Cas toujours particulier de la Révolution. Étrangement associée au Christ par Hugo, elle persécute massivement les croyants (massacres des Chouans, guerre de Vendée), mais « récupère » Jésus qui garde une cote de popularité surprenante !
« La Révolution française est le plus puissant pas du genre humain depuis l’avènement du Christ. »1631
Victor HUGO (1802-1885), Les Misérables (1862)
Conscience politique de son siècle, homme de cœur et sensibilité de gauche, il aime d’autant plus la Révolution (et l’Empire) qu’il est déçu par les princes qui gouvernent la France au XIXe siècle et par les révolutions qui l’agitent.
Dans ce roman en dix volumes, Hugo l’exilé brosse une vaste fresque historique, sociale, humaine. Une œuvre à la fois populaire et visionnaire.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« J’ai l’âge du sans-culotte Jésus ; c’est-à-dire trente-trois ans, âge fatal aux révolutionnaires ! »1583
Camille DESMOULINS, au Tribunal révolutionnaire lui demandant son nom, son âge, 2 avril 1794
En réalité, il vient d’avoir 34 ans. Mais l’âge du Christ et le rapprochement avec cet « anarchiste qui a réussi » (André Malraux) font référence. Arrêté le 30 mars, il sera guillotiné le 5 avril. Lucile, sa femme adorée, montera à l’échafaud le 13 avril.
« Le citoyen Jésus-Christ a été le premier sans-culotte du monde. »1536
François CHABOT, Discours, 7 septembre 1793
Conventionnel, capucin défroqué, coquin porté sur la bonne chère et la chair des jolies filles, et cependant évêque constitutionnel de Blois, auteur d’un Catéchisme des Sans-culottes, plus tard promoteur du culte de la déesse Raison. La Révolution, c’est aussi ce genre de personnage.
« La Reine […] a été trompée, elle promet qu’elle ne le sera plus […] elle promet d’être attachée au peuple comme Jésus-Christ à son Église. »1353
LA FAYETTE, à la foule, Versailles, 6 octobre 1789
Commandant de la garde nationale, il n’a pu empêcher l’émeute, la foule a forcé les grilles, envahi le château, massacré deux gardes du corps. C’est miracle s’il calme le jeu, apparaissant au balcon avec le roi, la reine (en larmes) et le dauphin dans ses bras : signe de réconciliation entre Louis XVI et son peuple. Le miracle ne se reproduira pas.
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