Cinquième République. Le citoyen nouveau est de retour. L’histoire est une passion française et les citations en témoignent, vibrantes d’une idéologie citoyenne et républicaine. Ce qui n’exclut pas l’humour, qui aura le dernier mot.
« Contre le régime du pouvoir personnel, il faut recréer la république des citoyens. »3025
(1916-1996), Conférence de presse, 21 septembre 1965
L’Année politique, économique et sociale en France (1966).
Le leader socialiste fait campagne pour l’élection présidentielle, fixée aux 5 et 19 décembre 1965. Il va être candidat d’une union de la gauche qui ne dit pas encore son nom.
Mitterrand s’oppose en tout et depuis toujours à de Gaulle, à sa Constitution imposée (légalement !) au pays, aux institutions de la Cinquième République et à la politique du général - qui a quand même réglé le problème de l’Algérie et mis fin à la guerre civile en France. C’est la première élection présidentielle au suffrage universel (réforme capitale de 1962).
De Gaulle sera naturellement réélu, mais… le sauveur est désacralisé, le mythe gaulliste n’éveille plus chez les jeunes l’enthousiasme de leurs aînés, l’État semble stagnant et vieillot. D’où sa faible victoire électorale, eu égard aux précédentes consultations et au personnage : 54,5 % des voix au second tour. C’est finalement une victoire pour son adversaire, Mitterrand.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« J’ai mis en place et beaucoup défendu l’idée de démocratie participative, c’est-à-dire qu’on considère que les citoyens sont les meilleurs experts de ce qui les concerne. »3402
Ségolène ROYAL, lors de son voyage en Chine, début janvier 2007
Démocratie participative, une idée originale de la candidate. Mais est-ce réalisable, dans un pays aussi ingouvernable que la France ? Son site « Désirs d’avenir » mise sur le concept du « forum participatif ». Elle multiplie les « débats participatifs ». Premiers sondages favorables. Mais la rigueur manque et l’incantation mystique peine à convaincre.
« Qu’ils s’en aillent tous ! Vite, la Révolution citoyenne. »3442
MÉLENCHON, titre et sous-titre de son essai (Flammarion, 2010)
C’est le « dégagisme » qui donne le ton au rejet du système. Tribun de la gauche, ex-trotskiste et transfuge du PS, il se présente en 2012 et vise le président (Sarkozy) et ses ministres, mais aussi les patrons, les riches, les profiteurs, « gorgés d’argent, planqués du fisc, blindés d’ingratitude. Du balai ! Ouste ! De l’air ! » Le ton est moins révolutionnaire en 2017.
« Nous n’avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde. »3499
DEPARDIEU, Lettre ouverte au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, JDD, 16 décembre 2012
Belle expression, mise au service d’un exil fiscal très commenté, souvent critiqué. La gauche est au pouvoir avec François Hollande et quelques réformes fiscales mènent à plus de justice et de transparence.
« La France est divisée en quarante-trois millions de Français. La France est le seul pays du monde où, si vous ajoutez dix citoyens à dix autres, vous ne faites pas une addition, mais vingt divisions. »2838
DANINOS, Les Carnets du major Thomson (1954)
Best-seller, Carnets présentés comme la traduction des pensées d’un major anglais, jouant sur le décalage entre les mentalités nationales. Le procédé rappelle les Lettres persanes de Montesquieu. Quant à la division des Français, elle renvoie au mot de Rochefort : « La France compte 36 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. »
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