Consulat
(10 novembre 1799, nomination de trois consuls - 18 mai 1804, sénatus-consulte proclamant Bonaparte empereur des Français)
Prologue
Tous les espoirs sont permis, avec le Bonaparte du Consulat. Il exprime ses (bonnes) intentions et les historiens approuvent globalement le bilan de cette période.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Nous avons fini le roman de la Révolution : il faut en commencer l’histoire… »1683
Napoléon BONAPARTE (1769-1821), au Conseil d’État, le lendemain du coup d’État du 18 Brumaire (9 novembre 1799). L’Europe et la Révolution française (1885), Albert Sorel
« … et voir ce qu’il y a de réel et de possible dans l’application de ces principes (…) Suivre aujourd’hui une autre marche, ce serait philosopher et non gouverner. » Définir son programme, c’est se situer face à l’événement majeur qu’il a vécu, en témoin et acteur. Question que se posent encore les historiens : le Bonaparte du Consulat (avant le Napoléon de l’Empire) est-il le continuateur ou le liquidateur de la Révolution, voire, pour les plus extrêmes, son sauveur ou son fossoyeur ?
« Ces cinq ans de Consulat – l’une des plus belles pages de la plus belle des histoires, l’histoire de France. »1684
Louis MADELIN (1871-1956), Histoire du Consulat et de l’Empire. L’Avènement de l’Empire (1937-1954)
L’empereur Napoléon a suscité des haines profondes et même ses admirateurs ont des raisons de le critiquer. Mais le Bonaparte du Consulat rallie (presque) tous les suffrages, chez les contemporains comme chez les historiens. Cela dit, l’un est né de l’autre, avec une logique qui peut prendre le nom de fatalité, ou de destinée.
« Bonaparte n’est point grand par ses paroles, ses discours, ses écrits, par l’amour des libertés qu’il n’a jamais eu […] Il est grand pour avoir créé un gouvernement régulier, un code de lois, des cours de justice, des écoles, une administration forte, active, intelligente […] Il est grand pour avoir fait renaître en France l’ordre au sein du chaos […] Il est grand surtout pour être né de lui seul, pour avoir su, sans autre autorité que celle de son génie, se faire obéir par trente-six millions de sujets […] Il est grand pour avoir surpassé tous les vainqueurs qui le précédèrent, pour avoir rempli dix années de tels prodiges qu’on a peine aujourd’hui à les comprendre. »1685
François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), Mémoires d’outre-tombe (posthume)
Chateaubriand, le styliste, manie en maître l’anaphore (répétition, en termes de rhétorique). Les relations personnelles du grand écrivain et du grand homme se gâteront sous l’Empire, mais quand l’émigré, enfin radié de la liste, rentre en France en 1800, l’admiration est totale pour Bonaparte - jusqu’en 1804, exécution du duc d’Enghien.
« De Clovis jusqu’au Comité de salut public, je me sens solidaire de tout. »1686
Napoléon BONAPARTE (1769-1821). JO de la République française, n° 57 (1988), Maurice Schumann au Sénat, 9 décembre 1988
C’est l’un des principes politiques du nouveau dirigeant de la France, né de la Révolution et qui a vu ses excès, sans pour autant participer à la Terreur et au Comité de salut public, comme certains de ses collaborateurs ou ministres - Carnot, Barras, et surtout Fouché, incontournable ministre de sa police.
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