« Que la pique du peuple brise le sceptre des rois ! »1447
(1759-1794), Convention, 4 octobre 1792
Les Grands orateurs de la Révolution (1914), François-Alphonse Aulard.
La pique a beaucoup servi sous la Révolution, et pas seulement de façon métaphorique. Le peuple y a planté des têtes coupées, dès la prise de la Bastille. Quant à Danton, avocat révolutionnaire, agitateur dans l’âme, il ne recule devant aucune violence, ni physique, ni verbale.
Face aux ennemis du dehors, aux rois étrangers menaçant les frontières, il clame dans ce même discours : « Jetons-leur en défi une tête de roi. » Ce sera celle du roi de France. La Convention va le mettre en jugement, après une longue discussion qui oppose les Girondins aux Montagnards. Danton s’est rangé du côté de la Montagne, qui l’emporte. Louis XVI est guillotiné, le 21 janvier 1793.
« Soyons terribles pour dispenser le peuple de l’être. »1490
DANTON (1759-1794), Convention, 9 mars 1793
Parole de Montagnard - et l’orateur ne défend pas un principe. Il demande à l’Assemblée de concrétiser son projet de Tribunal révolutionnaire : « Organisons un tribunal, non pas bien, cela est impossible, mais le moins mal qu’il se pourra, afin que le glaive de la loi pèse sur la tête de ses ennemis. » Autre institution au service de la Terreur : le Comité de salut public.
Selon Danton, cela devrait éviter les massacres populaires. La suite de l’histoire va démontrer le contraire.
« Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple. »1515
DANTON (1759-1794), Discours sur l’Éducation, 13 août 1793
Il parle et pense ici comme Victor Hugo, au siècle suivant !
Ces mots s’appliquent parfaitement à l’article 22 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, préface à la Constitution adoptée par la Convention, le 24 juin : « L’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir le progrès de la raison publique et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens. »
Ce sera l’œuvre de Jules Ferry et de la IIIe République.
« Nous travaillons pour les générations futures, lançons la liberté dans les colonies ! »1568
DANTON (1759-1794), Convention, 4 février 1794
En grand législateur, il va faire l’unanimité – rarissime, surtout dans cette Assemblée nationale à l’image de la France, divisée, bouleversée. Danton a l’habileté d’associer la liberté des esclaves avec la volonté de ruiner l’Angleterre ennemie. Il salue aussi l’entrée, la veille, de deux nouveaux députés de couleur (venus de Saint-Domingue) et place l’abolition sous le signe philosophique du « flambeau de la raison ».
Ce 4 février, la Convention décrète, par acclamation, l’abolition de l’esclavage dans les colonies. Rétabli en 1802, il sera définitivement aboli après la Révolution de février 1848, sous la IIe République.
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