Vœux présidentiels de fin d’année : cérémonie médiatique, grand’ messe audiovisuelle, initiée par le premier président de la Cinquième République. Tous les autres ont suivi de Gaulle et chacun a regardé la France au fond des yeux à sa manière. Cette pratique du XXe siècle appartient à l’ancien monde.
L’Histoire en citations fait revivre les moments-clés.
« L’année 1968, je la salue avec sérénité. »3038
(1890-1970), Allocution radiotélévisée, 31 décembre 1967
Année politique (1968).
Les vœux de l’Élysée sont de tradition et de Gaulle y sacrifie avec son talent médiatique qui touche parfois au génie. Mais sur ce coup, c’est raté.
L’année 1968 va véritablement ébranler le régime et la société. Pour le général, après la Seconde Guerre mondiale et la guerre d’Algérie, c’est la dernière grande épreuve. Personne ne l’a vu venir, tous les hommes politiques, les intellectuels, les journalistes seront dépassés. Mai 68 sera vécu comme une fête par la jeunesse, mais de Gaulle en sortira blessé.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Portons donc en terre les diables qui nous ont tourmentés pendant l’année qui s’achève. »3083
Charles de GAULLE, Allocution radiotélévisée, 31 décembre 1968
Il a gagné les élections, mais l’agitation recommence, étudiants et surtout lycéens manifesteront dans les mois, les années à venir - années de poudre succèdent aux années de rêve. Les diables de Mai 68 appartiennent au passé, mais le président perd son dernier référendum au printemps 1969 et sort de la scène politique.
« Ne nous laissons pas accabler par les rhumatismes de l’histoire. »3093
Valéry GISCARD D’ESTAING, vœux télévisés du 31 décembre 1976
Seul président à considérer le passé comme un poids dont il faut se libérer. Élu à 48 ans, il se veut moderne et sensible au désir de changement dans le pays. Il pense qu’une nation ne peut se tourner vers l’avenir, si elle ressasse constamment son histoire : « Conduisons-nous comme un peuple jeune et fier, ne nous laissons pas accabler par les rhumatismes de l’histoire. »
« Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. »3310
François MITTERRAND à la télévision, 31 décembre 1994
Ses derniers vœux à la nation, au terme de son second septennat. « L’an prochain, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses vœux. Là où je serai, je l’écouterai, le cœur plein de reconnaissance pour le peuple français qui m’aura si longtemps confié son destin, et plein d’espoir en vous. Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. » Sa maladie (cancer), de notoriété publique, dramatise ce rendez-vous annuel et convenu d’un président avec un peuple.
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