L’Histoire en caricatures (Siècle des Lumières) | L’Histoire en citations
Édito de la semaine

 

Représentation déformante de la réalité, la caricature (de l’italien caricare, charger) est aussi définie comme « charge, imitation, parodie, pastiche, simulacre ». Art engagé dès l’origine (Moyen Âge), signée ou anonyme, sans tabou et destinée à tous les publics, elle joue un rôle historique comparable à la chanson.

Manière originale de revoir l’Histoire en citations, on trouve au fil de cet édito en 12 semaines les personnages principaux (Napoléon, de Gaulle, Hugo, Voltaire, Henri IV…) et les grands évènements (Réforme et guerres de Religion, Saint Barthélemy, Révolution, Affaire Dreyfus…), l’explosion de la caricature politique correspondant à des périodes de crises.

Encouragée par le développement de l’imprimerie au XVI° siècle, étouffée sous la censure de la monarchie absolue et de l’Empire, la caricature s’impose avec la presse populaire au XIX° et les dessins provocants de journaux spécialisés (La Caricature, Le Charivari…). Des formes naissent sous la Cinquième République : slogans de Mai 68, Guignols de l’Info et autres marionnettes à la télé, sans oublier les BD politiques souvent best-sellers.

Deux auteurs seront cités (= montrés) une dizaine de fois. Le plus célèbre, Gustave Doré, artiste peintre du XIXe, se voue à la caricature avec un art du trait qui fait mouche et mal. Bien différent avec sa série de gouaches, François Lesueur inventa sous la Révolution une caricature bienveillante et bon enfant comme la Carmagnole du Ça ira (première version).

Une invitée surprise, la physiogonomie. Formulée par Cicéron (« Le visage est le miroir de l’âme »), elle entre en scène avec le génie du peintre Le Brun sous Louis XIV, s’érige en science au siècle des Lumières, justifie les pires racismes (colonialisme, antisémitisme) et se banalise avec le « délit de sale gueule ».

LA RÉGENCE

Voltaire à la Bastille. 1718. Par le Comte de Caylus (1692-1765), graveur. Dessins du Cabinet du Roi. BNF.

« Me voici donc en ce lieu de détresse,
Embastillé, logé fort à l’étroit,
Ne dormant point, buvant chaud,
Mangeant froid. »1701

VOLTAIRE (1694-1778), La Bastille (1717), Poésies diverses

Voltaire fut emprisonné deux fois à la Bastille, en 1717 durant onze mois, suite à une sanglante épigramme contre le Régent, et en 1726 durant quatre mois.

Caylus montre Voltaire dans sa cellule, dédaignant son infortune et poursuivant l’écriture de La Ligue, première version de La Henriade, inspiré par le Génie de la poésie épique. La peine d’emprisonnement fut convertie en exil en Angleterre.

Le Régent a fait embastiller l’insolent. Déjà exilé deux fois en province pour cause d’écrits satiriques, l’incorrigible frondeur a récidivé avec une épigramme, en latin – pour plus de prudence, mais à l’époque, tout le beau monde parle latin.

Le Régent, Dubois (son principal ministre), les princes du sang, les ducs, les bâtards, le Parlement, chaque faction paie ses libellistes pour traîner dans la boue la faction adverse. L’impertinence devient un métier et l’esprit de Voltaire, tantôt courtisan, tantôt courageux et parfois les deux, excelle dans cette carrière.

« Monseigneur, je trouverais très doux que Sa Majesté daignât se charger de ma nourriture, mais je supplie Votre Altesse de ne plus s’occuper de mon logement. »1072

VOLTAIRE (1694-1778), au Régent qui vient de le libérer, 1718. Voltaire, sa vie et ses œuvres (1867), Abbé Maynard

François-Marie Arouet, 24 ans, prend alors le nom de Voltaire. La renommée s’acquiert en un soir au théâtre et il devient célèbre comme tragédien, avec son Œdipe (aujourd’hui injouable, comme toute son œuvre dramatique). Ce n’est que le début d’une longue vie mouvementée.

Système de Law 1720. Gravure d’Antoine HUMBLOT, BnF, département des Estampes et de la Photographie.

« Lundi, je pris des actions,
Mardi, je gagnai des millions,
Mercredi, je pris équipage,
Jeudi, j’agrandis mon ménage,
Vendredi, je m’en fus au bal,
Et samedi, à l’hôpital. »1083

Lundi je pris des actions (1720), chanson de rue. Histoire du vaudeville (1899), M.E. Prioleau

Premier krach financier de l’Histoire. Une abondante iconographie démontre l’importance de l’événement, les gravures « sérieuses » alternant avec les caricatures plus ou moins allégoriques. La plupart de ceux qui ont investi dans l’escroquerie de la Compagnie du Mississippi de John Law sont désespérés de ne pouvoir récupérer leur argent, une infime minorité en profitant pour s’enrichir – à commencer par Voltaire qui sera presque toujours gagnant en affaires.

L’édifice fragile du Système s’effondre en 1720, au terme d’un emballement affolé : chute des dividendes, perte de confiance des porteurs, spéculation à la baisse de banquiers rivaux (les frères Pâris), trop forte émission de billets que la banque ne peut rembourser à vue, panique boursière. Et les compagnies créées dans les colonies n’ont pas eu le temps de rapporter les richesses espérées.

La bourse de la rue Quincampoix est fermée en mars, la débâcle financière générale provoque des émeutes en juillet et des morts par étouffement le 17… Le 21, une semi-banqueroute est prononcée, un arrêt du 10 octobre retire tout usage monétaire aux billets de banque de Law (il y en avait pour plus de 10 milliards de livres). John Law, devenu entre-temps contrôleur général des Finances, prend la fuite et mourra ruiné aux Pays-Bas.

Le Diable d’argent. L’effondrement du système de Law, 1720.  Jacques Chéreau (1688-1776), estampillé « Au Grand St. Rémy », échoppe rue Saint-Jacques à Paris.

« Les cœurs sont si abattus et consternés qu’on ne songe qu’à mourir et qu’on envie le sort de Marseille ! »1084

Mathieu MARAIS (1665-1737), Journal de Paris, année 1720

Les Mémoires de cet avocat au Parlement de Paris sont la plus fidèle et vivante chronique sur la Régence et le début du règne de Louis XV.

Il témoigne ici des conséquences dramatiques de la banqueroute de Law à Paris, alors qu’à Marseille sévit la dernière grande peste de l’histoire, apportée par un vaisseau venu du Proche-Orient. L’épidémie fait plus de 1 000 morts certains jours de septembre, et 85 000 au total, de juin à octobre 1720.

La banqueroute a ruiné une partie des 500 000 déposants, mais tous les petits dépôts (moins de 400 livres) ont été totalement indemnisés à terme – ce « détail de l’histoire » est souvent oublié. Plus grave pour le pays, le souvenir de ce drame va peser lourd sur la vie financière et freiner la modernisation de la France. Tout au long du XVIIIe siècle, le pays manquera d’une structure bancaire et d’un système monétaire sur le modèle de l’Angleterre, mieux armée pour devenir la plus grande puissance européenne, à travers la prospérité du commerce et l’essor du capitalisme industriel.

« Admire la Force ». Caricature faite par les épiciers droguistes contre le duc de la Force en 1721. Anonyme, Musée Carnavalet.

« Ce fut une affaire si honteuse à la faiblesse du régent, si fort ignominieuse à celle des pairs, si scandaleuse au Parlement, si scélérate au premier Président, si abominable à l’avarice du prince de Conti, en un mot si infâme en toutes ses parties qu’on ne peut que tirer le rideau sur les horreurs qui s’y passèrent. »10

Duc de SAINT-SIMON (1675-1755), Mémoires (posthume)

Saint-Simon témoigne en ami du duc, poursuivi pour fait de monopole par la corporation des épiciers et apothicaires.

Henri Jacques Nompar de Caumont (1675-1726), duc de Caumont et pair de France (1698), puis 5e duc de La Force, est un homme politique devenu vice-président du conseil des finances en 1716. Deux ans après, il entre au conseil de Régence. Il se montre alors fervent défenseur du système de Law.

Poursuivi en 1721 pour fait de monopole par la corporation des épiciers et apothicaires, son procès qui excite les passions est l’une des grandes affaires de la Régence. Pour les observateurs, le délit de monopole n’est pas constitué. Le procès leur apparaît surtout comme une vengeance du Parlement de Paris envers le duc. La Force serait en outre une victime expiatoire offerte au public, après la fuite de Law.

Au XIXe siècle, l’historien Adolphe de Lescure en fera un portrait sévère : « Le duc de La Force, persécuteur du protestantisme qu’il avait abjuré, fils ingrat, fourbe courtisan, bel esprit plagiaire, agioteur rapace, est le premier qui ait appris au peuple le mépris des grands. » Selon Pierre-Gustave Brunet, éditeur, bibliographe et auteur d’études historiques « La chose ne méritait pas tant de bruit, et le déchaînement contre le duc était inique. Le Parlement et le public, irrités contre Law qui avait pris la fuite, s’acharnèrent contre un des confidents du célèbre Écossais. On érigea en crime de monopole la conversion faite très légitimement par le duc de La Force de ses billets de banque en marchandises d’épicerie. Ce procès causa autant de bruit par la ridicule injustice du fond que par les obstacles dont les privilèges de la pairie embarrassèrent sa poursuite. »

Si l’affaire provoque une vive émotion à l’époque, elle n’apparaîtra en 1925 à l’archiviste Léon Lecestre « que comme un épisode assez mince, grossi outre mesure par les passions politiques et par le ressentiment excusable des victimes du Système. » Preuve que la caricature fait volontiers feu de tout bois, comme nos réseaux sociaux.

SIÈCLE DES LUMIÈRES : RÈGNES DE LOUIS XV ET LOUIS XVI

Louis XV (le Bien Aimé) et la Pompadour, maîtresse en titre vers 1750. Les Talents du jour. 1758. Jean Lebrun, la Marche de l’Histoire, 10 octobre 2014. Podcast. Au temps de la Pompadour : les poissonnades.

« Qui que tu sois, voici ton maître
Il le fut, l’est, ou le doit être. »11

VOLTAIRE (1694-1778), Poésies mêlées

Mise en exergue, voici la définition poétique du dieu de l’amour, représenté ici comme un jeune enfant ailé.

D’emblée, l’Amour s’introduit dans un monde de galanterie et de sensualité : celui des amours des dieux, l’un des sujets favoris des peintres contemporains dont le plus coté, François Boucher (1703-1770). C’est aussi le monde du théâtre et de la théâtromanie, de la musique et des fêtes, dans lequel toute une société se consacre au plaisir du jeu amoureux. Quant au roi, Louis XV gardera pour l’Histoire le surnom de Bien aimé qui lui fut donné au tout début de son règne.

« On se sentait forcé de l’aimer dans l’instant. »1118

CASANOVA (1725-1798), de passage en France, 1750, Histoire de ma vie (posthume)

Aventurier et mémorialiste italien (d’expression française), il confirme cette impression de prestance et de grâce que Louis XV donne à quiconque l’approche : « J’ai vu le roi aller à la messe. La tête de Louis XV était belle à ravir et plantée sur son cou l’on ne pouvait pas mieux. Jamais peintre très habile ne put dessiner le coup de tête de ce monarque lorsqu’il se retournait pour regarder quelqu’un. »

Il finira pourtant haï du peuple, avec ses deux principales maîtresses, la Pompadour et la du Barry.

« Sans esprit, sans caractère
L’âme vile et mercenaire,
Le propos d’une commère
Tout est bas chez la Poisson – son – son. »1127

Poissonnade brocardant la marquise de Pompadour. Madame de Pompadour et la cour de Louis XV (1867), Émile Campardon

Le propos est injuste : le peuple déteste cette fille de financier, née Jeanne Antoinette Poisson, femme d’un fermier général, bourgeoise dans l’âme et dépensière, habituée des salons littéraires à la mode, influente en politique, distribuant les faveurs, plaçant ses amis, le plus souvent de qualité comme de Bernis, Choiseul – mais Soubise, maréchal de France, se révélera peu glorieux.

Louis XV lui doit une part de son impopularité. Le peuple a loué le roi pour ses premiers exploits extraconjugaux auprès des sœurs Mailly-de-Nesle, il va le haïr, pour sa longue liaison avec la Pompadour.

« Les grands seigneurs s’avilissent,
Les financiers s’enrichissent,
Tous les Poissons s’agrandissent.
C’est le règne des vauriens. »1162

Poissonnade, attribuée à Pont-de-Veyle (1697-1774). Journal historique : depuis 1748 jusqu’en 1772 inclusivement (1807), Charles Collé

Les « poissonnades » fleurissent, comme jadis les mazarinades. Le peuple supporte mal le luxe qui s’étale à la cour où règne toujours la Pompadour, et s’affiche dans des milieux prospères et âpres au gain, du côté des aristocrates comme des bourgeois. La favorite fait aménager ses nombreuses résidences (hôtel d’Évreux, futur Élysée, La Celle, Bellevue, Champs). Elle place son frère Abel Poisson, nommé marquis de Marigny, à la direction générale des Bâtiments où il se montre d’ailleurs bon administrateur.

Mais le peuple s’en irrite : « On épuise la finance / En bâtiment, en dépenses, / L’État tombe en décadence / Le roi ne met ordre à rien / Une petite bourgeoise / Élevée à la grivoise / Mesurant tout à la toise / Fait de l’amour un taudis. » Ce sera pire encore avec la du Barry.

Louis XV et la comtesse du Barry caricaturés en coq et poule. Forum de Marie-Antoinette, Sa vie, son siècle.  Les rois et reines caricaturés, les caricatures à l’époque de la Révolution française et de la Restauration.

Le couple est représenté comme deux oiseaux perchés sur un canapé orné, dans un appartement de Versailles. Malgré leur forme animale dégradante, ils portent des symboles de leur statut, elle des bijoux et lui une épée.

« Eh ! la France, ton café fout le camp. »1185

Comtesse DU BARRY (1743-1793), s’adressant à Louis XV. Anecdotes sur la comtesse du Barry (1775), Pidansat de Mairobert

Nouvelle favorite depuis 1768, elle a trente-trois ans de moins que le roi vieillissant, toujours séducteur et encore séduisant, maladivement mélancolique (autrement dit neurasthénique) aussitôt charmé par sa joie de vivre et ses 25 ans.

Jeanne Bécu a beaucoup « vécu » avant de se retrouver au centre des intrigues de la cour. Son éducation chez les sœurs ne l’a pas débarrassée d’un parlé peu protocolaire et les courtisans collectionnent les perles pour se moquer de cette fausse noble. Ainsi, elle traitait le roi comme un valet de comédie, l’appelant « la France » et le tutoyant. Occupée devant sa psyché à se poser des « mouches » (indispensables accessoire de beauté en forme de grain) quand l’infusion en bouillant tomba sur le feu, elle aurait crié la phrase, souvent citée.

Assurément dite, elle fut peut-être adressée à un valet de pied au service de la favorite de 1770 à 1772, et qui s’appelait justement La France.

Méprisée ouvertement du vivant du roi, chassée de la cour à sa mort, exilée dans sa propriété de Louveciennes, elle sera rattrapée par l’histoire sous la Révolution, jugée comme conspiratrice contre la République et guillotinée pendant la Terreur, avec ce joli mot de la fin qui lui est prêté : « Encore un moment, monsieur le bourreau ! »

Jeanne Du Barry, dessinée en « comtesse du Tonneau » afin de souligner ses origines roturières. La vérité sur la du Barry, Le Point, 26 août 2023

« La plus sotte et impertinente créature qui soit imaginable. »13

MARIE-ANTOINETTE (1755-1793). Lettre à sa mère l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche

La jeune dauphine ne supporte pas cette femme plus belle qu’elle trouve complètement illégitime à la cour. Elle refuse ostensiblement de lui parler. Ce duel de dames fait beaucoup jaser, l’Étiquette à la cour empêchant une personne de rang inférieur d’adresser la parole à une de rang supérieur. Cette animosité nourrit la rumeur et contrarie le roi, la dauphine disant hautement son opinion et faisant pleurer la comtesse du Barry qui voudrait tant être son amie. L’honneur de la « petite rousse » comme elle la surnomme est en jeu, mais aussi l’alliance franco-autrichienne : la mauvaise humeur de la future reine de France risque de transformer cette affaire privée en affaire d’État. L’ambassadeur d’Autriche fait discrètement pression sur la jeune Autrichienne qui finit par lui adresser neuf mots insignifiants, mais passés à la postérité et consignés dans la biographie de Stefan Zweig consacrée à Marie-Antoinette (1932) : « Il y a bien du monde, aujourd’hui, à Versailles. » Le roi est satisfait. Les ambassadeurs envoient leurs rapports à leurs souverains respectifs. L’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche est soulagée.

Marie-Antoinette, dauphine adorée, mais reine bientôt détestée, devra faire face à un déferlement de caricatures, de propagande et de pamphlets calomnieux. Mme du Barry, très critiquée par les Versaillais avant même sa présentation officielle à la cour, fait également l’objet de fréquentes attaques : caricatures, chansons populaires à la cour, brochures prétendant révéler l’histoire secrète et sinistre de la nouvelle maîtresse du roi.

Ouverture du festival de Cannes en 2023 : Maiwenn réalise et joue Jeanne du Barry, étonnante incarnation face à Johnny Depp, inattendu en Louis XV, tandis qu’une biographie signée Emmanuel de Waresquiel réhabilite la comtesse en plus de 450 pages.

L’Art de la coëffure des dames françoises, avec des estampes, où sont représentées les têtes coeffées (1768). Sieur LEGROS, 1768, BNF.

« Avec des estampes où sont représentées les têtes coeffées, gravées sur les dessins originaux de mes Accommodages, avec le traité en abrégé d’entretenir & conserver les cheveux naturels. »15

Par le sieur LEGROS (1710- 1770), coëffeur des Dames

Ancien cuisinier, il s’installe comme coiffeur à la Cour en 1757. Il aura l’insigne privilège d’être au service des deux favorites en titre, Mme de Pompadour, puis Mme du Barry.

Les coiffures excentriques à la hauteur improbable font fureur à la fin du XVIIIe siècle dans l’aristocratie. Cette mode prête aujourd’hui à sourire, mais elle contribua à assurer la reconnaissance sociale au métier de coiffeur. Son successeur, Léonard, passera à la postérité, distingué d’entre ses pairs par la reine Marie-Antoinette aux coiffures encore plus extravagantes. Mais entre confrères, on ne s’appréciait guère…

« Je me rendis chez ce prétendu coiffeur, que je trouvai bouffi de vanité comme un rat de cave devenu fermier général. »

Jean-François AUTIÉ (1758-1794), Souvenirs apocryphes, signés de son pseudonyme, LÉONARD

Guillotiné sous la Terreur, Léonard a dressé un portrait féroce de son prédécesseur Legros… mort accidentellement, étouffé avec les quelque 130 victimes de la panique s’emparant des spectateurs, lors du feu d’artifice donné après le mariage du Dauphin (futur Louis XVI) et de Marie-Antoinette en 1770.

Quant au vieux Voltaire devenu sage avec l’âge, il ironise sur les Parisiens (et les Parisienne) trop visiblement amateurs de luxe…

« Les Parisiens sont aujourd’hui des sybarites, et crient qu’ils sont couchés sur des noyaux de pêche, parce que leur lit de roses n’est pas assez bien fait. »1183

VOLTAIRE (1694-1778), Lettre à Mme de Florian, 1er mars 1769, Correspondance (posthume)

L’épicurien libertin qui chantait jadis « le superflu, chose très nécessaire » juge à présent ses contemporains avec la sagesse d’un vieux philosophe. Le Dauphin (futur Louis XVI) exprimera bientôt la même idée.

Le règne de Louis XV fut un temps de longue prospérité, aux conséquences multiples : raffinement des mœurs, luxe de la bonne société grisée par sa propre civilisation, éclat sans pareil du Paris des salons, des cafés, des clubs et des spectacles portés par la « théâtromanie » ambiante, rayonnement culturel de la France en Europe. Pour la masse des quelque 20 millions de paysans, cela s’est traduit par un réel mieux-être : malgré les charges fiscales, le seuil de subsistance est dépassé. Il y a encore des disettes, mais le temps des famines est révolu.

Antoine Joseph PERNETY (1716-1796) , « Physionomies », planche issue de La Connaissance de l’homme moral par celle de l’homme physique, Berlin, 1776-1777. Discours sur la physionomie, et les avantages des connaissances physionomiques, par Dom Pernety (1769).

« Le visage est l’image de l’âme. »16

CICÉRON (106-43 av. J.-C.)

La citation lui est communément attribuée. Plus précisément encore : « Si le visage est le miroir de l’âme, les yeux en sont les interprètes. »

Pour qu’une caricature soit réussie, c’est-à-dire pour que la ressemblance ne soit pas seulement extérieure, mais qu’elle mette au jour des vérités voilées, la charge doit aussi être une étude de caractère. La caricature, en d’autres termes, est liée à la physiognomonie.

Le siècle des Lumières marque le retour en vogue des théories physiognomoniques, augmentées des considérations d’Albrecht Dürer, Léonard de Vinci, Charles Le Brun et autres signatures prestigieuses. Il faut cerner le caractère intérieur des individus à partir de leur apparence physique et de leurs traits extérieurs les plus remarquables. Autrement dit, le visage reste « la métaphore de l’âme » .

On imagine aisément le parti que les caricaturistes peuvent tirer d’une théorie soulignant les coïncidences de la laideur physique et de la laideur morale : plus l’homme incarne le mal, plus il sera laid ; plus il incarne le bien, plus il sera beau. Pour illustrer les multiples théories du modèle idéal et de son contre-modèle, une panoplie de typologies physiognomoniques se déploie dans des ouvrages qui vont vulgariser les théories de Johann Caspar Lavater (1741-1801), poète, penseur et théologien suisse de langue allemande. Les figures incarnant ces typologies s’orientent dans un sens vers l’idéalisation, dans l’autre vers le caricatural. Dans ce dernier cas, ce sont des faciès, des types morphologiques aux traits grossièrement accentués et exagérés qui constituent une source féconde pour les caricaturistes.

La physiogonomie est une science à suivre avec Cesare Lombroso (1835-1909), juif italien, professeur de médecine légale et l’un des fondateurs de l’École italienne de criminologie. Il s’en servira sans l’humour d’un Montesquieu dans les Lettres persanes - avant le très sérieux Esprit des lois.

« On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu ait mis une âme dans un corps tout noir. »17

MONTESQUIEU (1689-1755), De l’esclavage des nègres (1748)

« Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout bonne, dans un corps tout noir. »

Comme Voltaire, notre premier philosophe en date usa de l’ironie pour dénoncer les esclavagistes. C’est un anti-esclavagiste militant, contrairement à ce que pourrait laisser supposer certaines phrases sorties de leur contexte ! En ridiculisant les arguments en faveur de l’esclavagisme, Montesquieu montre la brutalité des Européens avec les Indiens, le racisme qui justifie la traite des Noirs et l’impiété de ceux qui se disent chrétiens.

Il écrit à l’adresse d’un public lettré, présumé assez intelligent pour décoder le raisonnement : « Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens. Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Europe ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves… »

1780. Voltaire Patriarche de Ferney par Jean HUBER (1721-1786), graveur. Dessin. BnF, département des Estampes et de la Photographie, VOLTAIRE.

« La nuit s’avance avec vitesse ;
Profite de l’éclat du jour :
Les plaisirs ont leur temps, la sagesse a son tour.
Dans ta jeunesse fais l’amour,
Et ton salut dans ta vieillesse. »18

VOLTAIRE (1694-1778), Épître VI, à une dame un peu mondaine et trop dévote. Œuvres complètes, tome 10 (1877)

Le philosophe qui incarne le mieux notre siècle des Lumières fut heureux en tout - y compris en amours plus ou moins célèbres. À 40 ans, il vit une passion avec Émilie du Châtelet « la Divine Émilie » ou encore « Madame Pompon-Newton » en référence à sa coquetterie et ses travaux sur le mathématicien.

À la sublime Émilie succède la maternelle Mme Denis, sa nièce. Mais bien d’autres femmes ont influencé Voltaire. Le philosophe compte des amies fidèles telles Mme d’Argental, il admire des actrices de talent comme Mlle Clairon et honore personnellement la cour de brillantes princesses, telle Catherine II de Russie.

Quant à Huber, ce Suisse autodidacte se fait connaître comme caricaturiste et « découpeur de silhouettes ». Son talent lui permet de créer les scènes les plus complexes : il pouvait reproduire d’épaisses forêts laissant deviner des lointains, des montagnes ; ses figures montraient des raccourcis inimitables. On apprécie ses nombreuses découpures de Voltaire qu’il fréquente régulièrement depuis l’installation du philosophe à Genève, aux Délices en 1756, puis à Ferney. Sa production artistique est si importante qu’il est parfois surnommé « Huber-Voltaire ». Le critique Melchior Grimm qui apprécie son talent le fera connaître auprès des Parisiens.

« La reproduction des traits de Voltaire était si familière à Huber qu’il découpait son profil sans avoir les yeux fixés sur le papier, ou ayant les mains derrière le dos, et même sans ciseaux, en déchirant une carte. La plaisanterie de faire faire à son chien le profil de Voltaire, en lui présentant à mordre une croûte de pain, a valu à Huber presque autant de célébrité que ses productions sérieuses ». J.J. Rigaud : Mémoires et documents, Volume 5, Société d’histoire et d’archéologie de Genève.

Dès 1769, il peint nombre de tableaux représentant l’homme dans son environnement quotidien et adresse à Catherine II de Russie une collection de ces scènes peintes (la « Voltairiade »), parmi lesquelles Voltaire jouant aux échecs avec le père Adam ! Il restera vingt ans auprès de l’illustre philosophe et sera surnommé Huber-Voltaire.

Voltaire écrit plaisamment à son amie Mme du Deffand en 1772 : « Puisque vous avez vu Monsieur Huber, il fera votre portrait, il vous peindra en pastel, à l’huile, en mezzotinto. Il vous dessinera sur une carte avec des ciseaux, le tout en caricature. C’est ainsi qu’il m’a rendu ridicule d’un bout de l’Europe à l’autre. »

ASSEMBLÉE NATIONALE. Écueil des aristocrates. Le Génie de Rousseau en éclaire l’Entrée. Estampe de Jean-Baptiste Chapuy (vers 1789). BNF et Musée Carnavalet. Histoire de Paris.

« Depuis l’Évangile jusqu’au Contrat social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions. »1000

Vicomte Louis de BONALD (1754-1840), Mélanges littéraires, politiques et philosophiques, « Sur les éloges historiques de MM. Séguier et de Malesherbes »

Sur la gravure en forme d’allégorie, l’ange ailé figurant le Génie de Rousseau tient serré sous son bras le Contrat social, cependant que les privilégiés se retrouvent naufragés en perdition, au pied du temple figurant l’Assemblée nationale, éclairée par la flamme du Génie. Cette caricature impressionnante est dans l’air du temps prérévolutionnaire.

Notons que les philosophes des Lumières n’étaient pas révolutionnaires, mais leur pensée le devint, diffusée par leurs œuvres. En schématisant : à Voltaire le temps de la pré-Révolution ; Montesquieu triomphe sous la Constituante où Diderot lui aussi a son heure ; Législative et Convention s’inscrivent enfin sous le signe de Rousseau qui inspire jusqu’à l’élan des discours jacobins. C’est le philosophe de chevet de Robespierre qui emprunte au Contrat social ce qui sera, selon Jaurès, sa seule idée, celle de la nation souveraine.

« L’homme est né libre et partout il est dans les fers. »1039

Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), Du contrat social, Préambule (1762)

Constat réitéré de l’échec des sociétés modernes. Et d’ajouter aussitôt : « Comment ce changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ? Je crois pouvoir résoudre cette question. »

Il méditait depuis longtemps de livrer le message de son idéal politique : selon Edgar Quinet, le Contrat social est le « livre de la loi » de la Révolution et Rousseau « est lui-même à cette Révolution ce que le germe est à l’arbre ».

« Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéisse pourtant qu’à lui-même, et reste aussi libre qu’auparavant. Tel est le problème fondamental dont le Contrat social donne la solution. »1040

Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), Du contrat social (1762)

Il est impossible, car irréaliste et dangereux, de revenir à l’état de nature : on ne remonte pas le temps, contrairement à ce qu’ont voulu lui faire dire ses ennemis, caricaturant sa pensée pour mieux la condamner. Il faut donc élaborer un compromis délicat pour concilier les lois de la nature et les lois sociales, et garantir égalité et liberté aux hommes. C’est substituer un nouveau contrat social au premier si injuste.

Saluons au passage l’esprit théorique de Rousseau qui l’emporte en cela sur Voltaire.

« Ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède. »1041

Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), Du contrat social (1762)

La liberté naturelle n’a pour bornes que les forces de l’individu, alors que la liberté civile est limitée par la volonté générale ; la possession n’est que l’effet de la force ou du droit du premier occupant, alors que la propriété ne peut être fondée que sur un titre positif. Dans la mesure où les citoyens adhèrent librement au pacte social, la liberté est respectée, car « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ».

« La volonté est générale, ou elle ne l’est pas : elle est celle du corps du peuple, ou seulement d’une partie. »1042

Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), Du contrat social (1762)

Idée neuve : le peuple est un, doué d’une volonté comme un individu, et non pas une multitude désordonnée d’individus et de pensées en conflit – Voltaire parle de « populace ». Rousseau rendit possible et acceptable l’opération littéralement révolutionnaire : remplacer le roi et sa volonté par ceux qui expriment la volonté du peuple. Cette volonté une, donc indivisible, fondera aussi chez les révolutionnaires le refus d’un partage et d’un équilibre des pouvoirs (si chers à Montesquieu).

« Si l’on recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout système de législation, on trouvera qu’il se réduit à deux objets principaux, la liberté et l’égalité. »1046

Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), Du contrat social (1762)

À l’inverse de Montesquieu et Voltaire, Rousseau subordonne la liberté à l’égalité politique, voire économique, et à la souveraineté de la nation.

Les révolutionnaires le porteront au Panthéon (1794) après une pétition faisant de lui le « premier fondateur de la Constitution française » parce qu’il a « établi en système l’égalité des droits entre les hommes et la souveraineté du peuple ».

Voltaire et Rousseau sous la protection de Minerve contre le Fanatisme. Caricature. XIXe siècle. BNF.

« Plus bel esprit que grand génie,
Sans loi, sans mœurs et sans vertu,
Il est mort comme il a vécu,
Couvert de gloire et d’infamie. »1230

Épigramme, juin 1778, attribuée à Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) à la mort de Voltaire (1694-1778) Mémoires sur Voltaire et sur ses ouvrages (1826), Sébastien Longchamp.

Deux mois après Voltaire, Rousseau meurt à Ermenonville.

Sur cette caricature édifiante et bien-pensante, les frères ennemis se retrouvent - successivement panthéonisés en 1791 et 1794. Unis pour la postérité, assis bien en vue sur la scène, brandissant texte et chandelier, salués au centre et en second plan par les révolutionnaires brandissant de leur côté lauriers et chapeau, Voltaire et Rousseau sont protégés par une Minerve casquée, déesse de la guerre portant la lance et le bouclier, barrant la route au Fanatisme toujours menaçant. Signalons que Minerve est aussi déesse de la pensée élevée, de la sagesse et de l’intelligence, parfaite incarnation des Lumières.

Fin d’une longue guérilla philosophico-polémique qui ne fit honneur à aucun des deux personnages, si talentueux (ou géniaux) fussent-ils. La postérité leur rendra hommage, chacun ayant son philosophe préféré ou maudit.

« Voltaire alors régnait, ce singe de génie
Chez l’homme en mission par le diable envoyé. »1017

Victor HUGO (1802-1885), Les Rayons et les ombres (1840)

L’hommage nuancé s’explique : si différents que soient les deux personnages, si opposée même leur nature, ils furent l’un et l’autre à l’image de leur temps, entrant vivants dans la légende après s’être jetés dans toutes les luttes.

« D’autres cyniques étonnèrent la vertu, Voltaire étonne le vice… Paris le couronna, Sodome l’eût banni. »1018

Joseph de MAISTRE (1753-1821), Les Soirées de Saint-Pétersbourg (1821)

Philosophe, élève des jésuites, adversaire résolu de la Révolution, aussi fervent monarchiste que catholique, il s’oppose aux « idéologues » et au premier d’entre eux, Voltaire : « Il se plonge dans la fange, il s’y roule, il s’en abreuve ; il livre son imagination à l’enthousiasme de l’enfer qui lui prête toutes ses forces pour le traîner jusqu’aux limites du mal. Il invente des prodiges, des monstres qui font pâlir. » C’est peut-être un peu excessif, mais… Voltaire en aurait souri.

« Avec Voltaire, c’est un monde qui finit. Avec Rousseau, c’est un monde qui commence. »1032

GOETHE (1749-1832). Encyclopædia Universalis, article « Voltaire »

Le siècle de raison va céder le pas au siècle des passions. Voltaire exprime et résume le XVIIIe siècle avec son ardente humanité, sa vocation à l’universel, sa sagesse, sa défense des libertés, des droits formels. Rousseau annonce le XIXe avec l’égalité, la fraternité, la fibre civique, les droits réels.
Brouillés « à mort » dans la vie, Voltaire et Rousseau seront réconciliés devant l’éternité par la même « panthéonisation » d’une Révolution qui rend ainsi hommage à tout le siècle philosophique.

« Personne ne nous a donné une plus juste idée du peuple que Rousseau, parce que personne ne l’a plus aimé. »1033

ROBESPIERRE (1758-1794), Discours aux Jacobins (1792). Histoire parlementaire de la Révolution française ou Journal des Assemblées nationales (1834-1838), P.J.B. Buchez, P.C. Roux

Le personnage se situe aux antipodes du courtisan Voltaire ou de Montesquieu le seigneur. Si La Bruyère a dit « je veux être peuple », Rousseau l’a prouvé. Sa vie sociale, en accord avec sa philosophie, est sa défense contre qui l’attaque.

Laquais, vagabond, aventurier, précepteur, secrétaire, se déconsidérant par une liaison avec la servante d’auberge Thérèse Levasseur, il refuse pensions et sinécures, se fait copiste de musique pour vivre et seul de tous les écrivains militants de son siècle signe tous ses écrits, ce qui lui vaudra encore plus d’ennuis qu’aux autres. Luttant souvent contre la misère plus que pour la gloire, Rousseau éprouvera toujours une rancœur de roturier contre l’inégalité sociale.

« C’était un fou, votre Rousseau ; c’est lui qui nous a menés où nous sommes. »1712

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), à Stanislas Girardin, lors d’une visite à Ermenonville, dans la chambre où mourut le philosophe, 28 août 1800. Œuvres du comte P. L. Roederer (1854)

Il n’y a sans doute pas une phrase du Contrat social « tolérable » pour Bonaparte Premier Consul, et moins encore Napoléon Empereur. Mais aucun philosophe des Lumières ne peut être pris pour maître à penser ou à gouverner d’un homme aussi autoritaire. Il l’a d’ailleurs écrit dans ses Maximes et pensées : « On ne fait rien d’un philosophe. »

Les deux grands « despotes éclairés » du siècle des Lumières, Frédéric II le roi de Prusse et Catherine II de Russie, ont eu des relations suivies avec Voltaire et Diderot, mais ils étaient moins « fous » que Rousseau, dans leur idéalisme libertaire et leur théorie sociale – et rappelons que dans le premier cas, les deux hommes se sont brouillés.

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