13 décembre 1560 : ouverture des États généraux
« Il nous faut dorénavant […] les assaillir [les protestants] avec les armes de la charité, prières, persuasions, paroles de Dieu, qui sont propres à de tels combats […] Ôtons ces mots diaboliques : luthériens, huguenots, papistes ; ne changeons le nom de chrétiens. »
(vers 1504-1573), Harangue à l’ouverture des États généraux, 13 décembre 1560
Michel de L’Hospital (1950), Albert Buisson.
Le chancelier exprime à nouveau la politique de conciliation menée avec la régente, Catherine de Médicis. Cependant, rien ne s’arrange en France : les États généraux refusent tout subside au roi, le tiers et la noblesse voulant que le clergé participe aux dépenses royales, alors qu’il s’y refuse. Mais le pouvoir persévère dans sa politique de détente.
« Il faut rétablir l’ordre et l’unité par la douceur ; pour le royaume, la paix est plus importante que le dogme. »
Michel de L’HOSPITAL (vers 1504-1573), colloque de Poissy, septembre 1561
Le Colloque de Poissy, Mélanges d’histoire du XVIe siècle offerts à Henri Meylan (1970), Alain Dufour
Le colloque permet aux protestants d’exposer durant près d’un mois leur doctrine, devant l’assemblée générale du clergé de France : 40 prélats siègent, dont le cardinal de Lorraine et le cardinal de Tournon.
La délégation protestante, conduite par Théodore de Bèze, comprend 12 participants. Le chancelier Michel de L’Hospital expose la volonté du roi (et de sa mère). Ce message de tolérance n’est pas compris des théologiens. Et De Bèze nie la présence réelle du Christ dans le pain et le vin de la communion : le corps du Christ « est éloigné du pain et du vin autant que le plus haut ciel est éloigné de la terre ». Nul accord ne peut être trouvé. Le colloque se solde par un échec.
Nouvelle tentative avec l’Édit de janvier 1562 : Catherine de Médicis, toujours conseillée par Michel de L’Hospital, reconnaît officiellement aux protestants le droit de s’assembler pour leur culte, de jour et « hors les villes closes », autrement dit dans les faubourgs et à la campagne. Le culte réformé est pour la première fois permis en France et les pasteurs sont reconnus, mais doivent prêter serment aux autorités. Le Parlement de Paris refuse d’enregistrer cet édit, indirectement cause de la première guerre de Religion.
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