Second Empire et Troisième République.
Second Empire (2 décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte proclamé empereur - 4 septembre 1870, proclamation de la République)
Encore un Empire entre deux Républiques - l’Histoire se répète.
Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon, a liquidé la (Deuxième) République, en un coup d’État (1851) et deux plébiscites. Il restaure l’empire, prenant le nom de Napoléon III (eu égard à Napoléon II, l’Aiglon). Le Second Empire s’impose en régime autoritaire, avant de devenir libéral. L’empereur a des idées modernes et des amis banquiers : en deux décennies, la France se transforme, les classes moyennes profitent de la révolution industrielle, mais le problème social s’aggrave, renforçant le socialisme et l’opposition. Le régime s’effondre à la défaite de Sedan et cède la place à la (Troisième) République.
Prologue
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »2234
Victor HUGO (1802-1885), Les Châtiments (1853)
Le prestigieux proscrit témoigne de son opposition irréductible à l’empereur, à présent haï de lui (…) Son œuvre est diffusée sous le manteau, l’opposition républicaine est réduite à néant (…) Ces mots ont d’autant plus de portée, Hugo devenant le chef spirituel des républicains refusant le dictateur (…)
« Sous le céleste Empire
De Napoléon Trois,
Le bourgeois
Pousse jusqu’au délire
Le respect de l’honneur,
Il a peur.
Refrain
Il ne s’oppose à rien,
Tout est très bien, tout est fort bien
Pour ce bon citoyen. »2235Paul AVENEL (1823-1902), Le Bon Bourgeois, chanson. Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier
Cette chanson reflète l’état d’esprit du pays, au début du Second Empire. La peur de la République et des républicains fauteurs de trouble met le bourgeois dans le camp de l’Empire. De même pour l’Église. Le régime se gagnera également la reconnaissance du monde paysan, car le progrès matériel pénètre la France rurale (…)
« Monsieur Tout-le-monde est plus riche que Monsieur de Rothschild. »2236
Henri GERMAIN (1824-1905), maxime du créateur du Crédit Lyonnais en 1863
À côté de la banque suisse protestante et de la banque juive allemande qui, comme les Rothschild, travaillent avec les grosses fortunes, de nouveaux organismes financiers se créent et font appel au grand public (…) Crédit mobilier des frères Pereire, Crédit foncier (1852), Crédit lyonnais (1863), Société générale (1864) (…) Le capitalisme triomphant (…) enrichit les riches et la classe moyenne, mais n’améliore pas la condition des pauvres.
« Le Capital mourrait si, tous les matins, on ne graissait pas les rouages de ses machines avec de l’huile d’homme. »2237
Jules VALLÈS (1832-1885), Jacques Vingtras (1879-1886)
Cet écrivain et journaliste se retrouvera du côté des prolétaires, lors de la Commune en 1871 (…) Le profit du capital augmente, alors que le salaire réel de l’ouvrier stagne. Napoléon III, sensible aux problèmes économiques et sociaux de son temps, se révélera incompétent pour les résoudre.
« Du berceau jusqu’au cimetière
Longue est ma chaîne de labeurs !
Mais le travail fait l’âme fière
L’oisiveté les lâches cœurs […]
C’est le travail qui rend féconde
La vieille terre aux riches flancs […]
Au travail appartient le monde,
Aux travailleurs, à leurs enfants. »2238G. BRUNO (1833-1923), paroles et musique, La Chanson du pauvre (1869)
(…) Elle exalte la morale qu’une société bourgeoise veut imposer aux travailleurs. Son Tour de la France par deux enfants fait un énorme succès de librairie. La Chanson du pauvre est extraite de son premier « roman pédagogique » (…) Cette idéologie dominante et bien pensante peut expliquer la haine du bourgeois et l’explosion de la Commune.
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