Trochu en tête de Turc, Bismarck avec son humour prussien et pertinent, le peuple qui chante sa résistance, voilà de quoi sourire encore et toujours, en plein drame national. L’Histoire en citations en témoigne fidèlement, au fil des époques et des épreuves.
« On ne peut faire deux choses à la fois : tenir un fusil d’une main et un bulletin de vote de l’autre. »2350
(1815-1896), janvier 1871
Histoire de la Troisième République, volume I (1973), Jacques Chastenet.
On lui doit ce mot sur l’impopularité de certains rôles et l’inconfort de certaines situations historiques. Il fut à la fois gouverneur militaire de Paris et chef du gouvernement de la Défense nationale, dans la capitale assiégée et révoltée d’une France menant une guerre déjà perdue avec la Prusse. Dans un tel contexte, il aurait fallu un homme d’une autre trempe que Trochu !
Le général disposait sans doute de forces suffisantes en hommes et en armes pour résister. Mais plus que la peur des Prussiens, il a la hantise des émeutes populaires - comme nombre de bourgeois et de paysans à l’époque. Les cris de « Vive la Commune » poussés à chaque émeute terrorisent Trochu, ce conservateur timoré qui se définit comme « Breton, catholique et soldat ».
Le 20 janvier, les Parisiens affamés, désespérés, ont tenté une « sortie torrentielle » à l’Ouest. Ils sont arrêtés à Buzenval. L’opération s’achève par une piteuse retraite et 4 000 morts. Trochu se refuse à de nouveaux combats qui « ne seraient qu’une suite de tueries sans but. » Il démissionne de son poste de gouverneur militaire de Paris en faveur du général Vinoy, le 22 janvier - nouveau jour d’émeute, 50 morts - avant de renoncer aussi à la présidence du gouvernement de la Défense nationale.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« La ville de Paris est une personne trop puissante et trop riche pour que sa rançon ne soit pas digne d’elle. »2353
BISMARCK, chancelier allemand qui fixe la rançon à un milliard de francs
L’indemnité de guerre sera finalement de 200 millions pour Paris et 5 milliards de francs or pour l’ensemble de la France. Ce n’est pas la clause la plus humiliante d’un armistice que la capitale va refuser de toutes ses forces.
« Bismarck qui n’est pas en peine / D’affamer les Parisiens
Nous demande la Lorraine, L’Alsace et les Alsaciens.
La honte pour nos soldats, / Des milliards à son service.
Ah ! zut à ton armistice, Bismarck, nous n’en voulons pas. »2354Alphonse LECLERCQ, L’Armistice (1870), chanson
Le gouvernement a cédé au chancelier allemand. Mais le peuple résiste tant et si bien que les Prussiens n’entreront dans Paris qu’un mois après la capitulation de la capitale, signée avec l’armistice, le 28 janvier 1871.
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