Huitième jour de notre série de citations historiques sur le travail. Le travail se redéfinit sur fond de lutte des classes. Commune et communisme, socialisme et anarchie, premiers syndicats autorisés pour la défense des intérêts collectifs (en 1864) et légalisés (en 1884). Tout va très vite, parfois trop fort.
« [La Commune] fut dans son essence, elle fut dans son fond la première grande bataille rangée du Travail contre le Capital. Et c’est même parce qu’elle fut cela avant tout […] qu’elle fut vaincue et que, vaincue, elle fut égorgée. »2384
(1859-1914), Histoire socialiste, 1789-1900, volume XI, La Commune, Louis Dubreuilh (1908)
Jaurès, qui dirige ce travail en 13 volumes, juge à la fois en historien et en socialiste, ce qui est logique. Homme politique, il sera toujours du côté du Travail et des travailleurs. N’excluant pas le recours à la force insurrectionnelle, il aurait été Communard, malgré son pacifisme qui sera la raison de son assassinat. L’Homme est complexe, à l’image de l’Histoire, surtout dans les époques tourmentées.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Un seul patron, un seul capitaliste : tout le monde ! Mais tout le monde travaillant, obligé de travailler et maître de la totalité des valeurs sorties de ses mains. »2403
Jules GUESDE, Collectivisme et Révolution (1879)
Appelé « le socialisme fait homme » (après Blanqui et avant Jaurès, Blum, Briand), fondateur de L’Égalité, premier journal marxiste français, il crée en 1880 le Parti ouvrier français (POF) à vocation internationaliste, collectiviste et révolutionnaire. Deux fois député, il sera ministre d’État en 1914-1916. Hostile à toute participation socialiste dans un ministère bourgeois, la guerre le rend avant tout français et nationaliste.
« La société est pourrie. Dans les ateliers, les mines et les champs, il y a des êtres humains qui travaillent et souffrent sans pouvoir espérer d’acquérir la millième partie du fruit de leur travail. »2503
RAVACHOL, à son procès, 26 avril 1892
Ravachol est un criminel en série (tuant pour l’argent), devenu un mythe par la vertu de la dynamite et des relations nouées avec les militants anarchistes. Les attentats, nombreux de 1892 à 1894, ont des origines diverses : souvenir de la Commune commémorée vingt ans après, hostilité envers les partis organisés de gauche qui veulent un État socialiste, haine pour les bourgeois dont les affaires prospèrent.
« La CGT groupe en dehors de toute école politique tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat. »2542
Chartes d’Amiens, votée au congrès fédéral, le 12 juillet 1906
La Confédération générale du travail ne se borne pas à défendre des intérêts professionnels, elle met en cause la structure et les finalités de la société. Confédération de syndicats constituée à Limoges en 1895, elle réalise l’unité du mouvement syndical en 1902. Jusqu’à la guerre de 1914, le syndicalisme français, dominé par les révolutionnaires et les anarcho-syndicalistes, prône la « révolution sociale intégrale » et n’aide en rien à la solution des conflits sociaux.
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