Jean-Baptiste Carrier | L’Histoire en citations
Citation du jour

« Nous aurons le temps d’être humains lorsque nous serons vainqueurs. »

Marie Jean HÉRAULT de SÉCHELLES (1759-1794), Circulaire du Comité de salut public. « À Carrier », 29 septembre 1793. Histoire de la Révolution française (1853), Jules Michelet

Jean-Baptiste Carrier, envoyé en mission en Normandie et en Bretagne, y fait régner la terreur de façon exemplaire. C’est l’un des plus sinistres personnages de l’histoire de France. Et dans cette circulaire, c’est la ville de Nantes qui est visée, avec ses habitants.

« Les monstres ! Ils voudraient briser les échafauds ; mais, citoyens, ne l’oublions jamais, ceux-là ne veulent point de guillotine qui sentent qu’ils sont dignes de la guillotine. »

Jean-Baptiste CARRIER (1756-1794), fin 1793. La Justice révolutionnaire (1870), Charles Berriat-Saint-Prix

Député à la Convention, membre particulièrement actif aux Cordeliers et aux Jacobins, il parle sans les nommer des modérés : Danton et Camille Desmoulins souhaitent que cesse le régime de la Terreur et que vienne le temps de l’indulgence.

C’est le moment où Carrier va mériter son surnom de « missionnaire de la Terreur » (Jules Michelet).

Envoyé dans l’ouest de la France pour mater l’insurrection des Chouans et autres contre-révolutionnaires de la guerre de Vendée, il arrive en un seul jour au chiffre de 800 morts à Nantes (la veille de Noël 1793). Un record, pour l’époque. Au total et en fin de mission, quand viendra pour lui le temps du jugement et du châtiment, on lui reprochera 10 000 morts : fusillés, guillotinés, noyés, victimes du typhus.

« Nantes, dans une paix profonde
Jouissait de la liberté
Lorsque Carrier, cette âme immonde,
Trouble cette heureuse cité.
Depuis que tu parus à Nantes,
Le fleuve autrefois si vanté,
N’a roulé que des eaux sanglantes
À l’océan épouvanté. »

Tout est lugubre dans l’histoire, début de l’année 1794, chanson. Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier

Sous-titré : « Complainte sur les horreurs de la guerre commises à Nantes par Carrier ». Ce sont les fameuses noyades.

Carrier, en zélé missionnaire de la Terreur, parle de « déportation verticale » et la Loire, sous sa plume, mérite le nom de « fleuve républicain » et « baignoire nationale ».

Les prêtres réfractaires sont les premiers visés par ces noyades collectives. Autre pratique, les « mariages républicains » : un homme est accouplé avec une femme, ou un curé avec une soeur, ligotés dans des postures obscènes et plongés dans le fleuve. Les enfants ne sont pas épargnés, ni les nourrissons à la mamelle ni les vieillards.

La vue de ces atrocités égara, dit-on, la raison de Carrier, déjà compromise par l’alcoolisme.

Le massacreur a des exécutants efficaces et dévoués. Fusillades, mitraillades, canonnades, incendies pallient les lenteurs de la guillotine. Qui reste malgré tout l’instrument de supplice le plus quotidien, et symbolique de cette Révolution devenue Terreur.

« Tout est coupable ici, jusqu’à la sonnette du président. »

Jean-Baptiste CARRIER (1756-1794), au Tribunal révolutionnaire qui l’accuse d’excès, 27 novembre 1794. Fouquier-Tinville, accusateur public (1961), Pierre Labracherie

Au procès, cet authentique criminel de guerre se montre à la fois indigne et maladroit, niant toute culpabilité, chargeant ses exécutants, et menaçant l’Assemblée d’une « proscription inévitable », s’il était condamné. Envoyé en mission en Normandie, puis en Bretagne, il fit fusiller ou noyer tous les suspects des prisons.

91 autres bourreaux sont jugés après Thermidor. Trois seulement seront exécutés, Pinard, Grandmaison et Carrier.

« Carrier, tu vivras dans l’histoire,
Mais comme doit y vivre un brigand,
Ton nom gravé dans la mémoire
Y restera souillé de sang.
Monstre, tout composé de vices,
Homme scélérat et pervers,
Ton corps appartient au supplice,
Ton âme appartient aux enfers. »

Tout est lugubre dans l’histoire, chanson. Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier

Dernière strophe de cette longue « Complainte sur les horreurs de la guerre commises à Nantes par Carrier ». Il est guillotiné le 16 décembre 1794. On lui attribue 10 000 exécutions.

Vous avez aimé ces citations commentées ?

Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

Partager cet article

L'Histoire en citations - Gaule et Moyen Âge

L'Histoire en citations - Renaissance et guerres de Religion, Naissance de la monarchie absolue

L'Histoire en citations - Siècle de Louis XIV

L'Histoire en citations - Siècle des Lumières

L'Histoire en citations - Révolution

L'Histoire en citations - Directoire, Consulat et Empire

L'Histoire en citations - Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République

L'Histoire en citations - Second Empire et Troisième République

L'Histoire en citations - Seconde Guerre mondiale et Quatrième République

L'Histoire en citations - Cinquième République

L'Histoire en citations - Dictionnaire