Voici le roi le plus populaire de notre Histoire. Il faut faire la part entre légende et vérité, mais il reste quand même bien des raisons d’aimer le bon roi Henri. En pleine guerre de Religion, le fanatisme déchire la France, mais lui se montre tolérant bien plus que protestant ou catholique, d’où le fameux édit de Nantes.
« Si je n’étais huguenot, je me ferais Turc ! »560
(1553-1610), Lettre à Diane d’Andouins, dite la Belle Corisande, 8 mars 1588
Henri IV en Gascogne (1553-1589), Charles Henry Joseph de Batz-Trenquelléon.
Encore roi de Navarre (et protestant), il se plaint à sa belle maîtresse de cette guerre de Religion dont il ne voit pas la fin et qu’elle finance d’ailleurs par amour pour lui : « Le Diable est déchaîné. Je suis à plaindre et c’est merveille que je ne succombe pas sous le faix. »
Henri de Guise (ultra catholique) se voit déjà roi de France, grisé par ses victoires et poussé par les Ligueurs, soutenus par les subsides du très catholique roi d’Espagne Philippe II.
« La couronne vaut bien une messe. »623
Duc de SULLY (1560-1641), en 1593
Les Grandes Figures de l’histoire : Henri IV et l’Église (1875), Pierre Féret
Mot apocryphe, jamais dit par Henri IV, attribué à Sully dans le recueil satirique des Caquets de l’accouchée (1623). Cela résume parfaitement la situation de fait et l’état d’esprit du roi. Sully restera protestant, la religion d’un ministre des Finances n’ayant pas la même importance que celle du roi de France !
Henri IV fait annoncer sa prochaine conversion-abjuration par l’archevêque de Bourges, le 17 mai 1593. « Ce sera dimanche que je ferai le saut périlleux. » Lettre à Gabrielle d’Estrées, juillet 1593. Le 25 juillet, les Parisiens se pressent à la basilique de Saint-Denis, pour assister à la cérémonie publique de l’abjuration royale. Le sacre se fera à Chartres, 27 février 1594. Henri IV devient Roi Très Chrétien.
« Si j’avais deux vies, j’en donnerais volontiers une pour satisfaire Sa Sainteté. N’en ayant qu’une, je dois la garder pour son service et l’intérêt de mes sujets. »610
HENRI IV (1553-1610), au pape Paul V
Histoire de France au dix-septième siècle, Henri IV et Richelieu (1874), Jules Michelet
Sans convictions religieuses marquées, protestant ou catholique, il n’a cessé de « tortignonner » et plusieurs fois abjuré, faisant passer avant tout la pacification du royaume et la restauration de l’autorité royale.
« Je veux que ceux de la religion vivent en paix en mon royaume. Il est temps que nous tous, saouls de guerre, devenions sages à nos dépens. »639
HENRI IV (1553-1610), résumant la philosophie de l’édit de pacification de Nantes, signé en 1598
L’édit de Nantes, acte et date capitale pour la France. Sa révocation par Louis XIV sera une catastrophe.
Clauses religieuses : liberté de conscience, liberté du culte réformé, autorisation des synodes, restitution des temples et autorisation d’en construire de nouveaux. Clauses politiques : amnistie, égalité civile, accès à tous les emplois, « Chambres mi-parties » (tribunaux composés à égalité de magistrats des deux confessions). Clauses territoriales et militaires : disposition d’une centaine de villes de sûreté aux protestants.
Cet acte de tolérance, unique dans l’Europe de l’époque, met fin à 38 années de guerres de Religion. Mais il favorise l’existence d’un « État dans l’État », d’autant plus que certaines clauses secrètes renforcent les privilèges reconnus aux protestants – germe de résistance et de futures rébellions.
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