« Cet État sera ce que les Algériens voudront. Pour ma part, je suis persuadé qu’il sera souverain au-dedans et au-dehors. Et, encore une fois, la France n’y fait aucun obstacle. »
(1890-1970), Conférence de presse, 11 avril 1961
L’Année politique, économique, sociale et diplomatique en France (1962).
De Gaulle annonce qu’il envisage l’indépendance de l’Algérie « avec un cœur parfaitement tranquille ». Onze jours plus tard, c’est le putsch, dans la nuit du 21 au 22 avril.
« Ce qui est grave dans cette affaire, Messieurs, c’est qu’elle n’est pas sérieuse. »
Charles de GAULLE (1890-1970), Conseil des ministres extraordinaire, réuni à 17 heures, le 22 avril 1961
La population d’Alger a été réveillée à 7 heures du matin, par ce message lu à la radio : « L’armée a pris le contrôle de l’Algérie et du Sahara. »
Les généraux rebelles font arrêter le délégué général du gouvernement, et un certain nombre d’autorités civiles et militaires. Quelques régiments se rallient aux rebelles. La population européenne, qui se sent abandonnée par la métropole, est avec eux.
Mais de Gaulle semble serein, devant ses ministres.
Le directoire militaire a quand même pris le pouvoir à Alger. Les ralliements se multiplient derrière les quatre généraux, Challe, Zeller, Jouhaud et Salan, qui dénoncent la « trahison » du général de Gaulle et font le serment de « garder l’Algérie pour que nos morts ne soient pas morts pour rien ». Les insurgés tiennent Oran, Constantine le lendemain.
Le coup d’État semble réussi. De Gaulle reparaît et va trouver les mots qui tuent.
« Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques. »
Charles de GAULLE (1890-1970), Allocution radiotélévisée, 23 avril 1961
Revêtu de sa tenue de général, c’est le de Gaulle des grandes heures : « Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens soient employés pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. » Il demande que s’applique l’article 16 de la Constitution (pouvoirs spéciaux) : c’est une « dictature républicaine », justifiée par la situation.
Tous les bidasses entendent cette voix de la France sur leur transistor. Le contingent refuse de suivre le quarteron de généraux ovationnés par les pieds-noirs sur le Forum d’Alger, entre les cris « Algérie française » et « de Gaulle au poteau ! » Mais le vent tourne. Challe se livre le 26, suivi par Zeller. Salan et Jouhaud continuent dans la clandestinité, l’OAS résiste encore : combat d’hommes désespérés, d’autant plus dangereux.
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