Le gouvernement actuel ne jouit pas d’une grande popularité. Dans l’histoire, le peuple, bien ou mal gouverné, est souvent sévère vis-à-vis de son gouvernement. Cela ne manque pas de nourrir les réflexions des philosophes…
« Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. »1857
(1753-1821), Lettre à Monsieur le Chevalier de… 15 août 1811
Lettres et opuscules inédits : précédés d’une notice biographique, par son fils, Rodolphe de Maistre, volume I (1851).
Écrivain et philosophe, il fut aussi homme politique. On peut le classer à droite, sans crainte de caricaturer : monarchiste émigré sous la Révolution, ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg rattaché à la maison de Sardaigne, il dit et écrit à plusieurs reprises son attachement au pouvoir papal.
Cet axiome, certes sévère pour le peuple bien ou mal gouverné, pourrait être signé d’un homme de gauche et s’appliquer à toute époque et tout pays.
« En France et sous nos rois, la chanson fut longtemps la seule opposition possible ; on définissait le gouvernement d’alors comme une monarchie absolue tempérée par des chansons. »815
Eugène SCRIBE (1791-1861), Discours de réception à l’Académie française (1834)
Sous l’Ancien Régime, le peuple chante pour encenser, mais aussi pour critiquer – et avec quelle violence, parfois ! Pendant le règne personnel de Louis XIV, nul n’est épargné par les chansons, pas même le roi. Alors que les écrivains n’osent pas braver la censure, au temps de la monarchie absolue.
Au siècle suivant, la voix des philosophes s’élèvera pour tempérer l’absolutisme royal.
« Le gouvernement est comme toutes les choses du monde ; pour le conserver, il faut l’aimer. »1013
MONTESQUIEU (1689-1755), L’Esprit des Lois (1748)
C’est un grand juriste qui s’exprime, mais aussi un philosophe de grand bon sens. Il pense naturellement au chaos politique du siècle des Lumières : Ancien Régime agonisant, mal aimé de tous les Français, gens du peuple ou privilégiés de tous ordres.
Homme au tempérament heureux, Montesquieu assiste à cette course à l’abîme, sans pour autant souhaiter la Révolution qui va faire table rase de toutes les institutions.
« Toutes les fois que les gouvernements prétendent faire nos affaires, ils les font plus mal et plus dispendieusement que nous. »1899
Benjamin CONSTANT (1767-1830), Cours de politique constitutionnelle (1836)
Sous la Restauration qui a succédé à la Révolution et à l’Empire il parle en chef du parti libéral, par ailleurs député d’une gauche qui défend un régime de monarchie parlementaire.
Cette période de réaction politique et idéologique de plus en plus marquée va engendrer par contrecoup le développement des idées libérales et s’achever par une nouvelle révolution (1848). Le débat public porte avant tout sur des questions politiques – le socialisme n’est le fait que de précurseurs, tels le comte de Saint-Simon et Fourier.
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