En trois points : 1. La phobie fiscale est un mal bien français ! 2. Ne déclarez pas vos impôts !! C’est un non sens. Mais déclarez vos revenus, c’est l’actu. 3. Et suivez notre feuilleton fiscal emprunté à l’Histoire en citations, de la Gaule à nos jours. Histoire de voir que le Fisc, c’était bien pire avant !
« Ô France, tourmentée par les agents du fisc, tu as eu à supporter de dures lois et de terribles moments ! »139
(1162-1220)
Étude sur la vie et le règne de Louis VIII (1975), collectif.
Moyen Âge. Fameuse apostrophe lancée au début du XIIIe siècle par le précepteur du fils de Philippe Auguste (futur Louis VIII de France, dit le Lion). La politique d’expansion du roi est coûteuse, mais en quarante ans de règne, il fait de la France le plus puissant royaume de l’Occident chrétien.
La lourdeur des impôts est remarquable et remarquée, déjà au temps de la Gaule romaine !
« Tellement grande était devenue la multitude de ceux qui recevaient en comparaison du nombre de ceux qui devaient payer, telle l’énormité des impôts, que les forces manquaient aux laboureurs, les champs devenaient déserts et les cultures se changeaient en forêts. »34
LACTANCE (vers 260-vers 325)
Histoire de France, tome III (1837), Jules Michelet
Rhéteur latin converti au christianisme vers 300, précepteur du fils de l’empereur Constantin, Lactance nous donne ce témoignage sur la crise de l’Empire romain au IIIe siècle, et les répercussions en Gaule.
Famines et misère entraînent des révoltes : les Bagaudes, bandes de paysans, chômeurs, esclaves et déserteurs, se soulèvent contre l’administration fiscale et les grands propriétaires.
Cette récrimination sur la lourdeur des impôts et plus encore sur leur injuste répartition reviendra comme un refrain tout au long de notre histoire, allant jusqu’à déclencher la Révolution de 1789.
« Le royaume est paisible et tranquille au point que les marchandises peuvent librement circuler […] Les impôts sont lourds ? Je ne les emploie que pour le bien et honneur du royaume et les diminuerai dès que je le pourrai. N’y ai-je pas le plus grand intérêt, puisque je suis le chef et le père de la chose publique ! »372
LOUIS XI (1423-1483), 10 mars 1465
Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux
Fin du Moyen Âge, parole de Louis XI, l’un de nos plus grands rois – celui qui a dit « Je suis France. » Heureux effet de la paix et contraste saisissant avec la première moitié du XVe siècle.
Quant aux impôts que son père Charles VII contribua à fixer, ils sont certes utilisés dans le cadre d’une bonne gestion, mais… Faut pas rêver ! Ils ne seront jamais diminués.
À mesure que la monarchie s’affirme et se centralise, elle assume des tâches de police, justice, intervention économique (routes, ports, canaux, marine marchande, manufactures, bâtiments) nécessitant des rentrées publiques toujours plus importantes. À quoi s’ajouteront les guerres sans cesse recommencées et de plus en plus lourdes en hommes et matériel.
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