« Le scandale du monde est ce qui fait l’offense, Et ce n’est pas pécher que pécher en silence. »
(1622-1673), Tartuffe (1669)
Le 5 février 1669, la pièce peut enfin se jouer en public, épilogue d’un épuisant combat de cinq années, reflet de la censure au Grand Siècle !
La première version en trois actes de la pièce, dont une ébauche a été approuvée par le roi, est jouée le 12 mai 1664. Influencé par l’archevêque de Paris, le roi interdit les représentations publiques, mais ne va pas jusqu’à suivre le curé Roullé qui demande un bûcher pour y brûler l’auteur ! Molière a des appuis en haut lieu – Madame et Monsieur, Condé, le légat du pape (cardinal Chigi) –, mais la « cabale des dévots » est la plus forte et son Tartuffe ne se joue qu’en privé (chez Monsieur). Molière ne peut s’y résoudre, écrit une deuxième version édulcorée, habille son faux dévot en homme du siècle et profite de l’absence du roi (guerroyant dans l’armée des Flandres) pour présenter Panulphe ou l’Imposteur. Lamoignon, premier président du Parlement, interdit la pièce, l’archevêque de Paris excommunie les spectateurs, Molière tombe malade. La troisième version triomphe enfin en 1669, avec la bénédiction du roi et cinquante représentations (chiffre considérable pour l’époque). Molière devient le pourvoyeur des divertissements royaux à toutes les fêtes.
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