Gaule (VIe siècle av. J.-C., occupation de la Gaule par les Celtes - 481 apr. J.-C., Clovis, proclamé roi des Francs).
La Gaule, période « ingrate » de notre histoire : sources incertaines, personnages et faits remis en doute par les historiens, mots d’auteur rarissimes (et en latin). Mais c’est le début de notre récit national : du VIe siècle av. J.-C. (occupation de la Gaule par les Celtes) à 481 apr. J.-C. (Clovis, roi des Francs).
Nous relevons le défi : plus de mille ans d’histoire en moins de 50 citations, avec un prologue et la chronique, comme pour toutes les périodes ! Vous allez (presque) tout savoir sur Vercingétorix et César, mais aussi saintes Blandine et Geneviève, Jésus et Attila…
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
Prologue
« La Gaule avait été fermée et fortifiée par la nature avec un art véritable. »1
(37-100), Guerres des Juifs
(…) La théorie des frontières naturelles (…) existe sans doute à l’état latent dans la politique des rois de l’Ancien Régime. Elle explosera sous la Révolution où « les armées victorieuses reculent les limites jusqu’aux barrières que la nature nous a données » (Carnot), avant que Napoléon ne franchisse les bornes.
« Les Celtes, pensait-on à Marseille, étaient à la fois impossibles à dompter et toujours prêts à se vendre. »2
Camille JULLIAN (1859-1933), Histoire de la Gaule (1908-1921)
(…) Leur apport est cependant essentiel : ils ont substitué à l’usage du bronze celui du fer, métal plus solide pour les lances, les épées, les faux, les socs de charrue, le cerclage des tonneaux de bois (…)
« Honorer la divinité, fuir le mal, pratiquer la bravoure. »3
Maxime de sagesse des Celtes (…)
C’est aussi un précepte druidique, et même le seul qui nous soit parvenu de cette civilisation où l’écrit n’est pas répandu. Telles sont les qualités morales prônées par les tribus celtiques installées en Gaule (…)
« Il y a dans la Gaule deux classes d’hommes qui comptent et qui sont honorées : celle des druides et celle des chevaliers. »4
Jules CÉSAR (101-44 av. J.-C.), Commentaires de la guerre des Gaules
(…) Au-dessous de ce « clergé » et de cette « noblesse », le peuple forme le « tiers ordre ». Au total, la Gaule comptait, selon César, 10 millions d’habitants au ier siècle av. J.-C. (…)
« [Les Gaulois] ont deux passions dominantes, être braves à la guerre et parler avec habileté. »5
CATON l’Ancien (234-149 av. J.-C.). Histoire de la Gaule (1908-1921), Camille Jullian
Les deux qualités dont fait état cet homme politique et écrivain romain vont se retrouver tout au long de l’histoire.
« L’infériorité des armées gauloises donna l’avantage aux Romains ; le sabre gaulois ne frappait que de taille, et il était de si mauvaise trempe qu’il pliait au premier coup. »6
Jules MICHELET (1798-1874), Histoire de France, tome I (1835)
Les Romains disposent en effet d’un armement supérieur à celui des Gaulois. Ce sera l’une des raisons de leur victoire, quand ils vont être amenés à faire la conquête de la Gaule.
« Des tyrannies, des guerres, voilà ce qu’on trouvait dans les Gaules jusqu’à ce qu’elles fussent rangées sous nos lois. »7
Petilius CEREALIS (Ier siècle). Histoires (nombreuses éditions et traductions), Tacite, historien romain du Ier siècle.
Ce général romain évoque l’état du territoire, avant l’intervention romaine en deux étapes : conquête du sud-est de la Gaule et création de la Province romaine (Provincia) (…) ; conquête par César de la Gaule restée indépendante (…)
« César s’était présenté comme un protecteur. Sa conquête avait commencé par ce que nous appellerions une intervention armée. »8
Jacques BAINVILLE (1879-1936), Histoire de France (1924)
Fait capital de notre histoire (…) César, fort de six légions, oblige les Helvètes à retourner chez eux (vers l’actuelle Suisse) et refoule les Germains au-delà du Rhin (…)
« C’est une race [les Gaulois] d’une extrême ingéniosité, et ils ont de singulières aptitudes à imiter ce qu’ils voient faire. »9
Jules CÉSAR (101-44 av. J.-C.), Commentaires de la guerre des Gaules
(…) Pour être conquérant, César n’en fut pas moins sensible au génie gaulois. Il se révèle remarquable historien et styliste. À partir du IXe siècle se multiplient les éditions et traductions de ce grand texte, également titré Guerre des Gaules.
« Ces gens-là [les Gaulois] changent facilement d’avis et sont presque toujours séduits par ce qui est nouveau. »10
Jules CÉSAR (101-44 av. J.-C.), Commentaires de la guerre des Gaules
(…) Richelieu, au XVIIe siècle, évoquera souvent cette « légèreté » propre aux Français. Mais ce sera pour s’en plaindre.
« Et le Christ ? — C’est un anarchiste qui a réussi. C’est le seul. »11
André MALRAUX (1901-1976), L’Espoir (1937)
Sous le règne de Tibère vit en Galilée un homme dont les enseignements vont bouleverser l’histoire du monde. De sa mort sur la croix va naître une religion qui lentement s’étendra sur l’Empire (…)
« Là où Attila a passé, l’herbe ne repousse plus. »12
Adage symbolisant la sauvagerie des Huns. Histoire des Francs (première impression française au XVIe siècle), Grégoire de Tours
Ce mot recueilli par Grégoire de Tours, un siècle et demi après l’invasion des Huns (en 451), montre que la mémoire était encore vive, en Gaule, de ces barbares et de leur chef, Attila surnommé Fléau de Dieu (…)
« Nous dévoilons le passé infructueusement, le présent incomplètement ; il y a, pour nous, de la honte à dire des choses fausses, du danger à dire la vérité. »13
SIDOINE APOLLINAIRE (430-487), Lettre à son ami Léon, en 476-477
C’est dire les risques courus par l’historien : ainsi justifia-t-il son refus d’écrire l’histoire de son temps. Sidoine Apollinaire, patricien gallo-romain, se contenta d’être écrivain, préfet, sénateur, évêque – élu malgré lui – et saint.
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