Troisième jour de notre série de citations sur la réforme. Nous retrouvons de Gaulle, auteur clé de l’Histoire en citations (le plus cité après Napoléon). Grand réformateur de la France, mais jamais vraiment révolutionnaire ni réactionnaire. La preuve, il fut combattu par les partis de gauche comme de droite. Un autre homme politique a vécu la même situation et l’exprime clairement.
« Nous ne parvenons pas à accomplir des réformes autrement qu’en faisant semblant de faire des révolutions. »2953
(1915-2000), Assemblée nationale, 16 septembre 1969
Mémoires pour demain (1997), Jacques Chaban-Delmas.
Le Premier ministre songe naturellement aux événements de Mai 68, constatant de façon plus générale que « la société française n’est pas encore parvenue à évoluer autrement que par crises majeures ». C’est un mal français, maintes fois diagnostiqué. Contre les « conservatismes » et les « blocages », il propose sa « nouvelle société ». Ce « baron du gaullisme » ne parviendra jamais à l’imposer, malgré toute son ardeur durablement juvénile, toute sa force de conviction faite de passion autant que de raison. Nous reviendrons demain au « cas Chaban », une chance ratée pour la France.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« La France choisit le chemin nouveau […] S’il existe encore des Bastilles, qu’elles s’apprêtent de bon gré à ouvrir leurs portes. »2800
Charles de GAULLE, Discours d’Alger, 14 juillet 1943
Il continue de préparer l’après-guerre et des réformes dans le sens de la gauche. Il élargit les assises politiques de la France libre, devenue France combattante avec l’adhésion de la Résistance intérieure, il met en place des institutions, rédige des textes, et tout cela d’Alger qui remplace Londres et se pose, contre Vichy, en vraie capitale (provisoire) de la France. Il annonce « la Quatrième République française [qui] abolira toute coalition d’intérêts ou de privilèges. »
« La réforme, oui, la chienlit, non. »3057
Charles de GAULLE, Bureau de l’Élysée, dimanche matin, 19 mai 1968
Formule rapportée par Georges Gorse, ministre de l’Information, et confirmée par Georges Pompidou, Premier ministre. Le président réunit les responsables de l’ordre qui n’existe plus, demande le nettoyage immédiat de la Sorbonne et de l’Odéon. Mais cela risque de déclencher un engrenage de violences et ses interlocuteurs obtiennent un sursis d’exécution. Il faut éviter l’irréparable.
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