XXe siècle. Trois Républiques (IIIe, IVe et Ve) se succèdent et en cela se ressemblent. Les acquis démocratiques des luttes et des siècles précédents sont remis en question avec plus ou moins de violence et de désespérance.
L’Histoire en citations remet quand même en perspective « les événements » de Mai 68 et l’entre-deux-guerres à laquelle on fait parfois référence.
Élections - trahison. Élections - piège à cons.3078
Slogans des gauchistes, juin 1968
Les deux slogans resserviront, comme beaucoup de mots nés de Mai 68.
Le happening révolutionnaire de toute une jeunesse a pris de court le pouvoir, les partis, les syndicats, les grèves paralysent le pays. Mais après la nuit d’émeute du 25 mai, « l’opinion avait cessé de rire, d’applaudir le désordre ; elle commençait à avoir peur. » (Balladur, L’Arbre de mai). Le travail reprend, après les fêtes de la Pentecôte.
Le gouvernement Pompidou est remanié pour écarter les ministres trop exposés dans les événements (Éducation, Jeunesse, Information, Intérieur). Le président de Gaulle dissout l’Assemblée, on prépare les élections. Au grand dam des gauchistes qui vont beaucoup (se) manifester, dans les « années de poudre » qui suivront ces « années de rêve ».
Claude Imbert fait écho, dans l’Express : « Pour plus d’un jeune révolté des barricades, il y aura du désenchantement, sinon du désespoir, à voir « sa » révolution se coucher dans les draps anonymes du suffrage universel. » Les élections des 23 et 30 juin font un triomphe au pouvoir qui obtient la majorité absolue. De Gaulle parle des « élections de la trouille » et Viansson-Ponté du « groupe le plus nombreux qui ait jamais forcé la porte d’une Assemblée française » (Le Monde).
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Si les jeunes ne croient à rien, c’est qu’on ne leur offre rien à quoi ils puissent croire. Quand on n’est pas digne d’avoir des opposants, on a des révoltés : ce sont les enfants du mensonge. »3136
Jean-François REVEL, L’Express, début mars 1972
Le Figaro publie un sondage Sofres : 53 % des jeunes éprouvent de la sympathie pour ceux qui ont « choisi de contester la société actuelle », 69 % estiment qu’on va « vers des crises profondes ». Le politologue Raymond Aron dit comprendre le gauchisme qui ébranle la bonne conscience des privilégiés.
« C’est une vieille, très vieille République qui boitille encore sous nos yeux, une République monarchique qui s’illusionne elle-même en ses anciens atours, avec ses escortes de motards, ses huissiers à chaîne, ses complaisances de cour, et ses arrogances technocrates. »3280
Claude IMBERT, L’Événement du jeudi, 2 février 1989
Article titré : « Faut-il croire au déclin de la politique ? » La dépolitisation de la société française semble inéluctable. Les années 2000 démentent cette prédiction. Le Français se passionne pour la Politique, même s’il rejette le système. Mais rien à voir avec l’extrémisme des années sombres dont il faut garder la mémoire !
« En finira-t-on avec les relents de pourriture parfumée qu’exhale encore la vieille putain agonisante, la garce vérolée, fleurant le patchouli et la perte blanche, la République toujours debout sur son trottoir. Elle est toujours là, la mal blanchie, elle est toujours là, la craquelée, la lézardée, sur le pas de sa porte, entourée de ses michés et de ses petits jeunots, aussi acharnés que les vieux. Elle les a tant servis, elle leur a tant rapporté de billets dans ses jarretelles ; comment auraient-ils le cœur de l’abandonner, malgré les blennorragies et les chancres ? Ils en sont pourris jusqu’à l’os. »2781
BRASILLACH, Je suis partout, 7 février 1942
Engagé avec l’Action française dans l’entre-deux-guerres, rédacteur en chef de Je suis partout pendant la guerre, il prône un « fascisme à la française ». Sa haine du Front populaire et de la République va de pair avec celle des juifs qu’il dénonce. De Gaulle, à la Libération, refusera la grâce du condamné à mort pour intelligence avec les Allemands.
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