« La France, dit l’Almanach impérial, contient trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. »2294
(1831-1913), La Lanterne, 1er juin 1868
Première phrase du premier numéro. Un vent de liberté souffle sur le Second Empire et l’opposition à Napoléon III en profite. Au grand mécontentement des bonapartistes autoritaires, mais sans réelle satisfaction des républicains : la liberté de la presse souffre encore de restrictions.
Gouverner, c’est mécontenter, doit penser l’empereur qui prendra d’autres mesures libérales.
Le socialisme récupère et politise une agitation ouvrière qui multiplie les grèves dures (la première en date fut celle des typographes parisiens, en mars 1862). Des journaux socialistes apparaissent : La Réforme et Le Travail. Et de nouveaux titres républicains, signés de noms connus : L’Électeur libre de Jules Favre, Le Réveil de Delescluze, Le Rappel, inspiré par Hugo, La Marseillaise (quotidien) et La Lanterne (hebdomadaire) de Rochefort, plume acérée, qui a fait ses classes (satiriques) au Charivari et au Figaro, un peu dans l’esprit de Charlie Hebdo..
« La France est divisée en quarante-trois millions de Français. La France est le seul pays du monde où, si vous ajoutez dix citoyens à dix autres, vous ne faites pas une addition, mais vingt divisions. »2838
Pierre DANINOS (1913-2005), Les Carnets du major Thomson (1954)
Grand succès de librairie, pour ces Carnets présentés comme la traduction des pensées d’un major anglais, et jouant sur le décalage entre les mentalités nationales. Le procédé rappelle les Lettres persanes de Montesquieu, qui fut aussi un best-seller au siècle des Lumières, où l’anglophilie faisait déjà fureur.
Éternel retour de la mode. Et de l’Histoire, la division ou désunion des Français étant un grand classique national !
« La France a bien fait voir qu’étant unie elle est invincible, et que de son union dépend sa grandeur, comme sa ruine de sa division. »741
LOUIS XIII (1601-1643)
Rappelons ce mot de Louis XIII et remettons en perspective le passé et le présent - vocation de toute bonne Histoire.
Sous le règne de ce roi et le « ministériat » du cardinal de Richelieu, un État encore fragile aurait véritablement pu succomber en raison des forces centrifuges : complots, rebellions, trahisons, divisions politiques et religieuses, guerres civiles et étrangères.
La France d’aujourd’hui, quoiqu’on en puisse dire, est assurément plus forte et unie.
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