Gabriel Cohn-Bendit : « Les écolos sont capables du meilleur comme du pire ; mais c’est dans le pire qu’ils sont les meilleurs. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Les années Chirac, Sarkozy et Hollande

Les élections de 2012

Mai 2012 : François Hollande est élu contre Sarkozy, au terme d’une campagne présidentielle survoltée. Grands discours lyriques et petites phrases assassines, de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par les centristes, Bayrou en tête d’affiche et Mélenchon en tribun du peuple de gauche.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Les écolos sont capables du meilleur comme du pire ; mais c’est dans le pire qu’ils sont les meilleurs. »3457

Gabriel COHN-BENDIT (né en 1936), frère de Daniel, sélection du prix Press Club, humour et politique, 2011. À bas le parti vert ! : vive l’écologie ! (2011), Gabriel Cohn-Bendit

Gaby, l’aîné, fut enseignant, libertaire et proche de l’écologiste Noël Mamère. Il sait donc de quoi il parle, et durant la saison 2011-2012, les Verts vont se surpasser dans le pire, sans profiter d’un contexte favorable : l’écologie est le problème majeur pour l’avenir, et la cause écologique a la cote, dans une opinion de plus en plus sensible à l’environnement, alertée par les scientifiques et surinformée par les médias. Ayant désigné Eva Joly pour candidate, le 12 juillet 2011, les écologistes ne cesseront plus de se chamailler, entre courants, sensibilités, personnalités diverses (…)

« Un président qui donne aux Français confiance, respect et espoir, qui a donc la hauteur nécessaire pour incarner la France et l’humilité indispensable pour être au plus près des citoyens. »3458

François HOLLANDE (né en 1954), AFP, 16 juillet 2011

Le futur candidat fait son autoportrait, s’opposant naturellement au président en place, espérant aller au-devant du désir des Français. Il se positionne aussi parmi les autres prétendants, en vue des primaires socialistes.

L’exercice n’est pas simple, les petites phrases assassines courent les salles de rédaction, les médias et les blogs. « Hollande, c’est le principal défaut du Parti socialiste », selon Arnaud Montebourg (Canal Plus, le 8 juin 2010). « François Hollande président de la République ? On rêve ! » s’exclame Fabius, en avril 2011, et deux mois plus tard : « Une fraise des bois peut-elle cacher un éléphant ? » (…)

« Quand je suis arrivée à la tête du parti, on nous expliquait que le PS était un “cadavre à la renverse” et qu’il faisait pitié. Ce n’était pas faux. Depuis, nous avons réussi à travailler collectivement et je suis très fière de ce travail. »3459

Martine AUBRY (née en 1950), Le Parisien, 25 août 2011

Sans le nommer, la vanne vise naturellement son prédécesseur à la tête du PS, Hollande.

Fille de son père (Jacques Delors), femme de caractère, professionnelle de la politique, maire de Lille, députée du Nord, ministre du Travail et de l’Emploi des gouvernements Édith Cresson et Jospin, elle n’« enchante pas » comme Ségolène, l’autre femme du PS et son ennemie intime, mais elle assure, elle rassure, même si elle irrite aussi (…)

« Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. »3460

Martine AUBRY (née en 1950), citant sa grand-mère, pour critiquer François Hollande, son principal concurrent dans les primaires socialistes, 13 septembre 2011 sur RTL

La candidate à la primaire socialiste répond aux questions de Jean-Michel Aphatie. Elle a trouvé du « flou » chez François Hollande, lors du débat télévisé qui les opposait la veille. « J’ai bien compris qu’il essayait de passer entre les gouttes quand je lui posais un certain nombre de questions… Ma grand-mère disait : “Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup” », a-t-elle poursuivi (…)

« De la vieille chenille vient de sortir un beau papillon. »3461

Arnaud MONTEBOURG (né en 1962), interview dans Le Monde, 14 octobre 2011

Le « jeune lion » s’est battu contre les « éléphants révolus » et file toujours la métaphore animale avec bonheur. Le « troisième homme » de ces primaires citoyennes, ouvertes à tous les futurs électeurs se reconnaissant dans les valeurs de gauche, affiche sa fierté, entre les deux tours (9 et 16 octobre).

(…) Il est également fier de son score : son projet réformateur (VIe République, démocratie nouvelle, démondialisation) et son parler franc lui ont valu 17 % des voix. Ségolène Royal est la grande perdante, avec moins de 7 %, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet tenant le rôle de petits candidats. Montebourg veut maintenant, dit-il, « faire gagner la gauche et battre Nicolas Sarkozy. A titre exclusivement personnel, je voterai donc pour François Hollande, arrivé en tête du premier tour, à mes yeux meilleur rassembleur. » Dans le duel du 16 octobre, Hollande l’emportera largement sur Martine Aubry, avec 56,57 % des voix (…)

« La fin de Kadhafi est un grand jour pour le peuple libyen et tous ses amis dans le monde. Elle sonne la fin d’un calvaire long de 42 ans, suivis de six mois d’une guerre de libération terriblement coûteuse en drames et en vies humaines. La nuit libyenne est finie. »3462

Bernard-Henri LÉVY (né en 1948), texte « En ligne ! », 20 octobre 2011

Épilogue de la « guerre » en Libye, ou plus exactement, moralité tirée par le philosophe qui a servi de conseiller au président Sarkozy, lequel à donc gagné son pari (…)

« Une nouvelle fois, la preuve est faite qu’il suffit d’une volonté pour que triomphe une idée, fût-ce par des voix qui échappent à la rationalité et à la convention, ce qui, en l’occurrence, est le cas et qui ajoute le romanesque au réel. La main d’un homme peut forcer le destin d’un peuple. L’Histoire n’est donc pas finie. »3463

Philippe TESSON (né en 1928), Le Figaro, 12 novembre 2011

BHL (alias Bernard-Henri Lévy) va écrire le « roman vrai » de son aventure en Libye : La Guerre sans l’aimer. Tesson l’a lu, et approuvé (…)

« Quel peu de respect on a pour ce que l’on fait, si on le propose gratuitement ? »3464

Nicolas SARKOZY (né en 1955), Sommet culturel G8-G20 sur la création à l’ère numérique, Forum d’Avignon, 18 novembre 2011. Site de l’Élysée

C’est un fait, l’on paie son pain au boulanger, sa place au restaurant, son Caddie au supermarché. Mais sur Internet, il semble normal de consommer gratuitement l’information, la documentation. Depuis le XVIIIe siècle, éditeurs, producteurs, diffuseurs, auteurs et artistes étaient protégés par le droit d’auteur et la gestion collective des sociétés d’ayants droit, luttant par ailleurs contre le piratage (…)

« Si nous perdons le triple A, je suis mort. »3465

Nicolas SARKOZY (né en 1955), 6 décembre 2011. Publié dans Le Monde et repris, les jours suivants, par toute la presse

Le 5 décembre, l’agence de notation Standard & Poor’s place sous « surveillance négative » 15 pays de la zone euro, dont les six encore notés « AAA », la France ayant la dégradation la plus sévère. « C’est la que se jouera le différentiel de compétence avec Hollande. Il n’y a pas d’alternative : nous ferons tout pour le garder », dit le président.

Selon sa garde rapprochée, il n’a cessé de pester contre les « filous des agences de notation qui nous tiennent entre leurs mains », le système de la zone euro « qui ne marche vraiment pas » (…)

Le 13 janvier 2012, le ministre de l’Économie, François Baroin, confirme la perte annoncée. Le 14, François Hollande dénonce un échec patent de la politique du président Sarkozy. Le Premier ministre Fillon est chargé de minimiser l’événement, la dégradation de la note ne devant « pas être dramatisée ». De fait, la France continue de pouvoir emprunter à un taux raisonnable (moins de 3 %).

« La France n’est pas un problème, la France est la solution. Le changement, c’est maintenant ; l’espérance, c’est maintenant ; la République, c’est maintenant ; dans trois mois, nous ferons gagner la gauche et nous réussirons. »3466

François HOLLANDE (né en 1954), derniers mots de son premier grand meeting de campagne au Bourget (Seine-Saint-Denis), 22 janvier 2012

A trois mois de la présidentielle, devant une foule estimée (selon les sources) a 10 000 ou 25 000 militants socialistes, le candidat du PS est très attendu. Il doit enfin se dévoiler aux Français : livrer sa « vision » pour le pays, et « fendre l’armure ».

(…) Il revient sur son thème fétiche : la jeunesse, avec la création de 60 000 postes d’enseignants. En fin de mandat, il voudrait qu’on le juge sur cette seule question : « Est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? Changer leur vie serait pour moi la plus grande des fiertés. »

Il répète son slogan de campagne : « Le changement, c’est maintenant. » (…)

« Tout ça pour ça ! »3467

Philippe JUVIN (né en 1964), secrétaire national de l’UMP, 22 janvier 2012, dans un communiqué du même jour au Figaro

Le parti présidentiel ne peut que critiquer le premiers discours de campagne de l’adversaire, dans un communiqué du conseiller et porte-parole de Sarkozy : « L’incantation, même faite avec réel talent, ne remplace pas un projet de société. François Hollande a d’abord beaucoup parlé de lui. Puis, comme à son habitude, il a beaucoup promis, mais en ne disant jamais comment il y parviendrait. La montagne a accouché d’une souris. En une phrase : tout ça pour ça ! » (…)

« On veut nous imposer un deuxième tour contraint et forcé par matraquage ou par diversion. Tout cela a un but absolument précis : préserver les intérêts acquis, faire que rien ne change. »3468

François BAYROU (né en 1951), Forum Paris, 25 février 2012

Jamais deux sans trois, c’est donc la troisième élection présidentielle qu’il joue, moins pour gagner la place que pour exister en profitant de cette vitrine médiatique, et se rassurer avec les sondages de popularité, qui lui sont toujours plus favorables que la réalité des votes.

Bayrou dénonce le verrouillage politique plus fort que jamais, entre l’UMP présidentiel qui joue le jeu de son candidat-président, et le PS qui ne veut pas rater cette occasion de rejouer l’alternance démocratique comme en 1981 (…)

« Sans Europe, sans union politique et sans démocratie, la marche du monde devient une fatalité sur laquelle les peuples de notre continent auront perdu le pouvoir de peser. Chaque fois qu’il s’agit de peser sur l’avenir du monde, on retrouve “le besoin d’Europe”. »3469

François BAYROU (né en 1951), Discours de Strasbourg, 6 mars 2012, et site de campagne, 2012

Au-delà de la politique politicienne et du jeu des partis – la droite, la gauche, et lui au centre –, c’est Bayrou l’Européen, avec une constance remarquable, d’autres ayant changé d’avis. On retrouve les accents et les arguments de Mitterrand, et l’écho de son discours de Lille, le 14 décembre 2006. « J’aime l’idéal européen. J’aime cette idée de peuples différents, porteurs d’un même projet de civilisation venu du fond de l’Histoire, qui décident de tourner le dos a la guerre et de s’unir pour peser ensemble sur le destin du monde. C’est une idée qui s’impose des l’instant que l’on mesure ce que sont désormais les puissances de la planète […] Et devant chacune des grandes questions de l’univers, nous savons tous que l’échelon national, nécessaire, heureux, n’est plus suffisant. La France est notre nation. Elle l’est et le restera. C’est le creuset de notre volonté nationale. C’est la que se forge notre volonté de peuple, que s’affirment nos principes. Mais pour faire entendre ces principes à l’échelle du monde, il faut que l’Europe se redresse elle aussi. » (…)

« Ceux qui ne peuvent supporter d’être haïs ne doivent pas faire de la politique. Il n’y a pas de destin sans haine. »3470

Nicolas SARKOZY (né en 1955), sur son site : Présidentielle 2012

Phrase prémonitoire écrite en 2007, d’un animal politique ayant déjà connu une première traversée du désert très jeune – avant 40 ans. Éloigné du pouvoir par Chirac (qu’il a trahi pour Balladur), il reviendra au gouvernement, plus que jamais détesté par les chiraquiens.

En un quinquennat, aucun président n’aura atteint si vite une telle cote d’impopularité. Pratiquement pas d’état de grâce pour le président, alors que le Premier ministre se maintient au-dessus de la moyenne (…)

« Les voix, nous irons les chercher avec les dents ! »3471

Michèle ALLIOT-MARIE (née en 1946), à Pau. Sud-Ouest, 3 mars 2012

Retour de MAM, devant les militants UMP des Pyrénées-Atlantiques. Profitant de l’inauguration d’une permanence rénovée, juste avant de se rendre au meeting de Nicolas Sarkozy à Bordeaux, elle se lance dans un discours combatif, et reprend sa formule carnassière, d’ailleurs empruntée à Chirac (…)

« Passer de rien à chef de l’État, Hollande va souffrir… »3472

Brice HORTEFEUX (né en 1958), député européen, conseiller de Nicolas Sarkozy, en lice pour le Prix Press Club, humour et politique

(…) Quant à Hollande, candidat à la présidence, il fait tout pour contredire l’image de cette « gauche molle » que Martine Aubry lui a collée.

Juste quand le représentant de la « gauche folle », Jean-Luc Mélenchon, faisant allusion a la grande crise économique, va le traiter de « capitaine de pédalo dans la tempête ». Ses deux camarades de gauche vont cependant tout faire pour son élection.

« Je ne crois pas du tout que le halal soit un sujet accessoire. C’est un sujet qui touche quand même quatre grands thèmes pour les Français : le problème de la laïcité, de la sécurité sanitaire, de la nécessaire transparence à l’égard des consommateurs et de la souffrance animale. »3473

Marine LE PEN (née en 1968), AFP, 6 mars 2012

Viande halal, invitée surprise de la campagne – avec le permis de conduire, qui ne fera pas polémique (…)

« Génie de la Bastille qui culmine sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge ! »3474

Jean-Luc MÉLENCHON (né en 1951), Discours du 18 mars 2012 à Paris

A la Bastille, le tribun fait place comble ce dimanche, et défie le temps à la pluie. Plus de 120 000 personnes ont défilé, entre Nation et Bastille, dans la symbolique rue du Faubourg-Saint-Antoine, avant d’écouter le candidat du Front de gauche.

Porté par la vague rouge des drapeaux et l’enthousiasme de la foule, il dynamise soudain une campagne sans thème majeur (sécurité en 2002, travail en 2007), plombée par le non-dit sur la crise, et la perte de confiance dans le pouvoir du politique. Il appelle a prendre le pouvoir et donc à reprendre la Bastille. Ce jour doit marquer le début de « l’insurrection civique », et populariser sa « VIe République sociale, laïque et écologique », avec le slogan : « Le vote Mélenchon, c’est le vote utile. » Autrement dit, il s’imagine en « dernier président de la Ve », et Marie-George Buffet fait chorus, au nom du PCF moribond (…)

« Mélenchon, ce qui est terrible, c’est qu’il a été socialiste toute sa vie et que toute sa vie, ça va le suivre. »3475

François HOLLANDE (né en 1954), nommé au prix Press Club, humour et politique 2011

Le député de la Corrèze, plus a l’aise dans l’humour que dans la hargne, est quasiment sur de récupérer au second tour les voix perdues au premier, avec ce populiste de gauche. Mélenchon représente toutes les gauches non socialistes et séduit les classes populaires, celles qui votaient jadis communiste, et qui n’ont pas rejoint le FN et les Le Pen, populistes de droite. Comme le dit drôlement un député PC : « Dans sa forme historique, le PC est mort ; mais il a encore de l’avenir » (André Chassaigne) (…)

« J’ai mis la France à genoux. »3476

Mohammed MERAH (1988-2012), Toulouse, 20 mars 2012. Mot cité par le procureur de la République de Paris, et rapporté par Claude Guéant, ministre de l’Intérieur

Le terroriste de 23 ans est assiégé durant 32 heures par le RAID (Recherche assistance intervention dissuasion), corps d’élite de la police nationale. Il s’est abondamment exprimé au téléphone, avant d’être abattu.

Le profil du tueur, délinquant multirécidiviste depuis l’âge de 13 ans, souffrant de troubles psychologiques, ayant séjourné en Afghanistan et professant des opinions islamistes, suscite une controverse sur de possibles failles dans sa surveillance. Comment a-t-il pu exécuter froidement sept personnes en 10 jours, trois militaires à Montauban, trois enfants juifs et leur professeur à Toulouse ? (…)

« Vivre ensemble : égalité, pluralité, dignité. »3477

Mots inscrits en français, en arabe, en hébreu et en occitan sur une grande banderole déployée, place du Capitole à Toulouse, vendredi 23 mars 2012

Des milliers de personnes (4 000 selon la police) sont rassemblées pour rendre hommage aux victimes du tueur au scooter, Mohammed Merah, et dire, selon les mots du maire, Pierre Cohen, que « Toulouse, ce n’est pas ça ! »

Beaucoup de juifs, des catholiques, quelques musulmans, tous très dignes, dans ce « rassemblement républicain », pour témoigner leur solidarité aux familles des victimes et leur refus des haines raciste et antisémite (…)

« Ce qui s’est passé n’est pas l’affaire de la folie d’un homme, ce qui s’est passé est le début de l’avancée du fascisme vert dans notre pays. »3478

Marine LE PEN (née en 1968), Meeting sous le chapiteau du Port Lavigne, 25 mars 2012

Trois jours après le dénouement des tueries de Toulouse et Montauban, devant quelque 1 500 militants FN, la candidate, plus virulente que jamais, revient sur l’insécurité et l’immigration, ses thèmes favoris : « Combien de Mohammed Merah dans les bateaux, les avions qui chaque jour arrivent en France remplis d’immigrés ? […] Combien de Mohammed Merah parmi les enfants de ces immigrés non-assimilés ? […] Mohammed Merah n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg ! » (…)

« Les guerres de religion ne sont jamais finies. Elles ne demandent qu’à se rallumer. Chaque fois qu’un pays va mal… »3479

François BAYROU (né en 1951), Discours au Zénith de Paris, 25 mars 2012

Accusé au pire de récupération, au minimum d’instrumentalisation, à moins que ce ne soit une prémonition… De toute manière, presque chaque citation de Bayrou se révèle juste, à plus ou moins long terme. N’est-il pas le premier des candidats en lice à avoir prévu la crise de la dette, et son ampleur ? (…)

Abstention, piège à cons.3480

Slogan, Libération, 7 avril 2012

Répondant au slogan de Mai 68, « Élection, piège a cons », le mot n’est pas nouveau, mais reste toujours d’actualité.

Abstention, danger pour la démocratie, aussi vieux que la démocratie, particulièrement répandu aux États-Unis, mais très rare chez les peuples qui accèdent enfin au vote et risquent parfois leur vie pour exercer ce droit citoyen, qui est aussi un devoir. En France, l’électeur risque seulement de perdre un peu de son temps, s’il estime que voter est inutile (…)

« Je ne serai peut-être pas élue présidente de la République, mais je ne serai pas la seule. »3481

Nathalie ARTHAUD (née en 1970), porte-parole de Lutte ouvrière

(…) Si elle porte la parole de son parti, peinant à prendre la succession d’Arlette Laguiller (six fois candidate, devenue à sa manière un cas et une figure médiatique), Nathalie Arthaud représente aussi tous les petits candidats, ceux qui n’ont aucune chance d’être élus : l’autre représentant de l’extrême gauche, l’ouvrier Philippe Poutou du NPA (Nouveau parti anticapitaliste, très associé à l’image d’Olivier Besancenot) ; l’inclassable Jacques Cheminade, de Solidarité et Progres ; Eva Joly la star, qui rate sa campagne écologiste ; Dupont-Aignan, gaulliste solitaire de Debout la République… (…)

« Je suis coincée entre la gauche molle qui ne promet rien et la gauche folle qui promet tout. »3482

Eva JOLY (née en 1943), émission « Des paroles et des actes », France 2, 11 avril 2012

Elle se pose en référence, et s’oppose ici aux deux grands candidats de gauche, Hollande au PS, et Mélenchon, du Front de gauche. Créditée de 1 % à 3 % dans les sondages d’opinion, la candidate d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) reconnaît l’évidence : « Cette campagne est difficile. » (…)

« L’écologie a besoin d’un avocat, pas d’un juge. »3483

Corinne LEPAGE (née en 1951), 17 avril 2012

(…) Eva Joly termine sa campagne au Cirque d’hiver, par un réquisitoire contre Sarkozy et l’immunité présidentielle, revenant sur les affaires Bettencourt et Karachi, les comptes de campagne 2007, l’appartement dans l’île de la Jatte, et menaçant le perdant d’un troisième tour judiciaire. Brillant, cinglant, mais toujours hors sujet.

Résultat, le 22 avril ? Déroute de l’écologie, avec 2,23 % des suffrages. Moins bien que Mamère en 2002 (5,25 %), un peu mieux que Dominique Voynet en 2007 (…)

« Le Pen est compatible avec la République. »3484

Nicolas SARKOZY (né en 1955), 24 avril 2012. Libération fait la une avec ces mots, le 25 avril

Pour que le jeu soit « jouable » au second tour, le président sortant a besoin d’un important report de ses voix, d’où cette phrase, sitôt promue citation, faisant la première page de Libé avec la photo du président (…)

« La présidence normale, c’est une présidence qui doit être ambitieuse pour son pays et humble pour celui qui le représente. Elle doit être à la fois haute, c’est-à-dire digne, et proche, c’est-à-dire respectueuse. »3485

François HOLLANDE (né en 1954), Le Point, 26 mai 2011

En cas de victoire espérée, le candidat socialiste répondait alors par avance, tenant à afficher sa différence, face à l’omniprésident en place.

« Normal ». Jamais ce mot somme toute banal, cet adjectif pour qualifier le président et la présidence, n’a été à ce point répété par les uns pour critiquer le nouveau style, et par les autres pour le justifier. C’est finalement de bonne guerre, et après la surchauffe médiatique des deux dernières campagnes électorales et des quatre tours, cela repose. De la à qualifier Hollande d’« endormeur », voire d’« hypnotiseur »… (L’Express) (…)

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