« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. »369
(1433-1477)
L’Histoire du monde, volume III (1963), Jean Duché.
Cet aphorisme convient au personnage et à son parcours guerrier. Fils de Philippe III de Bourgogne (dynastie des Valois), il lui succède à la tête de l’État bourguignon (1467).
Le nouveau duc de Bourgogne n’a qu’un but : unir ses différents territoires en un seul royaume, des Pays-Bas à la vallée de la Saône et du Rhin à la mer du Nord. Il va fatalement s’opposer à Louis XI qui ne peut accepter un si grand État voisin de la France ! Il se heurtera aussi aux princes allemands et à l’empereur qui s’allie avec le roi de France, pour contrecarrer les ambitions démesurées du bien nommé « Téméraire ». Son échec final et sa mort au combat devant Nancy (1477) aboutiront au démembrement de ses États. Louis XI y gagnera le duché de Bourgogne, la Picardie et Boulogne.
« Faux comme diamant du Canada. »474
Proverbe né dans les années 1540
Champlain : la naissance de l’Amérique française (2004), Raymonde Litalien, Denis Vaugeois
Sous la Renaissance et le règne de François Ier, l’expression traduit la déception de la France et de Jacques Cartier, découvreur du Canada : de sa troisième expédition (1541) en Amérique du Nord, il espérait or et diamants, il ne rapporte que de la pyrite et du mica.
Le beau nom de Cap-Diamant restera, désignant l’extrémité est de la colline de Québec, où se situe la Haute-Ville. Le proverbe peu flatteur reste en usage, même si l’origine en est souvent oubliée.
Après une première tentative de colonisation française en 1542, la véritable installation en Nouvelle-France se fera sous Henri IV (avec Champlain, fondateur du Québec en 1608). Dans cette conquête outre-Atlantique, la France va se heurter à un nouveau rival : l’Angleterre, prête à devenir l’autre grande puissance en Europe.
« L’argent est le nerf de la guerre. »512
CATHERINE DE MÉDICIS (1519-1589), Lettre à l’ambassadeur d’Espagne, août 1570
Inspiré de Rabelais dans Gargantua (« Les nerfs des batailles sont les pécunes »), le mot fera fortune dans l’histoire.
Au XVIe siècle, tous les souverains d’Europe ont d’énormes besoins d’argent pour leurs guerres qu’il faut sans cesse faire ou préparer (record historique de 85 années de guerre au XVIe). Elles coûtent de plus en plus cher, avec le développement des armes à feu, l’entretien d’armées permanentes, des effectifs croissants – le temps n’est plus des « grandes batailles » du Moyen Âge livrées entre quelques milliers d’hommes. Viendront plus tard les 400 000 soldats de Louis XIV, les 4 millions de mobilisés de 1914 (pour un pays seulement deux fois plus peuplé).
« Bons chiens reviennent toujours à leur maître ! »618
HENRI IV (1553-1610), 19 mars 1590
La Chronique de Mantes (1883), Alphonse Durand, Victor Eugène Grave
Quand la ville de Mantes se rallie au roi de France contraint de conquérir son propre pays pour régner, il se réjouit en ces termes imagés : « Messieurs de Mantes, je n’avais aucune inquiétude de vous, car bons chiens… »
Dans les Parlements de province et même à Paris, des magistrats de plus en plus nombreux se déclarent pour le roi. Mantes (devenue Mantes-la-Jolie pour éviter la confusion avec Nantes) est un site stratégique : sur la Seine, à moins de 50 km de la capitale. Le roi y installe son quartier général. En mai, il recommence à faire le siège de Paris, aux mains de la Ligue catholique soutenue par Philippe II d’Espagne.
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