Restauration
Le commencement de la fin d’un règne totalement anachronique en France et le début de la colonisation française en Algérie.
La prise d’Alger (5 juillet 1830) ne sauvera pas le trône… Quand Charles X signe quatre ordonnances réactionnaires, cette bombe ultra déclenche la Révolution de Juillet : les trois Glorieuses (27-28-29 juillet 1830) chassent du trône de France la branche aînée des Bourbons.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Le roi n’administre pas, ne gouverne pas, il règne. »2016
(1797-1877), Le National, 4 février 1830
Le Gouvernement parlementaire sous la Restauration (1905), Louis Michon.
Il va faire carrière jusque sous la Troisième République. Pour l’heure, le jeune avocat qui a fréquenté les milieux libéraux et collaboré au Constitutionnel, crée en janvier 1830 un autre journal d’opposition (nuance orléaniste), Le National. Il défend une monarchie constitutionnelle de type anglais et s’oppose aux Doctrinaires, Guizot et Royer-Collard, pour qui « le trône n’est pas un fauteuil vide ». Ces débats politiques agitent l’opinion.
« Je vous ai déjà dit que je ne voulais pas traiter l’affaire diplomatiquement. Vous en trouverez la preuve dans les termes que je vais employer : la France se f… de l’Angleterre ! »2017
Baron Lemercier d’HAUSSEZ (1778-1854), ministre de la Marine, à Lord Stuart, 4 février 1830
Pour résumer une affaire algérienne qui se complique et s’envenime, l’Angleterre a désapprouvé l’intention de la France de venger l’honneur du consul contre le Dey d’Alger. Charles X, en accord avec son ministre Polignac, ordonne un blocus naval, avant l’expédition militaire décisive, avec l’amiral Duperré et de Bourmont, ministre de la Guerre : débarquement français en Algérie le 14 juin 1830.
« C’est une fête toute napolitaine, Monseigneur, nous dansons sur un volcan. »2018
Comte de SALVANDY (1795-1856), au duc d’Orléans, 31 mai 1830
Le futur Louis-Philippe donne une fête au Palais-Royal, en l’honneur de son beau-frère, le roi de Naples. Salvandy (…) royaliste constitutionnel qui se bat pour sauver la Charte et les libertés publiques, juge la situation avec lucidité (…) L’opposition de gauche s’est unie tactiquement, des républicains aux orléanistes. Le gouvernement prépare les élections de la dernière chance et hâte l’opération d’Alger pour faire bonne impression sur l’opinion publique (…)
« Vingt jours ont suffi pour la destruction d’un État dont l’existence fatiguait l’Europe depuis trois siècles. »2019
Comte de BOURMONT (1773-1846), ordre du jour du ministre de la Guerre, après la reddition du Dey d’Alger, 5 juillet 1830
Prise d’Alger, reddition sans condition du Dey Hussein, suite à l’expédition militaire de l’amiral Duperré et du ministre de Bourmont, qui ont débarqué en Algérie, le 14 juin (…) Chateaubriand dira, apprenant la prise d’Alger : « Cette nouvelle me ravit sans me rassurer. La Providence peut du même coup agrandir un royaume et renverser une dynastie. »
« Plus j’y réfléchis, plus je reste convaincu que je suis dans mon droit et que c’est le seul moyen de salut. »2020
CHARLES X (1757-1836), au Conseil des ministres, s’apprêtant à signer les quatre ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830
L’opposition, forte de sa tactique unitaire, a triomphé aux élections (…) Par ordonnance et comme le lui permet la Charte, le roi dissout la nouvelle Chambre, fixe la date des prochaines élections et modifie la loi : en élevant encore le cens, il élimine la bourgeoisie du corps électoral. Et il suspend la liberté de la presse – en rétablissant la censure et l’autorisation ministérielle préalable.
« Enfin, vous régnez ! Mon fils vous devra sa couronne. »2021
Duchesse de BERRY (1798-1870), à Charles X, 26 juillet 1830. Mémoires de la comtesse de Boigne (posthume, 1909)
Mère de l’« enfant du miracle », fils posthume du duc de Berry assassiné en 1820, elle vient de lire dans Le Moniteur le texte des quatre ordonnances – qualifiées de « scélérates » par l’opposition majoritaire. Cette bombe ultra va déclencher la révolution des Trois Glorieuses (journées des 27, 28, 29 juillet) et la fin du règne des Bourbons !
« Ils sont perdus. Ils ne connaissent ni le pays ni le temps. Ils vivent en dehors du monde et du siècle ! »2022
Maréchal de MARMONT (1774-1852), à la tête des troupes royales, 26 juillet 1830
Maréchal d’Empire, excellent militaire injustement accusé de trahison en avril 1814, nommé pair de France par Louis XVIII, il dirige à présent les troupes royales à Paris, soit 10 000 hommes, face aux 25 000 insurgés : 20 000 membres de la garde nationale, dissoute en juillet 1827, mais qui ont gardé leurs armes, et 5 000 républicains qui ont pillé les armureries.
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