« L’adversaire a voulu, avant que ne s’ouvre la conférence de Genève sur l’Indochine, obtenir la chute de Diên Biên Phu. Il a cru pouvoir porter un coup décisif au moral de la France. »
(1889-1975), président du Conseil, Assemblée nationale, 7 mai 1954
Jours de gloire et jours cruels, 1908-1958 (1971), Joseph Laniel.
La guerre d’Indochine a commencé fin 1946. Les gouvernements ont été maladroits à gérer l’affaire indochinoise, l’opinion publique se désintéressant de ce conflit lointain où ne sont engagés que des soldats professionnels et des auxiliaires « indigènes ».
Le 13 mars 1954, la bataille de Diên Bên Phu débute. L’attaque n’est pas une surprise pour les Français, renseignés avec précision sur les intentions des forces du Viet Minh. Mais l’adversaire se révêle plus redoutable que prévu, à cause d’une artillerie dévastatrice… Le général Giap expliquera que « pour l’état-major français, il était impossible que nous puissions hisser de l’artillerie sur les hauteurs dominant la cuvette de Diên Biên Phu et tirer à vue. Or, nous avons démonté les canons pour les transporter pièce par pièce dans des caches creusées à flanc de montagne et à l’insu de l’ennemi.»
Le pays se réveille à la « gifle de Diên Biên Phû » : après une résistance héroïque de 55 jours, c’est la défaite d’une armée française encerclée dans la cuvette par les forces du Viêt-minh (Front de l’indépendance du Vietnam). Dès l’annonce de la chute de Diên Biên Phû, les députés se lèvent, de la gauche à l’extrême droite, pour écouter la suite du discours. Valéry Giscard d’Estaing écrira en 1988 : « Je garde encore le souvenir – l’illusion ! – d’avoir vu un demi-crépuscule tomber sur l’hémicycle. »
Le gouvernement Laniel est renversé, sur la question de l’Indochine, et Mendès France le remplace, annonçant qu’il obtiendra un cessez-le-feu avant le 20 juillet.
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