Catherine de Médicis va gouverner avec Henri III, son fils préféré, qui entend quand même être le roi.
Elle perd un autre fils (qui complotait contre son frère). Et meurt sans illusion sur le destin du dernier Valois, assassiné quelques mois après, victime des guerres de Religion qui déchirent la France.
Henri IV (premier Bourbon de France) et Marie de Médicis feront un autre couple - duel plus que duo.
« France et vous valent mieux que Pologne. »540
(1551-1589), Lettre à Catherine de Médicis, 22 juin 1574
Henri III, roi de France et de Pologne (1988), Georges Bordonove.
C’est joliment dit, même s’il prend son temps pour revenir, passant par l’Autriche et l’Italie qui accueillent fastueusement le nouveau roi de France. Le fils chéri retrouve avec joie son pays natal et cette mère qui a mis tous ses espoirs en lui - le faisant siéger aux États généraux à 7 ans à côté de son frère Charles IX, et nommer lieutenant général du royaume à 16 ans.
Brave, intelligent, travailleur, cultivé, il veut régner lui-même et faire l’unité de la France. Mais il est indécis, son homosexualité lui fait accorder un crédit excessif à ses « mignons » (Épernon et Joyeuse). Les désordres du temps ne favorisent pas non plus l’autorité royale. Il va devoir affronter les quatre dernières guerres de Religion.
« Gardez-vous de livrer bataille et souvenez-vous des conseils de Louis XI : la paix signée est toujours plus avantageuse avant la défaite. »543
CATHERINE DE MÉDICIS (1519-1589), à son fils Henri III, 1576
La reine mère est bonne conseillère, mais la cinquième guerre de Religion commence, inévitable.
La coalition protestante regroupe Condé, Turenne et Henri de Navarre (futur Henri IV), échappé de la cour où il était retenu depuis la Saint-Barthélemy, qui abjure la religion catholique et reprend la tête des armées huguenotes.
François d’Alençon ou d’Anjou (dit aussi François de France), propre frère du roi, se joint à cette coalition, prenant la tête du parti des Malcontents avec quelques princes catholiques. Duel fratricide.
« Vous pouvez penser comme je suis malheureuse de tant vivre et de voir tout mourir devant moi, encore que je sache bien qu’il faut se conformer à la volonté de Dieu. »552
CATHERINE DE MÉDICIS (1519-1589), Lettre à Bellièvre, 10 juin 1584
Elle n’en finit plus de porter le deuil de ses enfants. François de France, 30 ans, est emporté à son tour par la tuberculose (fréquente dans les familles royales, en raison de la consanguinité). Éternel frustré de la famille, ambitieux et rebelle, très impopulaire et comploteur, ce n’est pas une grande perte pour le roi, ni pour la France.
Mais Henri III n’ayant pas fait d’enfant à sa femme (par ailleurs très aimée), la couronne de France reviendra à Henri de Navarre. Nostradamus l’a prédit il y a longtemps : « Il aura tout l’héritage. » La perspective d’un Henri IV protestant, roi de France, affole les Français catholiques et insupporte aux Guise. La Sainte Ligue se réveille. La huitième guerre de Religion se prépare.
« Mon Dieu qu’il est grand ! Il paraît encore plus grand mort que vivant. »566
HENRI III (1551-1589), face au corps du duc de Guise, château de Blois, 23 décembre 1588
Il a osé : ordre donné aux Quarante-Cinq (garde personnelle du roi, immortalisée par le roman de Dumas) d’assassiner Henri le Balafré, ainsi que son frère Louis, cardinal de Lorraine – arrêté, exécuté le lendemain dans sa prison. « À présent, je suis roi ! » Il courut annoncer la nouvelle à sa mère.
« C’est bien taillé mon fils ; maintenant il faut recoudre. »567
CATHERINE DE MÉDICIS (1519-1589) à Henri III, château de Blois, 23 décembre 1588
Cette façon d’éliminer ceux qui font obstacle au pouvoir de ses fils est tout à fait dans ses mœurs florentines - et dans celles de l’époque. Mais à 70 ans et à quelques jours de sa mort (5 janvier 1589), la reine mère se fait-elle beaucoup d’illusions sur l’avenir de son dernier fils ?
« Ah ! le méchant moine, il m’a tué, qu’on le tue ! »573
HENRI III (1551-1589), Saint-Cloud, 1er août 1589, « mot de la fin »
Dominicain de 22 ans, ligueur fanatique, Jacques Clément préparait son geste : le complot est connu, approuvé de nombreux catholiques et béni par le pape Sixte Quint. Le moine réussit à approcher le roi – seul, sur sa chaise percée. La garde personnelle (les Quarante-Cinq), alertée par les cris du roi poignardé, transperce l’assassin à coups d’épée : défenestré, le corps est sitôt tiré par quatre chevaux, écartelé (sort que l’on réserve aux régicides), et brûlé sur le bûcher, pour régicide.
Henri IV lui succède et connaitra le même sort. Ironie de l’histoire, la reine Marie de Médicis est liée à ce dernier attentat.
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