (…)
Gambetta, ministre de l’Intérieur, sera le membre le plus bouillant, le plus brouillon aussi de ce gouvernement provisoire.
« Bon voyage, vieux Badinguet,
Porte aux Prussiens ta vieille Badinguette !
Bon voyage, vieux Badinguet,
Ton p’tit bâtard ne régnera jamais. »2334Les Actes de Badinguet (1870), chanson. La Commune en chantant (1970), Georges Coulonges
Ces couplets vengeurs s’adressent à l’empereur déchu dont la popularité s’est écroulée en quelques jours – Badinguet est le nom du maçon dont Louis-Napoléon Bonaparte emprunta les vêtements pour s’enfuir du fort de Ham, en 1846 (…)
« Citoyens, j’avais dit : le jour où la République rentrera, je rentrerai. Me voici ! »2335
Victor HUGO (1802-1885), de retour à Paris, gare du Nord, 5 septembre 1870. Actes et Paroles. Depuis l’exil (1876), Victor Hugo
Après dix-neuf ans d’exil, il rentre donc, sitôt proclamée la République. Il a pris le train de nuit de Bruxelles, pour passer inaperçu. Peine perdue. La foule l’attend. La renommée du poète proscrit a encore grandi. Il doit parler. C’est un orateur né pour le peuple, la tribune, les temps héroïques, la résistance : « Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris […] Deux grandes choses m’appellent. La première, la république. La seconde, le danger. Je viens ici faire mon devoir. Quel est mon devoir ? C’est le vôtre, c’est celui de tous. Défendre Paris, garder Paris. Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde. Paris est le centre même de l’humanité. Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain. »
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