Il fallait en finir, mais à quel prix !? La bombe atomique. Ça se discute, mais on ne réécrit pas l’histoire. Ce qu’il faut, c’est ne pas oublier cette guerre. La paix est à ce prix. L’Europe est une solution toujours en question et le passé doit nous servir de leçon. L’indexation n’est trop riche en citations sur ce thème récurrent de la guerre ! Laissons le mot de la fin à Voltaire.
« Il faut se méfier des ingénieurs, ça commence par la machine à coudre, ça finit par la bombe atomique. »2723
(1895-1974), Critique des critiques (1947)
Le Japon, écrasé par les bombardements, résiste encore, trois mois après la capitulation allemande : la caste militaire refuse une telle issue et l’amiral Onishi, inventeur des « kamikazes », envisage froidement la mort de 20 millions de Japonais. Harry Truman, président des États-Unis, décide le 6 août 1945 de lancer la première bombe atomique. Hiroshima : près de 100 000 morts des suites de l’explosion. Le 9 août, à Nagasaki, deuxième bombe atomique. Hiro-Hito l’empereur impose alors au pays sa volonté : le Japon capitule.
Sans ce recours à l’arme atomique, les plans les plus optimistes prévoyaient un débarquement qui aurait coûté dix-huit mois de préparation et un million de morts. La coopération des savants américains, anglais, canadiens, français, italiens et danois, permit également de devancer les « ingénieurs » allemands, près de trouver l’arme absolue. L’issue de la guerre et la face du monde en auraient été changées.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Hitler ? Connais pas. »2722
Bertrand BLIER, titre d’un film de 1962
C’est aussi la réponse à un sondage, symbole d’une génération qui n’a pas fait la guerre et l’ignore. Plus grave, la volonté pseudo-scientifique des historiens « révisionnistes » niant l’existence des camps de concentration, comme si l’holocauste n’avait été qu’une immense illusion collective. Élie Wiesel, prix Nobel de la paix, qualifie cette attitude de perversion morale, intellectuelle, politique et sociale.
« Dans la tourmente, l’Europe reçoit le prix Nobel de la paix. »3494
Le Monde, dépêche AFP, 10 décembre 2012
L’Union européenne des 27 pays a été couronnée deux mois plus tôt par le Nobel de la paix, pour son rôle dans la transformation « d’un continent de guerre en continent de paix ». En pleine crise économique et en perpétuelle remise en question de l’Europe dans tous ses états, il est de bon ton d’en rire. Tant qu’à faire, rappelons le mot de Voltaire.
« Le nombre infini de maladies qui nous tue est assez grand ; et notre vie est assez courte pour qu’on puisse se passer du fléau de la guerre. »1216
VOLTAIRE, Lettre à Mme du Deffand, 27 février 1775, Correspondance (posthume)
L’octogénaire, de santé fragile toute sa vie, mais sachant ménager ses forces quoique grand travailleur, eut la chance de naître en un siècle de paix relative. Au siècle suivant, sans humour, Hugo rêve aux États-Unis d’Europe et du monde et milite : « Ne nous lassons pas, nous les philosophes, de déclarer au monde la paix. » (Discours du 25 mars 1877)
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