« Le plus grand et le plus extrême acte de la Grâce divine par lequel se propage l’influence de l’Évangile. »
(1483-1546)
« Sur certaines formes de la propagande religieuse au XVIe siècle », Pierre Deyon, revue Annales, Économies, Sociétés, Civilisations, volume XXXVI (1981).
Grand réformateur religieux et l’un des premiers écrivains de langue allemande, Luther rend ainsi hommage à l’imprimerie, découverte dans son pays en 1434 par Gutenberg.
Avec la presse à imprimer, le livre est devenu une véritable industrie à Paris et à Lyon, sous Louis XII. On peut dire sans exagérer que Luther est – avec la Bible – le « best-seller » du temps : plus de 300 000 exemplaires de ses Quatre-vingt-quinze thèses vendus entre 1517 et 1520. Cette année-là en France, « il n’y a pas de livres achetés avec plus d’avidité que ceux de Luther », selon le réformateur suisse Zwingli. Jusque vers 1550, Luther est l’auteur le plus lu, et marque la mentalité européenne de son empreinte.
« L’imprimerie est l’artillerie de la pensée. »991
RIVAROL (1753-1801), Maximes, Pensées et Paradoxes
Dans les années 1760, la diffusion des idées nouvelles prend une ampleur jamais vue. Pour ne donner que deux exemples : les 17 gros volumes de l’Encyclopédie (plus les 11 tomes de planches) entrent dans toutes les bibliothèques dignes de ce nom ; et le Journal de Paris, premier quotidien français, commence à paraître en 1777. Le baron d’Holbach écrit dans son Essai sur les préjugés : « Un livre qui renferme des vérités utiles ne périt plus […] : la typographie rend indestructible les mouvements de l’esprit humain. »
« Autant proposer une loi en un seul article, qui dirait : L’imprimerie est supprimée en France au profit de la Belgique. »2002
PÉRIER à propos du projet de loi sur la police de la presse, Chambre des députés, 29 décembre 1826
Le député raille amèrement le projet du ministère Villèle et quitte son banc.
Peyronnet, garde des Sceaux, l’a présenté le 29 décembre comme une « loi de justice et d’amour » (selon Le Moniteur). Chateaubriand dénonce cette « loi vandale ». Ainsi, les journaux doivent être déposés cinq à dix jours avant leur diffusion.
L’édition n’est guère mieux traitée, l’Académie française proteste, les libéraux se déchaînent à la discussion du projet. Mais la loi est votée le 12 mars 1827 à la Chambre des députés (233 voix contre 134). Reste la Chambre des pairs, où Chateaubriand a pris la tête de l’opposition libérale.
« Je ne lis jamais les journaux français, ils n’impriment que ce que je veux. »2259
Le Guide de la presse (1990), Office universitaire de presse.
L’empereur ne manque pas d’esprit, à l’occasion. Et en plus, il parle vrai.
Depuis le 23 février 1852, un système de pénalités graduées va de l’avertissement à la suppression, en passant par la suspension. Mais l’autocensure suffit souvent, surtout que la presse d’opposition n’existe plus – des quelque 200 journaux à Paris en 1848, il en reste 11, après le coup d’État du 2 décembre 1851.
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