Révolution
Convention nationale (suite)
Le coup d’État du 9 Thermidor An II (27 juillet 1794) met fin à la Terreur.
Robespierre, Saint-Just et Couthon sont arrêtés, guillotinés sans jugement, le lendemain. Une centaine d’autres Montagnards suivront, ultime « boucherie de députés » : il faut la terreur pour mettre fin à la Terreur.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« C’est le sang de Danton qui t’étouffe. »1606
(1742-1805), à Robespierre suffoquant sous la chaleur torride, Convention, 27 juillet 1794.
Mot parfois attribué à (1755-1818), mais il n’était pas présent, et surtout à (1752-1797), ami de Danton, qu’il avait abandonné pour sauver sa têteHistoire de la Révolution française (1823-1827), Adolphe Thiers, Félix Bodin.
Robespierre monte à la tribune à 11 heures, pour donner la liste des « épurés ». Tallien et les modérés lui coupent la parole à onze reprises et Saint-Just ne réagit plus, nerveusement épuisé (…) Robespierre, Saint-Just et trois autres députés sont arrêtés. Vers 17 heures, tentative d’insurrection des sections populaires de la Commune pour libérer Robespierre et ses amis, transférés à l’Hôtel de Ville (…) 28 juillet (10 thermidor), Robespierre, Couthon, Saint-Just et 19 de leurs alliés sont guillotinés sans jugement. Puis 71 le lendemain et quelques autres encore, les jours suivants. Au total, une centaine.
« L’histoire du neuf Thermidor n’est pas longue : quelques scélérats qui firent périr quelques scélérats. »1607
Joseph de MAISTRE (1753-1821), Considérations sur la France (1796)
Véritable écrivain politique, théoricien majeur de la pensée contre-révolutionnaire, connu sous l’Ancien Régime pour son combat contre la philosophie des Lumières. Émigré en 1793 à Lausanne, monarchiste attaché au pouvoir papal, il rejette en bloc la Révolution. Qu’importe à ses yeux le tournant qu’elle a pris ! Mais pour les Français en France, tout va changer après le 9 Thermidor (…)
« La justice est à l’ordre du jour. »1608
Cri de ralliement des vainqueurs, au lendemain du 9 Thermidor (1794). Histoire populaire de la Révolution française de 1789 à 1830 (1840), Étienne Cabet
Ce mot d’ordre répond à l’ancien slogan : « La Terreur est à l’ordre du jour » (décret du 5 septembre 1793). Après la période girondine, puis montagnarde, voici la Convention thermidorienne.
« Salut, Neuf-Thermidor, jour de la délivrance !
Tu viens purifier un sol ensanglanté.
Pour la seconde fois, tu fais luire à la France
Les rayons de la liberté. »1609Marie-Joseph CHÉNIER (1764-1811), paroles, et Étienne-Nicolas MÉHUL (1763-1817), musique, Hymne au 9 Thermidor, chanson (…)
Marie-Joseph Chénier (frère d’André), membre des Jacobins, député à la Convention, auteur dramatique à succès, continuera sa carrière politique sous Bonaparte. Méhul composa d’autres hymnes patriotiques, de la musique religieuse et une trentaine d’opéras. Le même couple auteur-compositeur a cosigné Le Chant du départ, qualifié de « seconde Marseillaise » en raison de sa célébrité.
« Le vaisseau de la République, tant de fois battu par la tempête, touche déjà le rivage. »1610
CAMBACÉRÈS (1753-1824), 9 octobre 1794 (…)
Cambacérès (auteur du Code civil) exprime le sentiment du pays qui veut la fin de la Révolution dans le calme. La réaction thermidorienne casse les instruments de la Terreur : Commune de Paris supprimée (…), club des Jacobins fermé. Les prisons débordent et les dénonciations s’accumulent, la Convention va recourir à l’amnistie.
« La Terreur causa la révolte de Lyon, l’insurrection départementale, la guerre de Vendée ; et pour soumettre Lyon, pour dissiper la coalition des départements, pour étouffer la Vendée, il fallut la Terreur. Mais sans la Terreur, Lyon ne se fût pas insurgé, les départements ne se seraient pas réunis, la Vendée n’eût pas proclamé Louis XVII. »1611
Benjamin CONSTANT (1767-1830), Des effets de la Terreur (1797)
C’est fort bien démontrer le cercle vicieux de la répression et de la révolte dans lequel s’est enfermée la Révolution. Un armistice de compromis sera signé avec les chefs en février-mars 1795. Et le décret du 26 octobre 1795 proclamera l’amnistie pour « les faits purement relatifs à la révolution » (…)
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