« Aimez le travail, nous dit la morale : c’est un conseil ironique et ridicule. Qu’elle donne du travail à ceux qui en demandent, et qu’elle sache le rendre aimable. »
Charles FOURIER (1772-1837), Livret d’annonce du nouveau monde industriel (1829)
Ce philosophe et économiste, critique de l’ordre social, ajoute que le travail « est odieux en civilisation par l’insuffisance du salaire, l’inquiétude d’en manquer, l’injustice des maîtres, la tristesse des ateliers, la longue durée et l’uniformité des fonctions. »
Fourier trace les grandes lignes d’une société nouvelle, conforme à ses voeux : le phalanstère en est la cellule, regroupant les travailleurs associés en une sorte de coopérative. Il doit en résulter l’harmonie universelle : c’est moins de l’optimisme qu’une utopie, qui fera des adeptes sous la Monarchie de Juillet, grande époque du socialisme.
« On a si bien reconnu ce cercle vicieux de l’industrie que de toutes parts on commence à la suspecter, à s’étonner que la pauvreté naisse en civilisation de l’abondance même. »
Charles FOURIER (1772-1837), Le Nouveau monde industriel et sociétaire (1829)
Fourier, socialiste utopiste dans ses remèdes (organisation sociétaire en phalange ou phalanstère), est réaliste dans ce constat qui va devenir chaque jour plus vrai sous la Monarchie de Juillet. La révolution industrielle, sous le régime du libéralisme, a pour effet d’enrichir les riches et d’appauvrir les pauvres. La misère du prolétariat ouvrier, sujet d’enquêtes et cause d’émeutes, est au coeur de la question sociale qui se pose pour la première fois de façon aiguë : la liberté ne suffit donc plus, il faut aussi l’égalité, la fraternité.
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