Monarchie de Juillet
Chronique (1830-1848)
Face au nouveau régime, Chateaubriand (sexagénaire) redevient opposant, le jeune Thiers annonce la couleur et Guizot (souvent au pouvoir) fait écho - deux noms à suivre.
Louis-Philippe Ier d’Orléans, « roi-citoyen », « roi des barricades » amené sur le trône par une révolution volée aux républicains, réunit sur sa personne les ambiguïtés dont vivra et mourra le nouveau régime. Il prête serment sur la Charte revue et corrigée dans un sens plus libéral (9 août 1830) et va s’entourer de ministres solides.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Il y a des hommes qui, après avoir prêté serment à la République une et indivisible, au Directoire en cinq personnes, au Consulat en trois, à l’Empire en une seule, à la première Restauration, à l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire, à la seconde Restauration, ont encore quelque chose à prêter à Louis-Philippe ; je ne suis pas si riche. »2059
(1768-1848), De la Restauration et de la Monarchie élective (1830)
Et Chateaubriand joint le geste aux mots de cette brochure écrite au lendemain de la Révolution de juillet. Il renonce à son titre et à sa pension de pair de France - attitude d’autant plus digne que la fin de sa vie sera empoisonnée par des problèmes d’argent.
« Faisons donc la République, la République honnête, sage, conservatrice. »2060
Adolphe THIERS (1797-1877), Manifeste de M. Thiers. Portraits historiques (1883), H. Draussin
La Charte revue et corrigée, approuvée le 7 août 1830 par une majorité de députés (…), reconnaît certes la liberté de la presse, l’abolition de la censure, l’initiative des lois à la Chambre, la suppression des justices d’exception, tandis que le catholicisme n’est plus religion d’État. Mais l’on se retrouve quand même en monarchie (…) Ministre de Louis-Philippe à plusieurs reprises, Thiers tentera de sauver le régime en 1848.
« C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer. »2061
Honoré DAUMIER (1808-1879), lithographie publiée dans La Caricature (1835)
Au centre du dessin, trois morts sortent d’une tombe pour dire ces mots. À droite, une croix porte l’inscription « Morts pour la liberté ». À gauche, une colonne affiche la date des « 27-28-29 juillet 1830 » (évoquant le Génie de la Bastille, monument dédié aux victimes de cette révolution) (…) l’une des guerres civiles les plus brèves et les moins sanglantes. Mais la république a été volée aux républicains. Les cocus de l’histoire (…) ne rateront pas leur prochaine révolution, en 1848.
« Louis-Philippe a grand soin de nos nippes et il nous prend notre couronne. »2062
Duchesse de BERRY (1798-1870), sur le chemin de l’exil avec son beau-père Charles X et toute la famille, à Vire, 11 août 1830
Elle apprend que Marie-Amélie, femme de Louis-Philippe, va lui envoyer une partie de sa garde-robe. Cette attention somme toute sympathique (…), comme l’avance faite à Charles X par Louis-Philippe de 600 000 francs sur ses propres deniers, est bien dans l’esprit de ce roi bourgeois (…) Charles X, en roi déchu, s’est effacé pour faciliter la tâche du successeur. Mais pour la duchesse de Berry, ce n’est qu’une fausse sortie (…)
« Les lois ne manquent point à la justice ; la force ne manquera point aux lois. »2063
François GUIZOT (1787-1874), Chambre des députés, 11 septembre 1830. Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps (1858-1867), François Guizot
Il parle ici en ministre de l’Intérieur. Dans un autre discours du 29 décembre 1830 : « L’esprit de révolution, l’esprit d’insurrection est un esprit radicalement contraire à la liberté. » Guizot incarne le parti de la Résistance qui, longtemps au pouvoir sous la Monarchie de Juillet, doit se battre à la fois sur sa gauche et sur sa droite (…)
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