Longue carrière politique de Jacques Chirac qui franchit tous les échelons (du conseiller municipal de Corrèze au Premier ministre, en passant par la mairie de Paris), avant d’arriver au pouvoir suprême et d’y rester un (second) mandat de trop.
« Que voulez-vous, je suis Français, et j’adore aller expliquer aux autres ce que je suis infoutu de faire chez moi. »3320
(1932-2019), Dans la peau de Jacques Chirac (2006), Karl Zéro et Michel Royer
Ce côté « donneur de leçon » remonte au siècle des Lumières et à la Révolution. Mais peu d’hommes publics confessent que c’est parfois un travers ridicule. Chirac note d’ailleurs : « En matière de politique internationale, on ne retient mes propos que si je dis une connerie. »
L’écologie, dossier idéal ! Le président plaide la cause, en annonçant « sa » Conférence de Paris et la nouvelle ONUE : « Chacun sait qu’une activité humaine non maîtrisée est en train de provoquer une sorte de lent suicide collectif. Seul le rassemblement des nations autour d’engagements consentis en commun permettra de prévenir un désastre. Créons l’Organisation des Nations unies pour l’Environnement, conscience écologique du monde, lieu privilégié de notre action commune pour les générations futures. La France accueillera l’année prochaine, dans une conférence internationale, tous ceux qui veulent faire progresser ce projet capital pour l’avenir de la planète » (déclaration du 19 septembre 2006).
Ce que retiendra l’histoire, c’est surtout l’opposition de la France à la (seconde) guerre du Golfe, voulue par George Bush (junior) contre l’Irak. Dans ce dossier plaidé à l’ONU le 14 février 2003, la voix de la France est celle de Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères : « Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui… » À l’occasion de cette crise, notre pays retrouve, pour un temps, son rôle de grande puissance, conforme à son histoire et son génie. Chirac, le gaulliste, a dû adorer cet épisode d’un quinquennat souvent difficile.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Un chef, c’est fait pour cheffer. »3317
Jacques CHIRAC, Le Figaro Magazine, 20 juin 1992
L’autorité est une vertu première, il le fera savoir, notamment à Nicolas Sarkoky, meilleur ami-ennemi devenu son ministre en 2004. Bernadette Chirac confirme : « Je suis mariée à un homme qui n’est pas corrézien pour rien. Il a un sens de l’autorité bien affirmé. Sa femme doit l’accompagner, le suivre, et ne pas prendre position à tout bout de champ » (Paris Match, juillet 2005).
« Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. »3273
Jacques CHIRAC, Le Monde, 22 février 1988
Formule empruntée à Henri Queuille, radical-socialiste très populaire, 21 fois ministre sous la Troisième et Quatrième Républiques. Pasqua reprend la formule dans un discours : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. » Ce cynisme déclaré permet aux politiciens de dire à peu près n’importe quoi, encouragés par des auditeurs-téléspectateurs-électeurs-citoyens qui ont une attention d’enfant de 5 ans et une mémoire de poisson rouge. Mais sur le Net, la mémoire des blogs et blogueurs confine à l’éternité, ce qui pourrait inciter l’Homo politicus à plus de prudence.
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